Un peu de nostalgie... vite noyée

Il était... quelle heure déja ? Ena jeta un coup d'oeil au sablier qui décorait l'entrée, et poussa un profond soupir. Plus de 22 heures... Déja ? Decidemment, le temps passait bien vite sur ce bateau pour le moins étrange ! La jeune fille avait à peine eu le temps de faire un peu le tour des différents lieux de l'embarcation, et n'avait pas encore eu l'occasion de bien profiter de tout ce qui y était offert comme amusements, décourvertes et distractions. Elle avait peine à croire qu'elle avait embarqué déja trois jours auparavant...

Ses pas l'avaient menée dans la salle de la piscine sans qu'elle y prenne garde. Un peu stupéfaite de se retrouver là, la jeune fille ouvrait de grands yeux curieux et notait chaque détail de la salle enchanteresse. Le plafond n'était constitué que de vitres magiques qui renvoyaient des reflets lumineux sur l'eau paisible de la piscine, projetant à son tour ces petits éclats de lumières sur les murs environnants. En regardant mieux, Ena remarqua que lesdits murs étaient peints de telle façon que l'on se croyait à l'air libre sur une plage paradisiaque des caraïbes... Même la piscine était exagérément grande. Avec le sable qui bordait l'étendue d'eau, on se serait vraiment cru face à une petite baie.

Mais à ce moment là, pas de soleil... En effet, vu l'heure tardive, ce dernier avait été remplacé par une lune artificielle qui luisait dans un ciel non moins magique parsemé d'étoiles... La jeune serdaigle expira profondément et se laissa envahir par le sentiment de bien être qui se dégageait du lieu. Vraiment, depuis sa première année à Poudlard, la magie n'avait jamais cessé de l'étonner... N'ayant pas apporté de maillot de bain, elle se laissa simplement tomber sur le sable qui emettait une légère lueur bleuté à la clarté de l'astre nocturne, et ôta ses sandales de cuir pour pouvoir enfouir ses orteils dedans.

*Je me demande si cet endroit est fréquenté... Pour le moment je ne vois personne.*

Les élèves, fatigués de leur journée, commençaient un peu à piquer du nez. Certains étaient déjà en train de ronfler, d'autres en train de se préparer à se mettre au lit. D'autres commençaient tout juste à rentrer de Neverland, peut-être même encore sous le coup de l'émotion. Il paraissait que c'était vraiment un lieu magnifique, mais Hayden devait seulement se fier ce qu'il entendait et ce qu'il pouvait voir à partir du pont, quand il n'y avait pas trop de gens sur celui-ci. Il ne voulait pas vraiment révéler sa présence, du moins, pas tout de suite. Il se doutait qu'il était assez loin pour ne pas qu'un professeur ou une tout autre personne lui dise de renter au château, mais il n'avait pas vraiment envie non plus de se faire ordonner de rester cacher tout le temps non plus. Il était presqu'à se demander ce qui était plus terrible entre passer un été dans le château désert ou sur ce bateau où il devait faire attention à ce qu'il faisait. À vrai dire, ce n'était pas vraiment drôle non plus. À bien y réfléchir, il aurait pu retourner dans la forêt interdite, pour essayer de comprendre ce qu'il lui était arrivé il y avait maintenant 300 ans, mais à quoi bon. Ça faisait 300 ans qu'il essayait et le résultat était toujours le même. il n'avait aucune idée de la manière dont il était mort. Il se souvenait simplement de cette chose étrange qu'il avait vu de sa fenêtre, qu'il s'était habillé - et heureusement parce qu'il n'aurait pas été un fantôme très heureuse s'il aurait du passer l'éternité en pyjama- et qu'il avait pénétré dans la forêt interdite.

Donc, au final, il ignorait ce qui était vraiment le plus terrible dans cette histoire ou plutôt dans cette situation.

D'un flottement léger, la fantôme arpentait un peu le bateau. Au moins, il y avait moins de personne à cette heure et ceux qui ne le connaissaient pas pouvaient facilement penser qu'ils venaient de rêver et qu'ils seraient mieux d'aller faire une sieste avant de se mettre à avoir d'autres hallucinations. Et parfois, simplement pour s'amuser, il repassait devant eux, mais ce soir, il y avait personne. C'était d'un ennui mortel. Mais où était donc passé les gens ? Où se cachait-ils tous ? Il l'ignorait, mais bon. Au moins, ça lui permettait d'être un peu plus libre. Hayden ferme un peu les yeux tout en avançant. de toute manière, il ne pouvait se faire mal. Il sentit qu'il traversa un mur et quand il regarda où il se trouvait, il eut l'impression d'être sorti du navire.

*Non, c'est impossible* Pensa-t-il . Ça lui pris un bon 10 secondes pour réaliser que ce n'était pas à l'extérieur qu'il se trouvait, mais dans une salle qui ressemblait à la grande salle, mais le sable donnait une réalité qu'il n'y avait pas à Poudlard. L'ancien Gryffondor regarda un peu autour de lui. L'endroit semblait désert et c'était un peu. Il pouvait se promener librement, sans se soucier de la clarté qu'il apportait, cette étrange clarté bleuté qui se dégageait de lui.

Finalement, Ena se laissa complètement tomber en arrière et fixa longuement le faux ciel qui tenait lieu de plafond. Ses yeux se perdirent dans les étoiles, en quête d’un quelconque astre filant. Le ciel nocturne avait toujours envoûté la jeune fille, et cela n’était pas rare qu’elle vienne y trouver silence et réconfort lorsque ça n’allait pas, ou simplement lorsqu’elle n’avait rien d’autre à faire comme dans le cas présent. Bien sûr, même si celui-ci était factice, il n’en restait pas moins d’un réalisme surprenant.
Les paupières d’Ena tremblèrent alors, et menacèrent de se fermer.

*Dormir ici ? Hummm… Pourquoi pas.*

En effet, la cabine qu’on avait attribué à Ena était vraiment minuscule… Cette dernière, souffrant d’une légère claustrophobie, avait dès lors tout fait pour y passer le moins de temps possible, ce qui expliquait ses vagabondages incessants. Cependant, il y avait du bon : grâce à cela, elle avait découvert avec surprise et émerveillement de nombreux lieux du bateau tous plus enchanteurs les uns que les autres, son dernier en date étant la salle de la piscine. Qui aurait crû que la magie était capable de telles prouesses ?

Un filet de sable dégoulina des doigts fins de la jeune fille. Elle laissait ses pensées voguer au rythme de la marée artificielle de la piscine. L’eau devait être tiède à point, parfaitement à la température désirée... Ena se leva lentement pour aller se rasseoir plus proche de l’onde, ses sandales à la main. Un peu hésitante, elle finit tout de même par étendre ses jambes pour aller y tremper l’extrémité de ses pieds, ce qui lui arracha un frisson glacé. L’eau était loin d’être froide, seulement le contact avec cet élément humide avait éveillé brusquement tous les sens de la jeune fille.

Pour faire disparaître l’impression de vertige qui l’avait envahie, Ena leva les yeux pour observer une nouvelle fois la salle étrange, et inspira brutalement : une silhouette translucide de couleur grisâtre irradiant une lueur bleutée glissait à quelques centimètres au dessus de la surface tranquille de l’eau. Surprise au plus haut point, la jeune fille tenta au maximum de réduire la vitesse des battements de son cœur, et parvint après quelques secondes à la régulariser. C’était une chose qu’elle faisait presque tous les jours depuis ses trois ans pour échapper à la cécité temporaire, et cela ne lui fut donc pas très difficile.

Le fantôme qui se dirigeait maintenant vers la plage se conduisait comme si il ne l’avait pas remarqué, et Ena n’aurait sût dire si elle souhaitait que ce fut le cas ou non. Elle était assez intriguée par la présence de cet être sur le bateau, et ne savait pas qu’ils avaient put embarquer. Avaient-ils eux aussi eu envie de découvrir le monde à bord du Phoenix ? La jeune fille fut prise d’un sentiment de compassion qui remonta doucement dans sa gorge : oui, bien sûr. C’était normal après tout. Certains étaient morts depuis déjà des siècles, et rester dans les environs de Poudlard pendant toutes ces années devait être très difficile à supporter, à la longue.

Toujours assise sur le sable terne de la plage, Ena regardait s’approcher d’elle la créature encore inconnue de sa personne. A la lueur de la lune, sa peau était de couleur grise, voir bleue, et ses yeux brillaient dans le noir. En regardant rapidement, on n’aurait sût dire si cette jeune fille était faite de chair et d’os ou non.