Mieux surveiller sa copine ? Fuck you, Harper. Prends soin de ta sœur, au lieu d’aller rouler une pelle à la première venue.
Et ouais.
Un Jonas énervé, ça faisait peur. Super peur.
C’était dans ces moments-là que ses yeux tournaient définitivement au gris acier, se libérant de leur habituel pétillement. Plus de sourire, un visage indubitablement fermé, et, surtout, envolées les envies de câliner, ou de bavarder avec tous ceux qu’ils croisaient. Et cette foutue musique qui ne voulait pas s’arrêter, commençant à sérieusement lui taper sur les tympans, en même temps que sur le système. Les rires et piaillements humains l’insupportaient encore plus, se joignant à la chaleur étouffante de l’endroit, le confinant définitivement dans une colère noire –qu’il n’avait quittée et ne quitterait que pour Orphée tant qu’il se trouverait dans cette fichue salle mystérieuse.
Lucie tilta enfin que c’était lui, son sauveur adoré. Il était temps. Quoique, vu les litres d’éthanol qui devaient couler dans ses veines, c’était un miracle qu’elle l’ait reconnu. Et qu’elle aligne des mots, beaucoup de mots, ayant un sens à peu près cohérent, voire très cohérent, vu son état. Mais si elle avait essayé de l'attendrir, c'était peine perdue ; Jonas Emerson n'était plus vraiment lui-même, en cet instant précis.
"Ouais, je devrais te laisser crever. Sauf que je suis trop con pour le faire." Il maugréa un "Malheureusement." quasi-inaudible, reprenant la poigne qu’il exerçait sur le bras de Lucie, et continua de la soutenir, ne prenant même pas la peine de zigzaguer entre les élèves présents, leur fondant dessus sans ménagement. Si Maxime, ou même sa cousine, l'avait vu à ce moment, elles n'en auraient pas cru leurs yeux. Comme les personnes qu'il bousculait sans procès, et murmuraient sur son passage un tas d'inepties qu'il préféra faire semblant de ne pas entendre.
Sortir, il lui fallait sortir de la pièce, et là, il respirerait. Mais... Et Orphée, alors ? Il eut un pas hésitant, puis se stoppa complètement, se retournant avec difficulté, une Lucie bourrée oblige, la cherchant des yeux. Rhaa, poussez-vous les gens... Oh. Debout, toujours en face de Kyllian. Pas de coups, pas de cris non plus, apparemment. Il pouvait partir l'esprit tranquille.
L'air plus frais de la cale lui fit extrêmement de bien, détendit sensiblement ses nerfs, bien qu'une certaine tension y règne encore. Et, au fur et à mesure qu'il grimpait les étages du bateau, sentit le principal de son ressentiment s'estomper lentement, sortant de son état colérique, qui ne lui allait franchement pas. Des crises pareilles, il n'en connaissait que rarement, et s'arrangeait pour les calmer seul, sans faire de mal à personne. Tactique qui marchait plus ou moins, surtout quand on se remémorait l'épisode avec...
Non, pas penser à ça. Pas maintenant. C'était dangeureux, dans sa convalescence colérique.
"Pourquoi t'as fait ça, Lucie, hein ?", avait-il murmuré en la regardant avachie contre son épaule, pas certain qu'elle le comprenne, encore moins qu'elle réponde. Boire, ça pouvait se révéler amusant, mais pas au point de finir par terre... Ou dans le lit d'un inconnu. Chose dont la Serpentarde était spécialiste, soit dit en passant.
... Et, Maxime ? Oh merlin. Elle était où, elle aussi ? ... Bon. D'abord, il ramenait Lucie dans sa chambre -si elle se rappelait où elle dormait- et partirait à la recherche de l'autre plus tard.
[ La suite in the Dortoirs of the Deadly Death ! \o/ ]
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