Prénom & Nom Du Personnage : Morrigane Agarwen
Emploi : Garde-Chasse
Âge du Personnage : 35 ans
Caractèristiques : Morrigane est une étrange jeune femme, d'allure souple et furtive, avec une longue crinière de cheveux grisâtre, presque blancs; elle est trés mince, efflanquée même, les épaules un peu voûtées et le regard inquisiteur.
Elle n'est pas quelqu'un avec qui on se sent à l'aise; ses yeux d'ambre ont une fâcheuse tendance à s'égarer quand on lui parle, ou au contraire à vous fixer d'un oeil si perçant qu'on a l'impression d'être ausculté de fond en comble.
Son visage à la peau blanche a quelque chose de lupin, que ce soit dans la forme des yeux ou du nez, ou même dans sa voix rauque et murmurante.
Morrigane est silencieuse, d'ordinaire. Elle fuit le contact des autres qui la considèrent comme folle; or folle, elle ne l'est certes pas. Juste en total décalage avec le monde dans lequel elle vit.
On peut la voir rire ou pleurer sans raison apparente, sourire à des choses que nul autre qu'elle ne comprend. On peut l'entendre chanter pour les arbres, pour les animaux, on peut la voir marcher sans but pendant des heures, le nez en l'air. On dit qu'elle a un don avec les animaux; peut être oui, peut être non; le fait est qu'elle sait s'en faire obéir et les apprivoise avec une étonnante facilité.
Histoire : Pour la petite Morrigane, tout avait bien commencé. Elle était la fille d'un sorcier et d'une moldue qui vivaient paisiblement dans un confortable appartement d'un sympathique quartier de Londres, à deux pas d'un grand parc.
Les premières années de la petite famille se déroulèrent de façon idyllique; le père, employé du Ministère, était un homme compétent et efficace, et sa charmante épouse, bien que de santé fragile, semblait parfaitement accepter les 'étrangetés' de son mari et de sa fille qui, a trois ans déjà, faisait léviter les tasses et tenait de longues conversations avec le chat.
Trés tôt, la fillette manifesta un vif intérêt pour les animaux, et une grand affinité avec eux; le gros matou noir que son père avait adopté depuis des années devint ainsi son doudou favori, à tel point qu'elle refusait de s'endormir s'il n'était pas prés d'elle.
Sa mère attendrie laissa passer les excentricités de sa fille, habituée qu'elle était à l'étrange et aux manifestations les plus bizarres. Quand on vit avec un sorcier, c'est bien le moins...
Hélas, le chemin de l'heureuse petite famille croisa celui d'une bande de Mangemorts en maraude, qui semblaient peu apprécier le fait que le brave Samaël Agarwen, employé du Ministère et issu d'une famille de magiciens -s'il n'était pas sang-pur, il avait au moins une longue ascendance magique derrière lui- épousât une simple Moldue.
Leur histoire rejoignit celle de beaucoup d'autres, à cette époque troublée où les morts se comptaient par dizaines.
Samaël fut abattu sur le pas de sa porte, sans qu'il puisse même savoir d'où venait la menace. Avant de comprendre ce qu'il lui arrivait, il tombait raide mort sur son paillasson, juste sous le nez de son épouse horrifiée qui succomba à son tour, presque dans l'instant.
Par un heureux hasard, leur fille, dont le sort ne préoccuppait pas tant que ça cette bande d'encapuchonnés trop occupés à s'entre-congratuler pour la justesse de leurs tirs, était à ce moment là en vacances chez une de ses tantes. Ses parents, qui s'apprêtaient à la rejoindre pour un repos bien mérité loin de la capitale, elle ne les revit jamais et n'apprit que bien plus tard ce qui s'était passé.
Lorsque la nouvelle de leur mort atteignit la petite maison perdue au fin fond d'un bois du pays de Galles, Morrigane dormait déjà, et sa tante ne jugea pas utile de l'en informer pour le moment. Les semaines qui suivirent furent incompréhensibles pour l'enfant qui se contentait d'attendre bien sagement que ses parents viennent la rejoindre.
Il y avait des allées-venues des grands, des murmures sur le pas des portes, des paroles qui se taisaient dés qu'elle entrait dans la pièce, ou qui se cachaient derrière des masques de sourires. Il y avait des mouchoirs humides, des yeux inondés de larmes, des embrassades lugubres de bandes de cousins arrivés par surprise, mais de parents, point.
C'est le frère de Samaël qui prit la décision d'en informer Morrigane.
Lorsque la nouvelle tomba, la fillette sembla réfléchir un long moment, silencieuse, les yeux perdus sur le bout de ses pieds.
Elle jeta un regard par la fenêtre où dansaient les lumières du couchant au travers des arbres. Ce ne fut qu'à ce moment qu'elle se permit de pleurer, les longues larmes létales et innocentes des enfants.
Les années qui suivirent, jusqu'à son entrée à Poudlard, Morrigane les passa auprès de sa tante, dans la maison perdue au fond des bois. Le chat de la maison ayant disparu avec ses parents et personne n'ayant jugé utile de le lui ramener, elle apprivoisa divers animaux pour lui tenir compagnie. Il y eut d'abord une grosse chouette, puis un rat gris, une poignée de souris qu'elle élevait en douce dans le placard sous l'évier, et enfin une chienne abandonnée qu'elle avait trouvé au cours d'une de ses innombrables balades en forêt.
Elle ne voyait pas grand monde, sa tante souvent absente, fuyant le contact des autres et préférant largement la solitude des grands arbres. Elle parlait peu, sauf aux animaux qui ne la comprenaient certainement pas, à tel point que sa tante commença à s'inquiéter pour elle. Mais étant elle-même considérée par pas mal de gens comme plus timbrée qu'un acte fiscal, cette inquiétude ne dura pas et Morrigane continua ses escapades nocturnes et ses longues promenades sur les chemins.
Son arrivée à Poudlard fut son premier contact avec un monde qu'elle avait délaissé pendant prés de cinq ans. Les premiers mois furent les plus durs; il lui fallut réapprendre à vivre avec les autres, même si elle restait une jeune fille silencieuse et maladivement timide, qui passait de longues heures à la bibliothèque ou dans le parc. On ne compta même plus les fois où elle se prit des heures de retenue à n'en plus finir pour avoir vadrouillé dans la Forêt Interdite. Quelques mésaventures qui faillirent la mettre à la porte lui mirent un peu de plomb dans la cervelle et elle se résolut à en apprendre plus sur les créatures magiques avant de s'aventurer à nouveau dans cette forêt qui l'arrirait comme un aimant.
Si elle faisait le désespoir de ses professeurs dans certaines matières, elle obtenait en revanche les meilleures notes en soin aux créatures magiques et en botanique -ce qui n'étonna personne compte tenu de sa personnalité pour le moins étrange- tout en travaillant avec un acharnement obstiné.
Son diplôme en poche, elle quitta Poudlard pour quelques années d'errances dans toute l'Europe, accumulant une somme de connaissances quasi-encyclopédique ainsi qu'une fâcheuse tendance à parler toute seule. Elle soigna des dragons en Roumanie, fut employée dans divers zoo, étudia de prés loup-garous, licornes, côtoya même quelques centaures..
De fil en aiguille, à force d'efforts acharnés, elle réalisa le rêve de toute une vie : devenir elle-même un de ces animaux qu'elle chérissait tant. Ce fut sous forme de loup qu'elle réussit enfin à devenir Animagus.
Peu de temps aprés, elle éprouva le besoin de poser ses valises et décida, selon toute logique de revenir à Poudlard au poste de garde-chasse. N'étant pas d'un naturel sociable, elle refusa le poste de professeur qu'on lui proposait et s'en tint à sa proposition qui provoqua pas mal de scepticisme: on ne voyait pas vraiment ce petit bout de femme devenir garde-chasse... Mais quelques mois à s'occuper de dragons avaient endurci Morrigane plus qu'on ne le pensait.
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