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 Victory Lone

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Victory Lone
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Victory Lone


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MessageSujet: Victory Lone   Victory Lone EmptyDim 23 Sep - 22:32

Nom : Lone
Prénom : Victory
Surnom : Vi, Vicky

Date de Naissance : 15 avril 1992
Age : 15 ans
Signe Astrologique : bélier

Maison : hm… Gryffondor
Rang Social : moldue

Description Physique : Le physique de Victory est curieusement mature par rapport à ses douze ans, confortant avec son caractère terriblement mur. Si, du haut de son petit mètre cinquante sept, on ne peux la qualifier de géante, on ne peux non plus lui ôter une prestance et un charisme bien présents. Sincère et sans artifices, elle considère le monde derrière un troublant regard acajou tirant sur le rouge vermillon. Ses prunelles sombres et pétillantes d’une intense couleur fauve sont cerclées d’un anneaux ambré et centrées de pupilles d’obsidiennes vives et en constant mouvement. Des lunettes rectangulaires à monture supérieure sombre et apparente viennent prendre place devant ses prunelles lors de ses lectures, car oui, la demoiselle est plutôt myope. Son visage revêt le plus souvent une expression calme et déterminée, un peu timide, ornée d’un sourire poli et un peu désintéressé. Sa peau lactée et délicate dessine ses courbes menues et prometteuses ; sensualités tentantes mais cruellement inaccessibles. Son minois intelligent en forme de cœur est finement dessiné et s'orne dans une harmonie aux charmantes imperfections d'un nez discret, arrondi et légèrement retroussé, de pommettes hautes mais pas saillantes et de fins sourcils auburn minutieusement tracés surmontant de grands yeux brasillant en amande, sur lesquels vient tomber une frange rubigineuse et indisciplinée. Son menton discret mais volontaire confère à son visage un caractère marqué, sans pour autant le déparer. La courbe de ses longs cils couleur d'encre pose sur ses joues pâles et douces de fines ombres et créent un fragile contraste avec leur couleur nivale. Ses lèvres fermes et charnues se parent d'un rose nacré ; sucrées et attirantes, elles invitent à y déposer à son tour sa propre bouche, ce que peu oseraient tenter. Elles ne dessinent, hélas, que rarement le félin et adorable sourire chargé de malice qu’offre dans ses rares moments de réelle gaieté la jeune fille et dévoilent dans les rares rires autres que conventionnels de la jeune sorcière une lignée de dents blanches. Une chevelure soyeuse et abondante, souvent passablement emmêlée et sur laquelle danse un panel de reflets couleur de miel, d’amarante voir d’écarlate tombe en une cascade légèrement ondoyante sur ses omoplates. D'une intense et chatoyante couleur rousse tirant sur le rutilant, elle rappelle bien souvent le pelage satiné d’une tigresse. Le plus souvent lâchés et glissant farouchement sur les épaules frêles de la jeune fille, étincelant au gré de la lumière, ils sont également fréquemment ramenés en une queue de cheval imparfaitement nouée d’un ruban lors des lectures de Victory ou en tout autres moments où l’adolescente a en tête des pensées trop importantes pour être gâchées par la futilité de cheveux inutilement longs décidés à lui tomber sur le visage. Son corps, quant à lui, est artistiquement sculpté sur un model de fragilité et de souplesse similaire à la finesse gracieuse des félins. Son poids n’excède vraisemblablement pas les 43kg, mais l’idée de se peser ne lui est pas vraiment venue. Des épaules menues et une taille fine et gracile bien que n’arborant pas encore les courbes plantureuses de l’âge adulte soulignent l'aspect mignon et fluet de sa silhouette. Détail à noter : le discret crucifix doré attaché à une chaînette autour de son cou, malgré son athéisme. En dépit de son charme indéniable, il serait malvenu pour ne pas dire tout à fait masochiste de la comparer à un bel objet ou à une allumeuse ( oh… je tiens à préciser que si l’envie vous prend de faire de telles remarques, je ne répond plus des actes de Victory… ) ; plus féline que poupée, elle n'est ni coquette ni frivole et sa vénus respire l'authenticité. Sa garde robe n'est pas très variée : Victory se moque de son apparence et ne s’habille que de vêtements chauds et pratiques, en général des chandails sombres et des jupes droites et plissées qui balayent négligemment ses genoux saillants, dévoilant des jambes encore maigres couvertes de collants noirs. Vicky arbore encore un fort accent Roumain, langue natale de sa mère et dans laquelle elle a baigné pendant plusieurs années. Elle la maîtrise à la perfection, en plus de l'Anglais, qui est sa langue natale. En somme, il se dégage de Victory un charme sincère aux atours vernaux, ravissant mais inaccessible pour qui apprécie le naturel et la réserve d’une demoiselle égale à elle-même et encore dénudée des complexes de l’adolescence.


Dernière édition par le Dim 23 Sep - 22:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Victory Lone   Victory Lone EmptyDim 23 Sep - 22:33

Description Psychologique : Là réside toute la complexité de cette jeune personne. Il y a quelque chose d’étrangement paradoxal dans le caractère, en dépit de sa cuirasse d’assurance mutine, profond et bien trempé d’Victory. Dans la plus totale contradiction avec son physique, sa personnalité arbore des atours hiémaux, calmes et vifs comme l’était la neige silencieuse et nitescente qui tombait lors de sa naissance. Sa mère aimait à dire que l’hiver avait posé sur elle, petite fleur nivéale, son visage vif et impénétrable. Mais en dépit de ces attraits, son caractère peux aisément revêtir la froideur glaçante et piquante de cette même neige. Les jolies fleurs ne sont-elles pas le plus souvent couvertes d’épines ? Parallèlement, sa personnalité dispose de facettes plus douces, plus chaleureuses, plus souples et empathiques également. La force de caractère et le courage réfléchi qu’ont forgé en elle certaines épreuves au cours de sa vie font d’elle une personne de confiance et de principes. Pourtant quasi inexistantes sont jusqu’alors les personnes qui ont réussi à percer à jour cette facette de son caractère troublant ; d’un naturel solitaire et confiant en soi-même, Victory à quelque chose d’abscons, de discret et félin qui lui vaut d’être étiquetée comme une fille asociale – ce qu’elle n’est pas loin d’être puisqu’elle considère qu’elle n’a besoin de personne – et méprisante – ce qui n’est pas tout à fait faux, bien qu’en majeur partie il s’agisse plutôt d’orgueil. Ce présumé mépris mérite plus amples explications. Notre jeune moldue considère d’un œil méfient et fasciné les personnes qui affluent autour d’elle, sans jamais oser réellement s’y mêler, ou du moins jamais sans se départir du masque conventionnel de force et de nonchalance qu’elle s’est peu à peu forgé avec en tête un paralogisme clair : s’attacher à quelqu’un signifie le perdre. Nous pourrions aller jusqu’à dire que c’est bien de la méprise et non du mépris qui pousse Victory à se tromper lourdement et à se comporter de manière aussi distante. On peut donc noter une grande maladresse sentimentale et relationnelle chez Victory et cette soi disant confiance en soi qu’elle s’est de nombreuses fois vu enviée n’est en réalité que l’expression d’un trouble purement psychologique. La réflexion et l’intelligence indéniables de la jeune fille la poussent à contrôler plus ou moins bien son impulsivité naturelle, que même ses rigoureux efforts ne sont parvenus à détruire. Non… Parler de rigoureux efforts reste en soi assez hypocrite. Fatiguée de les réprimer de la sorte, Victory a finit par abandonner la partie et les laisser empiriquement dominer et guider ses pas, basant en partie ses actions sur ses élans, ses émotions et ses impressions. Les principales caractéristiques morales de la jeune fille lui attirant des ennuis sont sa fierté naturelle et la passion qui la pousse à une curiosité irrépressible ainsi qu’à une insolence inapprivoisée. Malheureusement, Victory fait partie de ces personnes à l’intelligence ambiguë et développée qui les poussent à concevoir une vision des choses très personnelle. Elle possède sa propre logique qui explique entre autres qu’elle emploi sans une once d’hésitation, quoi que non sans culpabilité et regrets, des moyens parfois extrêmes ou surprenants. Du fait, pour la plupart des personnes s’attardant à demander des explications à la jeune fille, il ne découlera de leur curiosité qu’un amalgame confus formé à partir des paroles mal comprises d’Victory. Consciente de ce phénomène, l’adolescente préfère taire ses connaissances et idées. Pourtant, loin d’accepter de rentrer dans le moule, Victory préfère simplement s’emmurer dans un silence imperturbable lorsque le risque de ne pas être comprise s’impose, éconduisant de temps à autres par une réflexion pointue et efficace les éventuels gêneurs décidés à l'importuner. Son sens de la rhétorique est en effet terriblement aiguisé, ce qui fait d’elle une horrible langue de vipère lorsqu’elle le veut ; comme toute bonne rhétoricienne, elle sait appuyer là où ça fais mal et tirer parti de tout ce qui s’offre à elle. L’extrême est son mot d’ordre, l’excentricité son moteur : jamais de « moyen », jamais de banal, non, elle veut le maximum, elle veut le différent et ne supporte par l’intermédiaire, ce qui rentre dans le moule et qui n’attire pas l’attention. Toutefois cette facette s’est de beaucoup atténuée avec sa prise de conscience et de maturité : si autrefois elle aurait dédaigné une personne timide, elle peut désormais en apprécier les qualités et la profondeur pour peu qu’elle s’en donne la peine. Vous l’aurez compris, Victory possède une personnalité difficile à cerner sur bien des points et les rares personnes la connaissant, loin d’être réellement proches d’elle, ne pourront que s’accorder à dire que la jeune fille dispose d’une capacité de réflexion impressionnante ainsi que d’une intelligence rare sans pour autant avoir compris la moindre facette du caractère de la mutine. En son for intérieur, Victory espère et aspire encore à une vie normale, sur le plan affectif en tout cas, peut-être à quelques personnes estimées, éventuellement, même, dans les rêves qui lui semblent les plus insensés, à quelques amis et à une sentimentalité plaisante. Pourtant la jeune fille est méfiante et préfère n’attribuer qu’à ses rêves cette idée qu’elle ne s’avoue que comme une faiblesse, une honte, car pour elle, l’espoir conduit systématiquement à la déception. De ce fait, elle reste distante et farouche même avec ses alliers, qu’elle s’interdit de considérer comme des amis, même ceux pour qui son amour est évident. En dépit de son jeune âge, Victory est, cela n’est plus à prouver, une personne complexe et intéressante à sa façon. Au niveaux de ses goûts et dégoûts, je puis sans hésitation formuler le goût prononcé qu’a Victory pour les livres ; sa soif de culture et de savoir est intarissable et c’est avec une frénésie insatiable qu’elle dévore le contenu de chaque recueil qui est à portée de sa main. L’un de ses principaux défauts est son incapacité à apprécier ce que la vie lui présente et à toujours en vouloir plus. Pourtant, il lui arrive dans de rares moments de quiétude à se prendre à aimer des petits plaisirs simples. Elle aime observer de loin les gens, les animaux, toutes les créatures, tentant de comprendre leur façon de vivre, leur raisonnement respectif. Dans l’ordre contraire, la jeune fille ne sait sentir les affronts, les remarques sur ses origines – la traiter de bâtarde serait une initiative que je qualifierai d’absolument crétine ou tout bonnement suicidaire – ou n’importe qu’elle remarque désobligeante vis à vis d’elle. Victory garde secrète sa claustrophobie qu’elle tient d’une anecdote plus ou moins insignifiante, un jour d’été où, à l’âge de cinq ans, elle tomba dans un puit pour n’en sortir que quelques heures plus tard. Elle conserve néanmoins depuis ce jour une peur irrationnelle de l’enfermement et ne peux s’empêcher de céder à la panique lorsqu’elle se trouve dans un endroit clos et étroit.
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Histoire : Il y a une chose que l’on ne peut éliminer avec des bombes : la misère. Le son lugubre et étouffé du vieux clocher se répercuta un long moment à travers les bidonvilles, indiquant trois heures du matin. Il ne restait plus de cette antique cathédrale que des ruines en cendre et des poutres à demie calcinées ; seule subsistait sa hiératique complainte, pareille au hurlement d’affliction d’un spectre effacé par le temps. Une bonne dizaine de degrés centigrades en dessous de zéro et un vent meurtrier frappaient la basse ville et les inextirpables labyrinthes que constituaient officieusement les ghettos qui la composaient luisaient sinistrement sous la lueur grisâtre d’une lune en lame de faucille voilée par l’opacité du ciel pollué. Les squelettes métalliques de bâtiments industriels étripés par les jets de bombes s’élevaient tristement vers des cieux gris et maussades. Cà et là, les silhouettes filiformes de grues renversées ponctuaient la monotonie d’un paysage d’après guerre où s’éparpillaient comme dans un titanesque cimetière les cadavres éventrés et rongés par les flammes d’automobiles échouées, ou encore d’énormes enseignes-néon autrefois chatoyantes et lumineuses qui gisaient à présent, tout juste retenues par des barreaux métalliques, aux murs calcinés d’entreprises éventrées. Les bombardements n’avaient laissé de la petite ville anglaise moldue de Lainstall qu’un chantier à échelle monstrueuse, pourtant, tandis que la partie centrale de la cité avait peu à peu renaquit de ses cendres, la basse partie, massée auprès des portes, était restée à son état de cimetière urbain. Les habitants de ces ghettos n’avaient pu que se réfugier derrière des moyens de bords cruels et invivables et petit à petit des bidonvilles avaient jaillit comme de nul part. Sous le vent féroce de cet hiver 1933, les petites huttes de taules et les cahutes de bois et de déchets se dressaient, misérables, prêtes à s’envoler sous la violence de la bise. Pas un son, tout juste les rares bruits feutrés du battement d’ailes d’un oiseau sombre et le léger bruissement de, ça et là, un rat se faufilant en évitant les endroits éclairés. Son regard acajou se déplaçait lentement sur les reliefs de ce qui avait dû être autrefois un tramway. La vision sinistre de cet environnement qui était inéluctablement le sien ne lui inspirait qu’une impression de chaos, de vertige… Elle ignorait depuis combien de temps elle arpentait ces rues péniblement familières, peut-être quelques minutes, peut-être plusieurs heures… Les venelles et avenues défilaient devant ses yeux fanés. La vitre sale et terne d’une vitrine lui renvoya en transparence devant un étalage remplis de diverses pendules et horloges son reflet pâle et fatigué. L’affaiblissement semblait lui avoir ravi la délicatesse de ses traits et ses cheveux rutilants pendaient lamentablement sur son front, rabattus par le vent. Diaphane devant les balanciers à cadence régulière qui égrenaient insensiblement leur inaltérable tic-tac, la réflexion de son visage nival lui faisait face, épuisée et maladive, altérée par de larges cernes et de légères lésions et ecchymoses par-dessus lesquelles les aiguilles se déplaçaient inexorablement comme pour illustrer une insidieuse fatalité. Elle se sentait étrangement égarée, et un puissant sentiment de néant lui remonta à la gorge comme un afflux de bile. Ses pupilles obsidienne suivaient machinalement les déplacements des aiguilles qui lui faisaient face et une impression de somnolence s’empara graduellement de ses sens bercés par le tic-tac immuable.

Elle ferma les yeux et une autre larme se décrocha de ses cils pour rouler le long de sa joue nervurée de sang. Une violente douleur oppressait sa poitrine et une terrible sensation de chaos semblait anesthésier son corps entier. Elle souffrait, un plus de minutes en minutes, son âme tiraillée, brûlée, et les larmes roulaient tant est plus, semblant lacérer sur leur passage la peau douce ruisselante de sang et de pleurs. Recroquevillée sur le parquet maculé de sang, elle ne pouvait que hurler le nom des membres de sa famille, tentant de maîtriser sa voix singultueuse. « Maman… » Impuissante, elle ne pouvait que fixer avec terreur les corps éteints, déchirés. Ses membres figés par le choc et son corps convulsé de spasmes violents et irrépressibles, ses mains et son visage tâchés du sang de sa propre blessure, elle tentait de détourner son regard de cette vision horrifiante . Le sang battait furieusement à ses tempes et les cris qu’il avait entendu plusieurs minutes plus tôt résonnaient en un écho macabre à ses oreilles, cinglant ses tympans et se mêlant douloureusement aux pensées tortionnaires qui s’entrechoquaient dans son esprit. « Papa… » Les yeux de ses parents fixaient avec effroi le plafond de l’entrepôt, les pupilles dilatées, recouverts d’une pellicule de givre, obscurcis par la mort... Ils ne pouvaient pas être morts… Ils n’avaient pas le droit… C’était un cauchemar…
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MessageSujet: Victory Lone   Victory Lone EmptyDim 23 Sep - 22:35

Un haut-le-cœur la secoua et elle dû se retenir pour ne pas vomir. Une douleur ardente élançait cruellement son genoux à l’endroit où elle avait heurté le sol et la sueur ruisselait sur son visage maintenant livide. Une averse glacée s’était mise à tomber, pareille à une haleine froide et pénétrante, et la pluie frappait à présent les trottoirs, rebondissant sur son dos recroquevillé. Fiévreuse et battue par la pluie, elle restait agenouillé sur l’asphalte glacé, les pupilles rétrécies et rivées sur le sol. En face d’elle, dans la vitrine, les aiguilles poursuivaient leur course.

La complainte hiératique du clocher en ruines ébranla le quartier, retentissant à travers les ruelles sales et obscures dans une intonation sépulcrale. La clochette tinta et la porte de la manécanterie se referma dans un petit claquement. Le froid mordant ne tarda pas à s’infiltrer à travers ses vêtements et la religieuse referma fébrilement son cardigan avant de fermer à clefs l’entrée du bâtiment. La brune était déjà tombée bien qu’il ne fut que huit heures du soir et les rues détériorées et encombrées de ruines consumées semblaient plus sinistres que jamais sous la lueur blafarde d’un aiguë croissant de lune. La pluie avait cessé, laissant sur Lainstall un ciel dégagé – du moins autant qu’il put l’être en raison de l’opacité constante de ce ciel cendré et pollué – mais les rues étaient encore humides et de larges flaques d’eau grisâtres jonchaient le macadam encrassé. La cité était étrangement silencieuse ; seule les feulements et les miaulements féroces d’une bande de chats de gouttières occupés à se battre au milieu de poubelles renversées déchiraient l'inquiétante immobilités des lieux qui semblaient morts depuis longtemps. Autour d’elle, les silhouettes noires des immenses buildings encore debout se dressaient vertigineusement vers des cieux noirs et cendreux dans lesquels défilaient les contours rapides et presque irréels des premières chauve-souris. Ses pas résonnaient sur l’asphalte détrempée lorsqu’elle marchait sans le vouloir dans les larges flaques d’eau et le bas de sa robe trempé au bout de cinq minutes. Elle habitait à quelques kilomètres de la manécanterie dans laquelle plusieurs personnes avaient trouvé refuge et traversait quotidiennement les bidonvilles angoissants et patibulaires auxquels elle n’avait échappé que par chance pour retourner en bordure du centre ville. Bien qu’elle n’eut jamais fait de mauvaises rencontres, les fréquents ragots et articles dans le journal témoignant des meurtres anonymes et des cadavres retrouvés empalés ou criblés de balles dans ces dédales inextirpables restaient trop présents pour qu’elle puisse s’empêcher de ressentir à chaque fois qu’il y mettait les pieds une certaine inquiétude. Cela faisait quinze bonnes minutes qu’elle se hâtait à travers ces ghettos. Les ruelles se faisaient plus sinueuses et plus sombres à cet endroit plus touché que le reste par les récents bombardements et les cahutes de bric et de broques étaient les seules habitations que l’on pouvait y trouver, instables à l’ombre quadrillée des longs grillages terminés en barbelés qui délimitaient la zone nord de la ville. Il n’y avait pas âme qui vive à travers ces allées ruinées, mis à part les chats de gouttière et les chiens errants qui traînaient de la patte sur le bitume inondé. Des monceaux impressionnants de sac poubelles, pour la plupart éventrés et autour desquels s’affairaient des animaux cadavériques dont le cuir pendait sur les os saillants, s’amoncelaient contre un mur bariolé de graffitis vulgaires. Son sang se glaça lorsqu’il avisa entre la curée de quatre chiens squelettiques une silhouette inerte, vraisemblablement humaine, à demie masquée par les sacs plastiques éventrés. Nancy ne put retenir une exclamation : le corps inanimé était étendu mollement en travers des poubelles et le visage maladif et parsemé de cheveux roux d’une fillette se tournait vers le ciel de plomb. Un meurtre… Ce n’était pas la première fois qu’un cadavre venait à croiser sa route alors qu’il rentrait chez lui, néanmoins elle ressentait toujours la même terreur lorsqu’elle en voyait. Dans un effort surhumain pour ne pas céder à la panique qui glaçait et paralysait ses sens, elle s’approcha d’un pas incertain et chassa les derniers charognards ladres et rachitiques qui s’enfuirent rapidement. Si elle avait écouté sa peur dévorante et les pulsassions effrénées de son cœur, si elle avait été sage en d’autres termes, elle se serait également enfuit à toute jambes, au lieux de cela, elle s’agenouilla, tremblante, auprès de ce qu’elle avait pris pour un trépassé. Il lui sembla qu’un liquide bouillant réchauffait sa poitrine et que l’étau qui s’était refermé à l’intérieur se déliait brusquement lorsqu’il remarqua le soulèvement faible et régulier du torse de la petite fille. Le soulagement manqua de la faire vaciller et elle dut se retenir d’éclater d’un rire hystérique et nerveux. Ses esprits, bien qu’encore légèrement confus par la frayeur qu’elle avait eu, se remirent soudainement en marche. Elle ne pouvait pas le laisser là, néanmoins elle ignorait à qui elle avait à faire ; demander de l’aide dans un endroit pareil tenait de l’impossible et il n’avait personne à appeler à cette heure-ci. Les gestes flageolants, elle glissa ses bras sous le corps frêle et inconscient qu’elle parvint sans peine à soulever tout en se répétant qu’elle regretterait d’avoir pour la énième fois cédé à sa naïveté.


Sa tête le faisait souffrir et il lui semblait sentir sous lui son corps lourd, terriblement lourd, comme enfoncé dans le matelas sur lequel elle était étendu. Un matelas ?! Ses paupières battirent frénétiquement sans qu’il ne puisse distinguer au travers de sa vision brouillée l’endroit dans lequel elle se trouvait. Il faisait chaud dans la pièce et elle se sentait étrangement confuse, les idées embrouillées par une léthargie paisible, tout juste troublée par la douleur lancinante qui se répercutait à l’intérieur de son crâne. Elle ne sentait plus le froid de ses vêtements trempés qui lui collaient à la peau lorsqu’il était tombé sans connaissances, il mis un certain temps à s’apercevoir qu’on les lui avait enlevé et qu’elle nageait à présent dans une chemise de nuit beaucoup trop grande pour elle. Instinctivement, ses mains tâtonnèrent brusquement autour de elle, s’agrippant énergiquement au drap. Dans un considérable effort de volonté, elle parvint à se redresser promptement, embrassant d’un regard anxieux le lieux dans lequel elle se trouvait. Si elle n’avait pas ressenti aussi distinctement son mal de tête accentué par son mouvement brusque, elle aurait été persuadé qu’elle rêvait encore. Elle s’était attendu à tout sauf à ça. Au lieu de la ruelle infecte et glaciale dans laquelle elle était tombée, elle était à présent assise dans un lit tiède et confortable acculé au mur de ce qui semblait être un simple studio à petit loyer. Dans l’espace confiné de la pièce qui ne devait pas excéder les 9m², on avait réussi à tasser un lit, une table basse sur laquelle s’éparpillaient les reliefs d’un repas solitaire, une commode coincée dans l’angle d’un mur et un vieux téléviseur contre lequel étaient appuyés en un équilibre précaire une pile de journaux et de livres. A côté d’elle, les chiffres verts et luisants basculèrent sur le fond noir d’un réveil pour indiquer 6:46:08. Des rideaux diaphanes – sûrement faute d’avoir put en trouver des opaques – couvraient l’unique lucarne en tabatière et filtraient la lumière claire et grisâtre du petit matin. Un chauffage s’encastrait dans le plafond qui épousait la forme du toît pentu et dont les poutres apparentes de la structure suggérait l’aménagement de combles. La personne qui habitait l’appartement était visiblement maniaque des travaux ménagers à en juger par l’ordre et la propreté impeccable de la pièce. Une légère odeur de thym parfumait l’appartement. Le studio était plongé dans un silence insipide et les bruits étouffés du dehors résonnaient à ses oreilles d’une manière irréelle. Abasourdi, l’enfant resta un moment à promener son regard sur la minuscule pièce. Elle remarqua au bout de quelques secondes qu’on avait négligemment posé ses vêtements mouillés et déchirés sur le pied du lit et elle tendait la main pour attraper son pull encore humide lorsque la porte s’ouvrit silencieusement. La lumière jaunâtre du couloir découpa dans l’entrebâillement de la porte une silhouette haute et féminine qui tandis la main vers l’interrupteur. La lumière blanche et tressautante de l’éclairage néon éclaira brutalement la pièce et obligea les deux jeunes gens à plisser les yeux. D’un même geste, les deux esquissèrent en voyant l’autre un mouvement de recul avant de se toiser mutuellement, l’une avec méfiance, l’autre avec une curiosité emprunte de réserve. L’arrivante était une jeune femme d’un peu moins d’une vingtaine d’années, de haute stature et au visage doux et rond au teint rose, portant une coiffe de nonne qui ne cachait pas totalement ses cheveux lisses et blonds. Elle était mince et coincée dans une robe noire de bonne sœur. Elle tenait à la main un sac en plastique marqué de la croix verte de la pharmacie et son regard absinthe glissait à présent prestement sur la fillette toujours assise sur le matelas. La petite fille à demi allongée semblait n’avoir pas plus de six ou sept ans, mais la maturité troublante qui animait ses superbes prunelles acajou laissait pour difficile la tâche de lui attribuer un âge. Sa corpulence chétive et ses membres pâles et couverts d’hématomes lui conféraient un air fragile et vulnérable, comme l’aurait été un petit animal. Le fait qu’elle flottât dans l’habit beaucoup trop large qu’elle lui avait enfilé n’était pas là pour arranger cet aspect. Ses grands yeux fauves en amende la suivaient avec prudence derrière des mèches rebelles de cheveux fins couleur d’amarante. Malgré les stigmates de la fatigue qui marquaient son visage pâle, on pouvait discerner la délicatesse de ses traits arrondis par l’enfance. Finalement, après les quelques secondes qu’elles passèrent à se dévisager, l’arrivante poursuivit son geste premier et alla poser sur la table le sac en plastique qu’elle tenait à la main avant de se tourner vers l’enfant.
« - Tu te sens mieux ?
Pour la troisième fois depuis son réveil, la fillette se sentit déstabilisée pour ne pas dire franchement stupéfaite. Elle s’était attendu à presque tout, mais sûrement pas à cette voix au timbre maternel et rassurant, ni à la douceur de ce sourire gentil et protecteur. Sentant en elle se dissiper une partie de sa méfiance, elle acquiesça lentement sans quitter des yeux son hôtesse qui posait son gilet au hasard du premier meuble qui lui vint sous la main, à savoir la commode.
- Ca va, tu n’as rien ? J’ai pas pu voir si tu étais blessée…
Sa voix était douce et glissait sur elle comme une caresse. Toujours trop abasourdie pour parler, la rouquine secoua la tête tout en se sentant un peu ridicule devant le regard interrogateur de son hôtesse.
- Euh… Je… je m’appelle Victory…
La religieuse aux cheveux couleur de paille se contenta de hocher la tête.
- Nancy. Nancy Lockheart. Non, c’est bon, reste couchée., Ajouta-t-elle en voyant le mouvement qu’esquissait Victory pour se relever., Tu as quelque part où aller ?
Prise au dépourvu, Victory se rassit et ramena ses genoux contre sa poitrine avant de répondre timidement.
- Non.
- Quelqu’un à appeler ?
- Non plus.
Le silence retomba et la petite fille détourna le regard. Le scénario, elle le connaissait : elle se ferait vaguement aiguiller vers une assistance sociale et se retrouverait une nouvelle fois dans les ghettos. La jeune femme avait déjà été gentille de le sortir des poubelles, aussi se préparait-elle à entendre la dénommée Nancy lui proposer de la raccompagner jusqu’à la porte. Cette dernière se contentait de toiser de nouveaux la fillette immobile sur l’édredon. Elle devait sûrement appartenir à cette classe d’orphelins, enfants de guerre et noyés en plein déluge sous la conflagration que subissait Lainstall. Peut-être une de ces jeunes à peine plus reluisants que les chiens errants de la basse ville qui sillonnaient les mauvais quartiers. Il était de notoriété publique que les orphelinats où s’entassaient les mineurs dans ces conditions ne pouvaient pas subvenir à ce mouvement en prise d’ampleur et Victory semblait livrée à elle-même. D’autre part, elle reconnaissait dans ce regard farouche d’animal traqué l’adolescente qu’elle avait put être quelques années plus tôt alors qu’elle-même faisait face en tant qu’orpheline à la période de trouble qui renversait la ville. Si elle avait elle-même été épaulée par les religieuses dans cette période, il était quelque part de sa charge d’apporter son aide à la gamine qui lui tombait soudainement sur les bras, non ? D’autant qu’elle ne pouvait laisser une enfant de cet âge avec les autres réfugiés des bombardements dont elle s’occupait à la manécanterie.
- Dans ce cas, tu peux rester jusqu’à ce que tu ais un endroit où aller.
Si elle n’avait pas déjà été assis, Victory serait sûrement tombée à la renverse lorsqu’elle lui déclara sur un ton tout naturel qu’elle pouvait demeurer ici.
- Quoi ?!
Si c’était une plaisanterie destinée à voir l’expression de son visage lorsqu’on lui annoncerait que ce n’était qu’une blague et qu’elle devait partir, elle était d’un goût particulièrement mauvais qu’il n’aurait pas cru de Nancy même si elle la connaissait à peine.
- J’ai dit que si tu veux, tu pouvais rester jusqu’à ce que tu ais un endroit où aller., Poursuivit la religieuse sans perdre son calme.
Pour la rouquine, les choses étaient plus ou moins claires : ou bien elle était tombée sur quelqu’un de totalement irresponsable, ou bien sur une dangereuse pédophile, ou bien sur quelqu’un d’incroyablement gentil et sûrement un peu naïf. Sans trop savoir pourquoi, quelque chose lui conseillait d’opter pour la dernière explication et elle se sentit sans se souvenir d’avoir commandé l’action hocher lentement la tête. Nancy eut un sourire maladroit et finit, après un silence un peu pesant, par désigner du menton l’oreiller contre lequel Victory était adossé.
- Pour l’instant, tu devrais dormir, tu as a l’air exténuée.
Sans rien ajouter, elle attrapa son gilet, s’approcha du lit – instinctivement, Victory eut un mouvement de recul de peur qu’elle la touche – et se baissa pour saisir le gros sac à dos appuyé à son pied avant de tourner les talons pour se diriger vers la porte.
- Je vais travailler, fais comme chez toi. »
Elle n’avait pas fais deux pas et ne s’attendait pas à sentir une main hésitante l’attraper par le dos de son blouson. Surprise, elle se retourna pour faire face au visage ombrageux de la petite fille qui le retenait toujours pas le dos de son vêtement, les sourcils froncés.
« - Merci. »
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Victory Lone
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Victory Lone


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MessageSujet: Victory Lone   Victory Lone EmptyDim 23 Sep - 22:35

Deux semaines avaient passé depuis la rencontre de Victory et Nancy. Deux semaines que la fillette avait en majoritaire partie passé à dormir, récupérant ainsi le sommeil qu’elle n’avait qu’à peine connu au cours des derniers mois. Nancy Lockheart s’était peu à peu révélé être une bonne sœur qui travaillait volontairement pour aider les rescapés des derniers bombardements. Cette idée avait beaucoup plu à Victory, qui dès lors s’était permis de manifester plus ouvertement l’estime qu’elle portait à son hôte. De son côté, Victory s’affranchissait peu à peu à son contact de la terrible angoisse que lui avait jusqu’alors inspiré le souvenir du décès de ses parents en racontant à sa nouvelle amie son enfance auprès de sa famille, les moments heureux, et ceux qui l’avaient fait pleurer. Assises côtes à côtes sur le lit de Nancy qu’elles avaient pris l’habitude de partager la nuit, la fillette racontait, enfin détendue et souriante, ses sept années de vie auprès de sa famille dont, malgré tous les efforts, elle ne parvenait à se remémorer le nom.
« - Nous habitions dans une maison, avec Maman, Papa et Athéna – Athéna, c’était mon chien, il avait un nom de fille mais c’était un garçon. Maman était toujours gentille, elle avait les mêmes cheveux que toi, Nancy. Des fois, elle nous grondait, Athéna et moi, mais elle ne criait presque jamais. Le soir, elle chantait une chanson qui ressemble à la tienne, mais les paroles étaient différentes. Papa travaillait dans un journal, et des fois, le matin, il lisait les articles qu’il avait écrit, et son nom figurait au bas de la page. Maman était toujours surprise parce que je comprenais les articles que Papa écrivait, elle disait que ce n’était pas de mon âge, pourtant je trouvais ça simple. Des fois, on allait voir des spectacles, tous ensemble. Une fois, pendant un spectacle de marionnette, Athéna à sauté sur la scène et s’était emmêlé dans les fils, c’était amusant, mais à la fin, il a fallut le décoincer et le monsieur des marionnettes a beaucoup crié. J’allais à l’école, ce n’était pas très loin de la manécanterie, elle s’appelait Amershal School, et il n’y avait que des petites filles. On était toutes habillées pareilles, une fois, j’ai échangé mon uniforme avec Sandy : il était trop petit pour moi et mrs Lake nous a grondé.
- J’ai été dans cette école quand j’étais petite fille, moi aussi., Nancy souriait et l’incitait à continuer.
- A côté de la maison, il y avait une petite venelle avec un vieux monsieur aveugle qui tournait la manivelle de sa boîte à musique. Avec Athéna, on aimait bien le regarder, et il souriait quand on lui parlait, il me racontait qu’il avait connu mes parents quand ils avaient mon âge, qu’il avait une fille qui était ménagère et deux garçons qui étaient soldats. Mais quand je lui demandais ce que faisaient ses fils, il répondait en souriant que la guerre n’était pas une histoire d’enfant.
- Vicky ?
Les mains de la fillette s’étaient raidies sur le drap et son sourire s’était évanouit au profit d’une expression de colère. Son regard brun était baissé, fixant avec douleur le parquet.
- C’était un mensonge… Il m’a menti…
Les meurtrissures si longtemps étouffées montaient petit à petit à ses yeux jusqu’à les noyer. Ses joues pâles ruisselaient, à présent, et des sanglots de colère et de désespoir secouaient son corps frêle.
- Finalement… Fi… Finalement, la guerre, c’est mon hi-histoire… c’est toute…. toute mon histoire… les adultes mentaient… quand ils disaient que je n’avais pas à m’en occuper… que tout allait bien… que les explosions qu’on avait entendu… que… la fuite… quand on a laissé la maison… qu’on est parti… ILS ONT MENTI !! ILS…
Sa phrase se perdit dans un sanglot violent. Secouée par les pleurs, Victory enfouit son visage contre les genoux de Nancy, les larmes ruisselant sur son visage.
- J’étais pa-partie… parce qu’Athéna s’était enfuit… il… il… il s’était coincé dans une fissure… Les autres étaient… dans un… bâ… bâtiment… Pleins de monde… Parce que les journaux disaient que c… que… que c’était la guerre… Quand… quand je l’ai sorti… il y a eu… et… c’est comme si la Terre entière explosait… et… je sais pas ce qu’il s’est passé… quelque chose est tombé sur ma tête… quand je me suis réveillée, je les ai cherché… je suis re… retournée dans l’entrepôt… tout était… tout était… et… ils… ils étaient…
- Chut… Vi… calme toi… »
Tendrement, Nancy la serra contre elle, laissant les larmes inonder sa robe et les sanglots se calmer. Entourant de ses bras le petit corps frêle qui se serrait désespérément contre elle, la religieuse la berça doucement jusqu’à ce que les pleurs ne soient plus que de petits hoquets, chantonnant à son oreille la berceuse aux paroles sans queue ni tête.


« - Nancy ?
- Oui, Vi ?
- Rien… »
La nuit était tombée et l’appartement était plongé dans une obscurité bleutée. Les yeux mi clos, Nancy la couvrait de son regard doux et protecteur. Serrée contre la poitrine de la bonne sœur, Victory contemplait comme tant d’autres fois ce visage si parfait. Il n’était pas séduisant, ni même beau, mais il lui semblait être le plus magnifique de tout les visages… Ce visage réconfortant, avec ses traits doux et ses yeux gentils qui la surveillaient sans relâche… Ce visage si merveilleux qu’elle voulait toujours garder près d’elle… Maman…


Le soleil brillait d’une lumière chaude et claire sur toute l’Angleterre, ce matin là et, pour une fois, Lainstall n’échappait pas à la belle saison. Les silhouettes des cheminées industrielles crachant dans l’air froid leur lot de fumée polluée et celles des grues en mouvement se détachaient contre le ciel d’un bleu myosotis parsemé des longs nuages crémeux, dessinant un contraste surprenant avec ce petit village rescapé du cycle de la modernité et encore paisible sous ses allures du vingtième siècle. La lumière du soleil dansait sur les rues de la cité, réchauffant les pavés des avenues sur lesquelles se doraient de gros chats. Le gazouillement incessant des petits oiseaux d’été retentissait à travers les ruelles, accompagné parfois du bruissement d’un envol, et les fils électriques ployaient sous une myriade d’hirondelles tout juste revenues. Quatre années s’étaient écoulées, teintées de rires et de pleurs, teintées du bruit de la guerre, aussi, mais surtout peintes d’amour pour Vicky et Nancy. Le mois de juillet s’annonçait chaud, bien loin de l'ambiance froide et sinistre de Rukova. La journée s’annonçait sans histoire, habituelle, ce samedi là… Etait-ce là la bien cruelle ironie du sort ? Les effluves de viande, d’épices et de poisson s’élevaient du marché du petit village vieillot, accompagnant les cris des vendeurs, les rires des enfants, les gloussements des volailles et les éclats de voix des femmes qui bavardaient. Deux d’entre elles n’échappaient pas à la règle ; accoudées à la large statue d’un monument aux morts qui faisaient face aux étals, une jeune fille d’une dizaine d’années et une jeune femme d’une vingtaine s’étaient appuyées, les sacs contenant leurs achats posés à leurs pieds. Un sourire jovial aux lèvres, Victory croquait vivement dans une pomme dorée tandis que Nancy observait évasivement le visage de pierre du soldat qui les surplombait, sa baïonnette fièrement dardée devant lui. Victory avait beaucoup changé, en quatre ans. La petite fille avait laissé place à une jolie jeune fille. Ses cheveux étaient à présent longs et balayaient ses épaules en de rutilantes ondulations, glissant de temps à autres sur son front et voletant avec la brise chaude qui s’engouffrait dans sa robe, la faisant elle aussi voler dans un léger bruissement. Nancy, quant à elle, était toujours la même : grande et mince, serrée dans sa robe de bonne sœur, ses cheveux blonds désormais courts glissant sur ses joues roses.
« - Tu viens, Vi ? »
Victory acquiesça, jeta à terre le trognon de sa pomme puis se pencha pour ramasser les sacs. Quelques minutes plus tard, les deux traversaient main dans la main la place Oscar Wilde. Soudainement, Nancy se frappa vivement le front et se retourna.
« - Zut… maintenant que j’y pense, je suis sure d’avoir oublié mon porte monnaie sur l’étal de la poissonnière…
Vicky eut un sourire et lui lâcha la main, gambadant déjà pour revenir sur leurs pas.
- Continue, je vais le chercher ! Je te rejoins après ! »
Victory était-elle sensée savoir que ce sourire gentil de cette femme tant aimée serait la dernière image qu’elle garderait d’elle ? La jeune fille ne mis guère de temps à retrouver le porte-monnaie et revenait en trottant sur la trace de Nancy, un grand sourire peint sur ses lèvres roses. Une foule jasante s’était amassée au centre de l’avenue Oscar Wilde, faisant cercle autour de ce qui semblait être l’objet de toutes les attentions. Sa curiosité aiguillée par cet attroupement, la jeune fille pris parti de faire un détour pour jeter un coup d’œil et se fraya facilement un passage à travers la masse compact de la foule. Stoppée au milieux de la route, une vieille charrette - comme il était encore courant d'en voir à Lainstall - privée de son cheval plongeait dans l’ombre les pavés éclaboussés de sang. Abattu, le cocher se tenait la tête dans les mains, assis sur le trottoir, il répétait tant et plus son innocence « Mon cheval s’est emballé… il a vu un chien qui passait sous ses jambes… je n’ai rien put faire… ». Deux hommes masquaient à la vue de Victory l’objet de l’attraction. L’un d’eux s’écarta au bout de quelques secondes, dévoilant, étendu devant le caniveau, la masse inerte d’un corps féminin serré dans une robe de nonne.


Le lourd vent d’été jouait dans l’écriteau usé, faisant osciller sur leur planche les lettres bleues formant les mots « Saint Primula, Maiden Orphanage, 36bis Oak Road ». Son corps était lourd, terriblement lourd, comme enfoncé dans le matelas du lit de dortoir sur lequel elle était étendue depuis bientôt une semaine. Un bruit de tapement contre la fenêtre emplissait la petite chambre plongée dans l’obscurité. La lumière filtrait en trois rayons nets à travers les volets clos en pleins jour, et un panel de petites poussières dansaient en travers de ces striures dorées. Cette odeur était insupportable. Où était l’odeur de thym qu’elle aimait tant ? Le tapement persistait. Elle haïssait cet orphelinat. Elle voulait retourner vivre chez Nancy. Nancy… Le tapement se faisait toujours plus insistant. Une larme roula contre sa joue. Ce n’était pas finit ce bruit ?! Furieuse, Victory bondit de son lit et se rua vers la fenêtre qu’elle ouvrit sèchement avant de défaire les volets, se pinçant au passage dans le fermoir. Sans chercher à étouffer un juron, secouant sa main meurtrie, elle ne remarqua presque pas la superbe chouette effraie qui venait de s’engouffrer dans un élégant bruissement à l’intérieur du dortoir du petit orphelinat. Furibonde, la rouquine fusilla du regard l’oiseaux nocturne qui lui faisait face et la couvrait à présent de son impérieux regard d’obsidienne. Sa colère retomba, remplacée par la stupéfaction. Qu’est-ce que cet oiseaux nocturne faisait ici, en plein jour, dans son dortoir, après avoir avec insistance tenté d’enfoncer le volet ? Abasourdie, Vicky mit un certain temps à remarquer l’épaisse enveloppe de parchemin fixée à la patte de la chouette. Comme dans un rêve, elle tendis la main pour la défaire. Ebouriffant ses plumes pour témoigner de son mécontentement, l’oiseaux repris son envol et quitta le dortoir comme il était venu. Inconsciemment, Victory se doutait certainement que le passage de cet oiseaux marquerait sa vie d’orpheline lorsqu’elle délia le lourd sceau marqué d’armoiries bien reconnaissables pour les sorciers.


Dernière édition par le Lun 24 Sep - 21:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Victory Lone   Victory Lone EmptyDim 23 Sep - 22:42

[ Veuillez m'excuser, je n'avais pas calculé que ma fiche prendrait autant de place O_o je présente mes excuses à la personne qui devra s'occuper de cette fiche ^^" d'autant que ne connaissant pas le nombres de lignes comprises par message, j'ai posté un peu à tâton au niveau des longueurs, pour les parties de l'histoire silent ]
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MessageSujet: Re: Victory Lone   Victory Lone EmptyLun 24 Sep - 21:42

Déjà, bienvenue \o/

Et bah o_o ... excellente fiche ... rare de voir ça aussi long et bien fait, ça fait toujours plaisir ^^

J'te valide donc : Gryffondor ~ Cinquième année

Bon jeu :p
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MessageSujet: ...   Victory Lone EmptyLun 24 Sep - 21:52

=^^= merci beaucoup ! * toute contente * ça faisait une éternité que je cherchais un forum de ce genre-là, je suis sure que je vais me plaire ^^
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MessageSujet: Re: Victory Lone   Victory Lone Empty

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