Épopée... [Libre]

Ça va, ça va. Ce n’était pas parce que c’était interdit que ça allait arrêter Valentine. De toute manière, ça faisait près de sept ans qu’elle prenait un malin plaisir à transgresser joyeusement les règles de cette vieille école, sans parler de celles qu’elle avait violées à la maison et dans son école de moldus. Après tout, les règles étaient effectivement faites pour être transgresser. Ce n’était certainement pas pour faire jolie ou encore moins pour que les gens les respectent. Le plus pire, c’est qu’il y avait des gens qui n’avaient pas compris ce principe, mais ce n’était pas plus grave que cela.

Mais au fait, pourquoi parler des règles ? Pour la simple et bonne raison que la blondinette se promenait dans une section qui n’était pas vraiment pour elle. Pas vraiment parce que rien n’indiquait clairement que les simples étudiants ne pouvaient pas se promener ici, mais c’était un peu sous-entendu. Parce qu’il fallait le dire, c’était la section des préfets et il n’y avait qu’eux qui pouvaient ouvrir la moitié des portes qui se trouvaient ici. Eux et leur mot de passe complètement idiot, dans le genre de « Troll au sorbet chocolaté » ou alors « Phoenix aux quarte poivres ». Bon d’accord, les mots de passe des salles communes n’étaient guère mieux, mais ce n’était qu’un simple détail. Un simple détail qui n’allait sans doute jamais pouvait se régler puisque les fichus tableaux semblaient aimer ce genre de mot de passe. Il y avait aussi la possibilité que c’était pour forcer les étudiants à utiliser un peu plus leur mémoire, mais cette possibilité semblait peu probable.

Mais, mis à part transgresser son énième règle depuis le retour à Poudlard qui s’était fait après le « merveilleux voyage autour du monde », que faisait-elle ici ? Vous savez, Valentine n’était pas seulement une créature absolument insupportable. Elle avait une petite curiosité et c’était elle qui l’avait poussé à venir ici. Et alors ? Et alors ! Le lien était pourtant facile, même très facile à faire bon-sang ! Section des préfets + curiosité + nouvelle année qui commence = de nouveaux préfets pour joyeusement vous pourrir la vie! Et oui, elle voulait savoir le nom, mais aussi connaître le visage de ceux, mis à part les professeurs et les surveillants, qui pourraient la coincer pour ses mauvais coups, ses trop nombreux mauvais coups. Il était toujours bon de connaître son ennemi avant qu’il ne soit trop tard.

Bien sûr, certaines personnes pouvaient penser qu’elle allait vouer une jalousie maladive à la prochaine fille qui allait être nommée préfète des Serpentadrs, mais il n’en était pas du tout le cas. Nolwenn n’avait jamais voulu devenir préfète, malgré tous les avantages qu’elle aurait pu en tirer, et si jamais, par un manque total de chance, la directrice aurait eut l’idée saugrenu de la nommer à ce poste, elle se serait fait un malin plaisir à lui renvoyer son stupide hibou illico presto ! Bon d’accord, pas tout de suite. Elle aurait plutôt pris le mot de passe avant, en tentant bien de ne pas briser l’enveloppe, de manière à ce que la miss ne change pas de mot de passe…du moins tout de suite. Mais il fallait croire qu’elle avait, pour une fois, fait fonctionner son petit cerveau.

« Ça alors ! » Déclara la belle serpentarde en voyant une fille attendre devant les appartements des préfets. Elle ne s’arrêta pas tout de suite, préférant continuer de s’avancer. Elle finit tout de même par s’arrêter à un mètre d’elle, le visage toujours sans émotion. Même ses yeux était comme son visage, mais sans doute en pire : terne et vide, comme une nuit sans étoile, comme une nuit triste.

« En voilà une surprise. » Dire qu’elle parlait de surprise tandis que sa voix n’évoquait rien de tel. En fait, ça voix était toujours aussi froide que d’habitude. À croire qu’il n’y avait pas grand-chose pour la changer. C’était même à se demander si l’hélium permettrait de la changer. C’était un test à faire…un jour, mais c’était tout de même risqué de faire cette expérience. Qui sait comment l’étudiante pourrait réagir.

Elle s’adossa au mur, le mur avec ses portes qui empêchait l’autre blonde de pénétrer dans la chambre des préfets. Cela voulait dire qu’elle n’était pas encore préfète. Elle ne pouvait pas faire erreur ? Elnaië ne pouvait pas déjà être nommée ? Ça non ! Si cela aurait effectivement été le cas, elle ne serait pas restée dehors, à fixer cette porte et la miss aurait arborée fièrement son insigne de préfète. Elle se la serait joué, comme une princesse. Il n’y avait pas à dire. Dans le genre de gamine insupportable, cette fille ne donnait pas sa place ! Mais bon, aucune ne pouvait ressembler à Valentine car elle, elle était méchante, insupportable, agressive, mais surtout elle ne se la jouait pas sale petit monstre avec une cour qui lui collait au basket.

Malgré tout, Nolwenn ne la détestait pas tant que ça, enfin même si elle ne l'aimait pas vraiment non plus. Oui, elle avait très souvent envie de lui arracher les yeux, de lui enfoncer la tête dans les toilettes, de lui jeter un soir qui la rendrait immonde, mais ça faisait un peu de bien une fille qui n’était pas normal, pas comme les autres. Et puis, de toute manière, elle avait très souvent envie de faire la même chose aux autres filles, alors c’était en quelque sorte un petit détail.

Elle leva son main, caressant un peu sa cicatrice sur son visage avant de laisser mollement sa main retomber le long de son corps. Ça faisait quelques jours déjà, mais elle lui faisait toujours mal. À croire que mademoiselle infirmière incompétente lui avait jeté un sort pour que la douleur reste là jusqu’à ce qu’elle ose lui dire comment elle s’était réellement blessée. Plutôt souffrir que de donner le nom de cette personne, surtout qu’elle avait une année pour se venger, jour après jour après jour…

Alors qu'elle attendait la venue d'un préfet - qui d'autre qu'elle et les préfets pouvaient mériter de venir ici ? Et encore, eux n'avaient pas forcément la classe pour cela - elle entendit des pas, semblant se rapprocher d'elle.
Qui pouvait ce donc être ? Elle ne remarqua pas de suite à qui appartenait la silouhette qui se dessinait, mais vint un moment où elle n'eut plus aucun doute.
Valentine Nolwenn. Elnaië ne la connaissait pas spécialement, mais qui pouvait dire la connaître, de toute façon ? Cette fille était généralement désagréable, et ne tolérait rien. Très violente, bien qu'excellente en cours. Pas étonnant, qu'elle n'ait pas eu l'insigne de préfète, elle non plus.
C'est en pensant à cette insigne qu'elle vit un hibou blanc fendre l'espace et arriver vers elle. Elle ne perdit pas de temps, celui ci semblant impatiemment, et en retira le petit paquet qu'il portait ! A sa plus grande satisfaction - mais pas sa surprise, ça non, c'était normal que cela lui revienne - elle y découvrit l'insigne faisant d'elle l'unique préfète de Serpentard, de même que la lettre lui indiquant la prise en fonction immédiate de son rôle, et le mot de passe vers SES appartements.
Elle sourit d'un air narquois à Valentine, car si elle n'avait pas réellement de doute quand au peu d'importance qu'accordait son face à face à cette fonction, elle savait qu'elle, Elnaië, la méritait.

« Surprise, réellement ? Voudrais tu entrer, voir comment est l'intérieur ? Pour la première et sans doute la dernière fois de ta vie ? »

Elnaië était un peu trop provocante, mais cette fille était une rivale pour elle, quelqu'un qui pourrait prendre SA place légitime de Princesse de l'école.
Elle sourit plus aimablement cette fois, pensant toutefois sa proposition.

[Je dois partir x.x Ça serait mieux la prochaine fois x.x Merci d'avoir répondu =)]

Il fallait qu’elle vienne tout juste de finir de parler pour qu’un fichu hibou pointe le bout de son nez. C’était tout de même assez dommage que ce sac à plume arrive aussitôt après sa propre arrivée. Elle n’avait pas pu voir trépigner plus longtemps Elnaië. Ça allait être pour une prochaine fois, dans d’autres circonstances. En plus, elle osait lui lancer un sourire narquois. Ça, la blondinette devait avouer qu’elle n’aimait pas du tout, mais étrangement, elle ne lui fit pas ravaler. Cela avait-il un lien avec la nouvelle fonction de la jeune femme qu’il y avait devant elle ? Non, non et non ! Elle l’avait déjà dit ! Être préfète ne l’intéressait en rien ! Alors, son sourire aussi moquer pouvait-il ne la dérangeait pas vraiment. Pas vraiment parce que l’on s’entendait sur le point que Nolwenn détestait qu’un ose se moquer d’elle, même si ça ne la touchait pas.

« Réellement ? Je dirais non. De toute manière, aucune file n’aurait voulu son poste, sachant que tu aurais sans doute fait une crise de petite princesse gâtée et que tu aurais sans doute trouvé le moyen d’avoir ce poste, coûte que coûte. » Lui lâcha-elle sèchement, un semblant de sourire aux commissures des lèvres. Elle n’avait pas honte de lui avoir sorti cela, aussi froidement, aussi sèchement, aussi directement ? Depuis quand Valentine faisait dans la délicatesse et passait par plusieurs chemins pour dire ce qu’elle pensait réellement.

« Et c’est sans parler des membres de ta… Elle toussa doucement, avant de poursuivre. cour. » Elle avait vraiment besoin d’ajouter cette phrase ? Sur un plan technique, non, mais ça faisait quand même du bien de se libérer un peu le cœur. Et dire qu’elle disait qu’elle ne la détestait pas vraiment. Si cela avait été le cas, la suite se serait sans doute avérée plus excitante et agressive.

Mais pendant tout ce temps, elle avait fait abstraction des deux dernières questions de cette serpentarde. En tant que fille bien élevée, elle avait appris à répondre à une question à la fois. Bien élevé ? Seulement lorsqu’elle reprenait ses bonnes manières qu’elle mettait souvent de côté. Pour être franc, il fallait dire qu’elle les reprenait seulement quand cela faisait son affaire, comme dans cette situation.

« Pour la première fois de ma vie ? » Là, un véritable sourire se dessina sur ses lèvres, un véritable sourire comme l’on ne pouvait pas en voir bien souvent sur son visage. Mais ce sourire cachait certaines choses dans le genre que, si jamais elle acceptait l’invitation de Nana, ça n’allait pas vraiment être la première fois qu’elle pénétrait dans la chambre des préfètes. Ça faisait partie d’une des nombreuses règles qu’elle avait transgressé, mais comment elle s’y était prise ? Secret classé défense, mais disons seulement qu’elle avait de bonnes connaissances.

« C’est une proposition, comment dire, intéressante. Voir des appartements de préfètes. On ne peut pas dire que c’est une chance qui est offerte à tout le monde. C’est comme posséder une chambre sans personne avec qui la partager. » D’accord, c’était relativement flagrant. Elle se moquait encore un peu de la jeune femme, mais c’était la faute de sa nature. Elle était toujours comme cela. En fait, il y avait peut-être juste avec son meilleur ami qu’elle agissait un peu différemment, mais la différence n’était pas énorme.

« Pourquoi pas ! » Lui lança-t-elle finalement. Elle voulait voir les autres préfètes et, avec un peu de chance, elle allait pouvoir en entrapercevoir un. Bon d’accord, elle allait sans doute devoir expliquer sa présence dans ce lieu, mais ce n’était qu’un simple petit détail qui allait pouvoir rapidement se régler, tant que ça ne soit pas la préfète en chef. La, ça allait peut-être être un peu délicat, mais il n’était pas question de se faire de scénarios pour ensuite réaliser qu’il n’y avait pas un seul chat dans ce lieu. Non, elle allait laisser les choses se dérouler comme elles devaient se dérouler et essayer de réagir du mieux que l’on pouvait.

Dans un sens, peut-être que la princesse voulait effectivement que Valentien entre dans ce lieu parce qu’elle savait qu’un préfet se trouvait là et qu’elle voulait attirer des ennuis à Valentine. Et risquer des perdre des points ? Surtout qu’ils étaient troisièmes aux dernières nouvelles. Allons, la miss ne voulait quand même pas perdre une autre année.

[Ça m'a fait plaisir de te répondre ^0^]