C'est QUOI ce CIRQUE? [Intrigue~libre]

"Mais FOUTEZ MOI la PAIX!"

L'hurlement de rage de William Wales se fit entendre dans tout le rez de chaussée.
Comme s'ils avaient ENFIN compris le message, la chaise et les deux livres qui le poursuivaient depuis la salle commune des Poufsouffle, se figèrent un instant, semblèrent se regarder (si si) puis tournèrent "les talons" et disparurent au détour d'un tournant. Will' resta quelques secondes de plus interdit, puis soupira en s'étirant.

"J'ai toujours dis que les meubles de ce chateau étaient timbrés "

Au même moment, une table rangée contre un mur sembla prendre l'insulte pour elle, et frémit. Le jeune homme écarquilla les yeux, et eut juste le temps de s'exclamer avant de prendre les jambes à son cou:

"Mais c'est pas vrai !"




Complètement essouflé, baguette en main, le jeune homme s'arrêta devant ce qui semblait être l'entrée de la salle des professeurs. Il voulait des réponses, et il allait les avoir! Maintenant si les deux gargouilles voulaient bien le laisser passer...

"Tu peux toujours courir..."
"... bien qu'apparemment tu ne sache faire que ça..."
"... le mobilier te mène la vie dûre à en mourir..."
"... et comme qui dirait, là..."
" Tu es dans la mouise, puisque de professeur il n'y a pas!"

Super! Voilà que les deux statues se moquaient de lui en vers! C'en était de trop!
Il tiqua, puis son oreille droite le démangeant désagréablement, il la frota contre son épaule en penchant la tête.

" Belles paires d'oreilles..."
"... il faudrait peut être que tu te réveils!"
" Fais cependant attention à tes fesses..."
"Bientot on te promenera en laisse..."

Hein?
William regarda les deux gargouilles avec des yeux ronds. Mais de quoi elles...

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH!"

Une main dans son pantalon côté poches de derrière, William était livide. Il tenait entre ses doigts une sorte de boule de poil. Un truc qui ressemblait à la queue d'un rongeur. D'un lapin, ou d'un truc dans le genre. Mais qu'est-ce que...?
Il entendit les gargouilles pouffer et releva la tête.

" Et encore, tu n'as vu que le bouquet..."
"... touche tes oreilles..."
"... et ne sois pas si choqué!"

William retira la main de son pantalon, et alla toucher ses oreilles. Son teint devint encore plus pale en sentant la fourrure rentrer en contact avec ses doigts fins. Les Gargouilles pouffèrent de plus bel et s'exclamèrent:

" Allons mon Beau!"
"...reprend donc des couleurs..."
"... devenir un blaireau..."
"...ce n'est que du bonheur!"

Le jeune homme resta interdit, les lèvres entrouvertes, le regard surpris.
Blaireau... il se transformait en blaireau....?

[Hj: Lorsqu'une mouffette rencontre un blaireau...]

« Iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihh ! »

Un cri puissant, venait de retentir dans tout Poudlard. Les murs faisaient encore résonner le son qui semblait être invincible. Quelques fissures apparaissaient déjà, montrant ainsi la violence du vacarme… Non, là, j’exagère. Mais c’est surtout pour bien comprendre la puissance du cri… Car un seul prénom pouvait venir aux lèvres de tout élève habitué à la vie Poudlarienne, à l’écoute de ce cri : Charlotte Hunter. Strident, aiguë à l’extrême, on pouvait se demander si elle n’allait pas perdre ses cordes vocales, à chaque fois qu’elle se mettait à hurler. Mais la demoiselle avait plus d’un tour dans son sac…

Mais revenons quelques heures en arrière, pour comprendre le pourquoi du comment. Charlotte Hunter, donc, comme à son habitude, s’était levée de bonne humeur ce matin. La journée s’était passée sans grands problèmes. Elle avait juste bousculé un élève avec des cornes sur la tête, et s’était un instant demandé si il ne fallait pas se déguiser ce jour même. Après avoir vérifié dans son agenda, elle en avait conclut que l’élève en question voulait seulement se faire remarquer. Bref, elle avait donc vaqué à ses occupations journalières, c’est-à-dire, manger, aller en cours, faire ses devoirs, lire des magasines de mode, sans prêté une trop grande attention à ce qui se passait autour d’elle.
Et pourtant, elle aurait dû…

C’est dans l’après-midi que tout bascula. A ce moment précis, Charlotte mangeait une banane, lorsqu’elle se cogna durement contre quelqu’un. Ou plutôt quelque chose. Une armure. Tout ceci n’aurait eu aucun intérêt si l’armure en question ne lui avait pas barré le passage, et ne l’avait pas menacé d’une horrible hache. Sur le coup, notre héroïne ne sut comment réagir. Elle essaya de parlementer, utilisant même le terme « pourparler » qu’elle avait entendu dans un célèbre film moldu. Mais rien n’y fit. A croire que l’armure restait de marbre à ses supplications. La preuve, elle leva sa hache et l’abattit en direction de Charlotte. Qui l’évita d’un poil, ou d’un cheveux, quelques mèches de sa superbe chevelure blonde, d’ailleurs, ne survécurent pas à l’attaque et retombèrent mollement sur le sol.

La réaction de Charlotte fut immédiate, et compréhensible. Elle s’enfuit, et cria. D’où le cri strident de notre début. Bref, malgré sa crainte Charlotte eut tout de même assez de logique pour savoir où elle serait le plus en sécurité : la salle des profs. C’est donc en courant, et en jetant de fréquents regards en direction de son poursuiveur, qu’elle parcourut les escaliers et les couloirs, vers la fameuse salle.

*A droite et j’y suis*

Charlotte courrait à perdre haleine. Sa jupe qui lui arrivait d’habitude juste au-dessus des genoux –N’ayant pas cours à cet instant de l’après-midi, elle s’était changée, et avait optée pour une jupe courte écossaise, un pull assez léger vert et des chaussures plates noires plutôt simple contrairement à son habitude- volait autour d’elle dans un mouvement gracieux dévoilant de temps à autre, une partie de sa cuisse.
Arrivée dans le couloir où se trouvait la salle des Profs, elle l’aperçut. William Wales. Le garçon le plus séduisant de Poufsouffle. (Le garçon le plus séduisant de Poudlard étant sans conteste son cousin, Raphaël).
La jeune fille eut donc, envers le Poufsoufflien une réaction innée. Celle d’une personne prête à se noyer, s’accrochant ferment à sa bouée de sauvetage. Celle que toute autre fille que Charlotte n’aurait peut-être pas eu, elle lui sauta au cou. Tout simplement, sans prendre de gants, ou sans demander la permission, et sans prendre garde aux deux jolies oreilles qui ornaient la tête du jeune homme. Et tout en accomplissant son acte, elle lui murmura :

« Aide-Moi ! »

Un bruit violent dans son dos la fit sursauter. Niarfh. Elle était de retour. L’armure. Elle tenait prise celle là. Elle voulait sa proie. Charlotte prit une grande inspiration et se retourna, dégageant en même temps William de son poids, et se remit à crier :

« Iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihh ! »

Décidément, ses cordes vocales n’allaient pas tenir le coup… Passons. Cette fois, ce n’est pas l’armure, qui paraissait d’ailleurs furieuse puisqu’elle levait sa hache pour une nouvelle attaque, qui la fit crier, c’est son propre reflet qu’elle entrevit dans celle-ci. Nom d’un Troll en colère ! Tout son visage était recouvert de poils. Beurk… Ce n’était pas beau à voir… Une pilosité monstrueuse, noire, avec une grande rayure blanche au centre de son ex-joli minois. C’était immonde. Elle qui était si jolie… Sous le choc, on eut pu croire que la demoiselle se serait évanouie. Qui ne l’aurait pas fait ? Vous imaginez ? Vous retrouvez avec plein de poils en vous regardant dans une armure prête à vous attaquer avec une hache ? Et bien moi non. Mais c’est ce qui arrivait à Charlotte, qui réagit d’une manière plutôt particulière. Comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, elle se remit de son émotion, se retourna, présentant ainsi son dos à son agresseur, se pencha légèrement en avant, souleva sa jupe et laissa échapper un jet d’une odeur… Pouah ! Atroce. Les déjections d’un Troll n’auraient pu sentir plus mauvais que ça.

Le résultat fut plutôt positif, puisque l’armure prit la fuite. Charlotte, quant à elle, abaissa sa jupe, se demandant ce qui avait bien pu se passer.

« Mais qu’est ce que j’ai fais ? »

S’appuyant contre le mur, et se laissant glisser lentement vers le sol, la Poufsoufflienne se retrouva bientôt assise par terre. Un bref mouvement au niveau juste au-dessus de son postérieur la fit se redresser d’un bond. Les yeux écarquillés, elle toucha ce qui la gênait et la tripota dans tous les sens, pour se rendre compte de ce que c’était réellement. Une queue. Une longue queue touffue se trouvait désormais au bas de sa colonne vertébrale. C’était la cerise sur le gâteau, la plume sur l’hippogriffe. Elle avait des poils, elle venait… D’éjecter on-ne-sait-quoi-qui-sent-mauvais sur une armure et elle avait une queue. Et tout ça, dans un couloir ou une odeur pestilentielle se répandait de plus en plus, et en compagnie de William Wales. Charlotte n’avait jamais eu aussi honte de sa vie. A croire que tout était ligué contre elle.

Poussant un profond soupir, elle fit enfin face à son interlocuteur, évitant de respirer pour ne pas trop sentir cette odeur s’engouffrant dans ses narines.

« Je suis vraiment, vraiment désolée… Je comprends rien. Je sais même pas ce qu’il m’arrive. Et ce qu’ils leurs arrivent… Aux meubles. Et… Mais ? »

Charlotte venait enfin de comprendre ce qui la choquait chez son interlocuteur. Il avait des oreilles. Si je vous jure ! Non, mais pas des oreilles d’humains, comme tout le monde, mais des oreilles d’un mammifère, celle d’un…

« Un blaireau ? T’as des oreilles de blaireau ? »

[c'est assez... original ]

"Faisons donc le point..."

Will s'appuya contre le mur, face aux gargouilles. Portant une main à ses tempes, il ferma les yeux et fit donc justement le point.

La journée avait semble t-il bien commencée. Pas de cours ce jours ci, William s'était réveillé tôt, et finalement avait pu avoir le plaisir de se rendormir, le sourire de celui qui aimait les grâces matinées peint sur le visage. Mais voilà, il semblait qu'un quelconque dieu dans l'univers n'avait pas voulu voir les choses dans cet angle et avait fait appel à ses fidels pour sortir l'adolescent de son lit. Fidels qui n'était autre que le matelas et l'oreiller du jeune homme. Une véritable traitrise donc.

Il avait d'abord cru rêver en sentant son oreiller s'agiter sous sa tête. Puis il avait conscentit à ouvrir un oeil lorsque son matelas avait fait mine de bouger à son tour. Puis il avait ouvert son deuxième oeil une fois la sensation de sentir le vide sous lui le dominer. Pour finir par avoir très mal aux fesses à peine une seconde plus tard. Et il lui avait fallut cinq secondes de plus pour réaliser l'infamie qu'avait commis son matelas. Le traitre avait osé l'envoyer valser à l'autre bout du dortoir! Il allait payer!

C'est alors que le garçon se gratta la tête de perplexitée. Attendez deux secondes, un matelas, c'était sensé bouger et vous envoyer danser la samba à l'autre bout de votre dortoir? Non, hein, c'est bien ce qu'il pensait. Tout penaut, pris au dépourvu par cette mutinerie soudaine après près de sept ans de vie commune, William se releva et alla en toucher deux mots aux deux traitres. Traitres qui continuèrent leur manège et le menacèrent. Outré d'être tourmanter par ceux là, le jeune homme sortit sa baguette. Mauvaise idée. Au même moment trois oreillers divergeant de divers coins lui sautèrent dessus et le frappèrent sauvagement. Il fut contraint de battre en retraitre, trop soucieux de la santé de ses camarades de dortoir pour lancer des stupéfix à l'aveuglette. Bref, après avoir crié à plein poumon un "P***** c'est STAR WARS!" destiné à réveiller ses amis, il sortit de la chambre et dévala les escaliers pour se retrouver dans la salle commune. Tout semblait aller pour le plus calme. Deux élèves, un avec des oreilles et une trompe d'éléphant et l'autre avec une queue de girafe ou un truc dans le genre, parlaient frénétiquement et...

Rembobinage: "oreilles et une trompe d'éléphant ; queue de girafe ".
Attendez... qu..quoi?
William ouvrit donc grand la bouche. C'était quoi ce basard? Un mauvais présentiment lui fit penser que cela devait avoir un lien avec la mutinerie de son matelas et de son oreiller. Mais il était trop peu "scénario catastrophe" pour imaginer ça plus longtemps, et réussi piétrement à se convaincre que cela devait être une nouvelle mode débile.

Il sortit de la salle commune, l'estomac dans les talons. Car William, non seulement d'être un "j'adore faire la grace matinée même les jours de cours" professionel, il était aussi un... mangeur professionel. Il mettait une tonne de nourriture dans son assiette, et sortait comme excuse à peu près potable qu'étant joueur de Quidditch et adolescent en pleine croissant, il avait besoin à son apport de calories chaque jour. Bref, passons.

Au moment où il passait devant une armure, dans un couloir vide, celle ci leva le bras et le frappa à la tête. Deux secondes plus tard, c'était le trou noir.

Le jeune homme se réveilla donc un bon moment plus tard, un horrible mal de tête planant dans son pauvre crâne (tiens, c'est l'état aussi du narrateur xD).
Perplexe de se retrouver là, allongé de tout son long dans un couloir, il se releva. Etait-ce un mauvais rêve? Que foutait-il là aussi?
La réponse à sa question vint rapidement avec l'arrivée d'une armure à l'autre bout du couloir. Oh oh...

Se relevant à la vitesse du son, ne faisant plus attention au mal de tête qui lui vriait les tympans, il prit ses jambes à son cou et essaya de mettre le maximum de distance entre lui et cette armure armée d'une hache. Par Holga! Qui était le timbré qui était l'auteur de cette mascarade?

Il déambula dans le chateau, poursuivis par divers membres du mobilier, et ils vécurent heureux et eurent beaucoup de... ah, zut, c'était pas ça!



Le voilà donc maintenant, faisant face à la salle des professeurs. Et les yeux ecarquillés par ce qu'il venait de se passer aussi. C'était pas quelque chose de négligeable. Un truc qui lui sautait à la gorge, puis plus rien, ce cri aigue, son amie l'armure à Hache, une jolie tête blonde, une jupe que l'on soulève (ah, ça devenait intéressant xD), et puis... cette très très très désagréable odeur.

"Oh, c'est qu..."

Il fit une grimace de dégout, plissa le nez et fronça les sourcils.
Quelques secondes plus tard, il pu comprendre toute la scène. Charlotte Hunter, poufsouffle très populaire de Sixième année, lui avait sauté au cou apparemment poursuivie par sa copine l'armure, puis l'avait relaché, s'était contemplé dans le même miroir où Will s'était contemplé aussi, la jeune fille avait hurlé, puis avait soulevé sa jupe (de drôle de pensées étaient à ce moment là venues titiller la bonne conscience du Poufsouffle) et finalement provoqua la fuite de l'armure. Grâce à cette délicate odeur. Hum.

William repporta son attention sur la jolie tête blonde, dont le corps reposait maintenant contre le mur. Ce fut avec une totale décontraction (si si, finalement à force... XD) qu'il accueillit le fait que la belle frimousse de Charlotte était recouverte d'une fourrure noire. Une bande blanche le traverssait en son milieu.
Elle se releva d'un bond, et remarqua en même temps que Will (trop d'action précédement pour ses pauvres yeux =D) qu'elle possédait une bien belle queue. Il sembla au garçon qu'elle s'excusa. Bah, elle avait fait fuir l'armure, non? Certes, en provoquant une odeur vraiment pas agréable voir très désagréable, mais Will préférait ça au tranchant de la hache du tas de rouille timbré.

"Zeeeen! Y'a juste à ahéré et puis c'est tout... l'essentiel c'est que tu n'ais pas finis en rondelles de tomate. Remise de tes émotions?"

Elle lui demanda judicieusement si c'était bien des oreilles de blaireux. William haussa des épaules et poussa un soupir.

"Il faut croire. Maintenant annonce moi que des Journalistes Moldus vont débarquer d'un instant à l'autre et ça ne me fera ni chaud ni froid."

Puis avec galanterie, il ajouta:

"Et si je m'en fis à l'odeur - outch, en fait j'ai plus d'odorat, je crois - tu te transforme peu à peu en mouflette. Intéressant."

Merde, Will, on avait dit avec "galanterie". Rappelez à une fille sa mauvaise odeur, c'était pas très gentleman, nan? Oui, tu as raison, dans un moment pareil on se fiche pas mal d'être galant ou pas. Attendez, quoi? Tu es en train de me dire que tout ce cirque est tellement chamboulant que tu ne prends même pas la peine de draguer cette jeune fille?
Fais au moins un beau sourire, je sais pas moi... pitié, n'enterre pas ta pauvre conscience...

Après ce débat fort intéressant, William s'autorisa à étirer sa bouche de son sourire Brad Pittrien (xD).

"Pour répondre à ta toute première question, je n'en sais pas plus que toi. J'ai pas le mot de passe de la salle des professeurs et ces deux idiotes de gargouilles ne veulent pas me laisser passer..."

Comme pour confirmer leur présence, les deux statues se défigèrent et s'exclamèrent:

" Quelle est donc cette délicate odeur?"
"Pas celle d'une adorable fleur..."
"...plutot d'une acariâtre bonne soeur..."
"... Par Merlin, quelle puanteur!"

William leva les yeux au ciel. C'était pas senser aider la pauvre Charlotte...

[Excuse moi, je suis à la bourre !]

Au « ooooooh » de désespoir de la pauvre Mouflette (euh, pardon, de la pauvre Charlotte), William fusilla les deux gargouilles de ses yeux noisettes. Les désagréables statue au sens de l’humour douteux le lui rendirent en ricanant méchamment. La jeune fille se prit la figure entre ses mains. Quant à son camarade, il eut un air gêné, celui que l’on prend lorsqu’on veut signifier à l’autre que l’on est désolé et qu’on ne sait pas quoi faire. Charlotte lui demanda si c’était un cauchemar, et William préféra faire preuve de franchise en déclarant :

« Aucunement. J’ai bien l’impression qu’il faut que je te réponde ça. »

Ensuite son interlocutrice émit par la négation qu’elle ne voulait pas finir en mouflette. C’est vrai que c’était dérangeant. Et même si devenir un blaireau lui épargnerait de devoir produire des pets bien odorants pour faire fuir l’ennemie, il n’avait pas plus envie de finir blaireau que Charlotte mouflette. Question de principe principalement. Quelle idiotie de gâcher une telle superbe en devenant un blaireau ! Quel outrage de gâcher telle beauté en devenant une mouflette ! C’était un crime contre l’humanité ! Will ne voyait pas autrement les choses.
Il soupira, et se tourna de nouveau vers le miroir derrière lui. Autant inspecter et découvrir toute nouvelle transformation avant que les gardiennes de la salle des professeurs ne le lui fasse gentiment remarquer. Il fronça les sourcils en voyant que les poils blancs de ses oreilles viraient au beige/jaune. Etait-ce sa pigmentation blonde naturelle qui reprenait le dessus ?
Will eut un sourire de contentement.
Au moins en étant blaireau, il aurait toujours un petit plus par rapport aux autres blaireaux : vous en avait déjà vu avec des poils jaune or à la place des poils blancs ? Hum, c’est bien ce que je pensais. Au moins il pourrait garder un semblant d’originalité.
Attendez une seconde. Stop !
C’était lui ou il était en train de se réjouir de devenir un blaireau Or ? Mais il n’avait déjà pas à se réjouir d’être blaireau tout court ! Penser ainsi, c’était accepter la fatalité ! Et N-O-N, il ne voulait P-A-S devenir un blaireau ou un quelconque animal. Nan mais ça allait bien, oui ?

Il soupira et se retourna vers Charlotte lorsque celle-ci laissa échapper un « mais… il a une patte, lui ! ». Il leva un sourcil de surprise lorsque ses yeux tombèrent sur la silhouette d’un élève un huit pattes. Par Helga ! Quelle horreur ! Finalement, il était bien content de se transformer peu à peu en blaireau. Toujours mieux que de se transformer en insecte ou quelque créature que ce soit. Un Blaireau, c’était très bien. Et puis Helga Poufsouffle se transformait en Blaireau elle aussi, non ? Alors y’avait pas de honte à avoir ! Poufsouffle jusqu’au bout de son… oui, bon, abrégeons xD. A la remarque de Charlotte, Will décréta avec sérieux :

« C’est impossible. Pas un élève seul en tout cas. Et je ne vois pas qui serait assez intelligent pour apprendre à lancer un sort si puissant. Même un septième année comme moi aurait du mal à transformer une seule personne en un animal, alors toute une école ! Et puis ces meubles qui bougent ! Une manœuvre de Merlin pour nous faire peur ? Et bien, je vais aller lui en toucher deux mots à l’ancien, moi ! »

Pas très gentil ? William éclata de rire.

« Je ne vois pas ce qu’il y a de méchant là dedans, à part si nos vies sont mises en danger. Par contre faire bouger les meubles – à supposer que ce soit vraiment l’œuvre de quelqu’un – c’est pas très gentil effectivement. Tu as vu comment ce tas de ferraille aurait pu nous guillotiner avec sa fichue hache ? Promis, après que ce bordel soit terminé, j’irais prôner ma façon de penser au directeur en ce qui concerne le port d’armes blanches des armures… »

Puis Charlotte émit l’hypothèse de l’infirmerie, et le jeune homme poussa un soupir.

« J’y avais déjà pensé. Mais si tu veux savoir j’ai préféré aller directement à la salle des professeurs, de 1 parce que c’était plus près que l’infirmerie et qu’avec une armure au cul fallait pas faire son difficile, et de deux j’ai pensé que les professeurs pourraient nous venir en aide plus qu’une seule infirmière. Mais comme ces vilaines et hideuses gargouilles ne veulent… »

Les vilaines et hideuses gargouilles prirent la mouche et s’exclamèrent, coupant derechef le jeune homme :

« Que le Diable t’emporte… »
« … il n’y a pas de professeur derrière cette porte… »
« … alors toi et ta ridicule petite mégère… »
« … pour nous faire plaisir changez donc d’air ! »

William attrapa l’épaule de Charlotte avec douceur de sa main droite, et tournant le dos aux deux statues, répliqua :

« Sans problème ! »

Puis il murmura à la jeune fille, interrogatif :

« Prête pour une marche semée d’embûche vers l’infirmerie ? »

Plus qu'à espérer qu'aucune armure ne les prendrait en chasse =='...

L’hypothèse de Charlotte, quant à l’implication d’un élève dans tout ce qui se passait autour, ne fut pas vraiment approuvée par William. Habilement, il arriva à la conclusion qu’un sort aussi puissant ne pourrait être jeté par un seul élève de Poudlard. Charlotte devait admettre qu’il avait raison. De plus, chaque élève semblait être touché. Il n’était pas rare de voir un élève passant auprès d’eux, ayant une queue ou des oreilles de tel ou tel animal. Sans compter les meubles qui se déplaçaient régulièrement ou attaquaient les élèves. Bref, plus le temps passait, plus Charlotte devait se faire une raison : tout ceci était bien réel. Elle était à Poudlard depuis tant d’années et c’était seulement maintenant qu’elle rencontrait une situation telle que celle-ci. C’était incroyable !

« Que le Diable t’emporte… »
« … il n’y a pas de professeur derrière cette porte… »
« … alors toi et ta ridicule petite mégère… »
« … pour nous faire plaisir changez donc d’air ! »

Les voix hideuses des deux gargouilles coupèrent William dans son élan. Leur bagout semblait interminable. Et leurs répliques aussi méchantes les unes que les autres.
Mégère ? Avait-elle bien entendu ? Moui, elle possèdait encore ses oreilles, ses vraies oreilles, et les deux gargouilles l’avaient vraiment traitées de mégère. Par Merlin, elles commençaient sérieusement à mettre en péril la patience de Charlotte. D’abord le pet, puis « la ridicule petite mégère », non, mais tout de même ! Elles semblaienty prendre un malin plaisir à s’acharner sur la Poufsoufflienne. Charlotte pouvait au moins se vanter d’avoir un physique plus avantageux que celui des deux statues. Enfin… tout cela, c’était avant sa pilosité excessive ! Mais Charlotte n’eut guère le temps de leur répliquer quelque chose, que William l’entrainait déjà plus loin, vers l’infirmerie comme elle lui avait proposé précédemment. Le jeune homme n’avait en effet, à priori, pas pensé à cette éventualité, et à ce qu’il lui avait déclaré, il s’était directement rendu vers la salle des professeurs, pour se retrouver face à ses deux gargouilles.

« Oui, je suis pressée de quitter ce couloir... Et ses occupantes. De toutes manières, j’ai maintenant une arme absolue pour lutter contre elles. »

Un léger sourire un peu triste orna les lèvres de Charlotte à l’évocation du moyen de défense en question. Elle n’arriverait probablement pas à se remettre de ce petit changement avant un bon bout de temps. Si en plus par la suite, lorsque tout serait rentrer dans l’ordre, elle devait repasser devant les deux gargouilles, boarf ! Ce serait le pompom ! Et sa queue qui ne cessait de remuer, semblait tout faire pour accentuer son malaise. Il y a des jours où on ferait mieux de rester dans son lit. Charlotte était précisément dans l’un de ses jours.
Mais les regrets ne servaient à rien dans cette situation, et finalement, les deux élèves arrivèrent au bout du couloir, où ils eurent la surprise de se retrouver face à un petit problème.

« Oh ! »

Décidément, les exclamations allaient bon train, aujourd’hui dans la bouche de Charlotte. A part des « Oh ! », des « Iiih ! » et des « Ah !», on se demandait presque si elle était capable de débiter quelque chose d’autre. Mais il faut dire, que ce qu’elle voyait devant ses yeux, ne pouvait être exprimé d’une autre manière. Des bancs et des chaises s’étaient empilés les uns et les autres, bloquant ainsi le passage pour les élèves. La situation n’aurait pas été très problématique, si les meubles étaient restés inertes, sans se montrer trop agressif. Or, là, voyant l’arrivée des deux jeunes gens, une chaise avait déjà changer de position, et, pieds vers l’avant, s’apprêtait à charger sur William et Charlotte. Serrant sa main sur sa baguette, la Poufsoufflienne jeta un bref regard sur celui qui l’accompagnait et lui murmura :

« Faut mieux qu’on essaye de trouver un autre chemin. Si on recule doucement, elle nous attaquera peut-être pas… »

Charlotte n’attendit pas de réponse de la part de William avant d’exécuter sans geste brusque un pas en arrière. Elle aurait mieux fait de se montrer patiente ! La chaise avança légèrement, effrayant en même temps Charlotte qui pinça involontairement le bras de William en tentant de s’agripper à lui. Elle lui marmonna une vague excuse sans pour autant relâcher sans étreinte, les yeux écarquillés en observant la chaise. Cela peut sembler étonnant, mais là, soudainement, Charlotte se demandait si elle n’aurait pas préférer se retrouver face à son armure. Celle-ci aurait en effet, peut-être eu peur en revoyant la demoiselle, et malgré tout, elle paraissait beaucoup plus humaine que cette chaise.

«Là... On est mal.»

Whaouh ! Quel sens de l'observation ! C'était impressionnant ! Menacé par une chaise, qui était suivie par une montagne de meubles, c'est sûr qu'ils n'étaient pas en très bonne position, et rien ne servait de préciser ce petit point là à William, puisqu'il s'en était probablement rendu compte.

Par chance, le compagnon de misère, de Charlotte ne manquait pas de cran. Fort heureusement pour la demoiselle, qui ne s'en serait pas sûrement pas sortie sans mal. En effet, alors que la chaise commençait à s'avancer de plus en plus vers eux, que Charlotte empoignait le bras de William sans prendre garde à ce quelle faisait, mais juste à ce qu'elle voyait, et qu'elle s'effrayait plus que jamais, son camarade eu l'idée d'approuvée le fait qu'ils n'étaient pas dans une situation très agréable, laissant au passage une trace d'humour, que Charlotte ne releva même pas, trop effrayée par ce qu'elle regardait. [Hj: xD... Par contre, moi, j'étais pliée derrière mon écran de Pc, en la lisant...]. La Poufsouffliene écouta ensuite d'une oreille distraite ce que marmonnait William. Quelques mot résonnaient dans sa tête sans qu'elle puisse y mettre un sens, comme si, d'un seul coup, son cerveau s'était entièrement vidé ! Ce qui n'était, ma foi, pas tellement rare chez Charlotte... Mais ce n'est pas le propos du moment. Revenons plutôt à notre scène. La poufsoufflienne semblait comme littéralement scotchée sur le sol. Heureusement pour elle, lorsque la chaise les attaqua, William l'attrapa par la taille et la força à s'accroupir.

Foi de Morgane, Charlotte devait vraiment être mal en point pour ne pas d'une, avoir poussé un cri strident, et de deux, pour ne même pas avoir fait de cas du bras de William qui encerclait sa taille. Dans son état normal, la demoiselle aurait sûrement eu un sourire stupide posé sur son visage.
Non, au lieu de ça, elle cachait son visage entre ses mains, priant chaque personnage célèbre qu'elle connaissait de ne pas toucher à ses cheveux. A côté d'elle, William ne restait pas sans réagir. Elle l'entendit prononcer un sort, sans qu'elle comprenne exactement ce que c'était.
Ce fut finalement un bruit plutôt inquiétant qui lui fit lever les yeux. Ces derniers s'écarquillèrent d'effroi lorsqu'elle vit que le barrage de meubles commencait peu à peu a remuer.

« Oh, Bordel… »

Apparement elle n'était pas la seule à craindre le mobilier. William venait d'exprimer tout haut, ce qu'elle pensait tout bas. Un truc comme ça, et... ils ne s'en sortiraient jamais sans mal... La demoiselle jeta un coup d'oeil en direction de son camarade, pour tenter de cerner ses pensées. Merlin, elle n'était pas juste à côté d'un garçon au physique de Dieu grec -oui, Charlotte est peut-être blonde, mais elle avait tout de même, remarqué la beauté du jeune homme ^^-, mais tout simplement de William, d'un héros, d'un blaireau... D'un blaireau ? Ouch... Il est vrai que le jeune homme ressemblait de plus en plus à un blaireau. Mouarfh ! Il avait même des poils qui lui poussait sur le visage. Un peu comme Charlotte, quoi... Enfin, totalement comme Charlotte.

« Maintenant qu’on en est exactement au même point, je propose de faire demi tour avant de finir en compote pour Hyppogriffe… »

Un sourire se posa sur les lèvres de Charlotte. Elle était visiblement heureuse de ne pas être la seule poilue dans Poudlard. Elle ajouta même, posant machinalement un doigt -où une griffe commençait à pointer son nez- sur le bras du jeune homme, amusée de sentir les poils sous son index :

"Oh... Mais ils te vont plutôt bien, ces poils !"

N'importe quoi. Ils étaient menacés par une montagne de meubles, et elle, tout ce qu'elle trouvait à faire, s'était féliciter quelqu'un pour son physique. Non, mais, elle pensait à quoi la Charlotte ? Un coup, elle était morte de peur, et deux minutes après, (même pas), elle faisait la belle devant William... Pfff... Un personnage bien difficile à cerner, en fait ! Mais ce n'était pas le moment de s'attarder sur les sautements d'humeur de Mlle Hunter. Le Poufsoufflien avait déjà joint le geste à la parole et reculait de quelques pas, doucement. Charlotte le suivit donc doucement, sans cesser de jeter un regard inquiet à la montagne de meubles.

Au premier frémissement de cette dernière, Charlotte s'arrêta net. Les meubles également. La poufsoufflienne reprit sa marche à reculons et s'arrêta au deuxième frémissement du monstrueux barrage, murmurant un plaintif : "William..." Ce fut au troisième frémissement de la montagne de meubles, qu'elle ne put se retenir. Jetant toutes ses bonnes résolutions de rester calme, à terre, elle recula de plus en plus en vite, puis, finalement, se retourna et se mit à courir. C'est en entendant un lourd grondement derrière elle, qu'elle cria : "Couche-toi !", à William, avant de le faire elle-même.

*Hum... Et bien Bravo Charlotte ! Grâce à toi, il n'y a plus aucune chance de ne pas avoir de 'bobos'... A croire que tu le fais exprès...* La jeune demoiselle, était donc en train de se disputer mentalement, lorsqu'une brusqu'idée lui vint en tête. Sur le coup, elle se demanda comment elle avait fait pour ne pas y avoir pensé plus tôt. Elle jeta un léger coup d'oeil vers l'arrière, et s'aperçevant que les meubles étaient à une bonne distance d'elle, elle se redressa, souleva sa jupe, et voulu réitérer son exploit du début. Malheureusement... Ce fut vain. La jupe toujours retroussée, elle jeta un regard perdu à William, et lui dit d'une voix inquiète :

"J'ai plus de jus !"

Quelle catastrophe ! Non seulement c'était assez désagréable à avoir, mais en plus, ce n'était même pas fiable, puisque ça ne fonctionnait pas tout le temps. A quoi servait une queue et ce qui allait avec, dans ce cas là ?