Un placard moisi sous le lavabo ...

Parce que même les sorciers les plus nobles ont des besoins triviaux. Parce que c'étaient les seuls sanitaires entre la salle de potions et la Bibliothèque. Parce que se laver les mains après c'est quand même plus propre et enfin parce que c'est privé, allez voir ailleurs si j'y suis !
Un bruit de chasse d'eau en fond sonore, accompagné par le plic ploc régulier d'un robinet fuyant, Carl tourna la poignée en forme de tête de serpent qui contrôlait l'eau froide et la fit sortir dans un rugissement mécontent de vieille tuyauterie usée. Face à lui, un miroir craquelé et rouillé reflétait son visage clair, ses yeux iceberg et sa chevelure blonde qui formait un rideau de chaque côté de son visage. Il portait l'uniforme de Poudlard, et le vert émeraude du blason sur sa poitrine formait une tache indistincte dans le reflet brouillé du miroir.
Lorsque toute la mousse au parfum d'agrumes eut disparu dans le siphon, il ferma le robinet et, pendant un instant, chercha bêtement une serviette, les mains en l'air. La plomberie s'était tue, et l'on n'entendait plus que le plic ploc entêtant du robinet qui fuyait. Ne trouvant pas d'essuie-main, Carl dût, à contre-coeur, se résoudre à les sécher sur un pan de sa robe de sorcier.

"Satanés elfes de maison ..."

Au moment exact où il avait ouvert le bouche, un bruit sourd qu'il ne parvint pas à identifier recouvrit son marmonnement. Il se tut, fronça les sourcils, attendit. Un second bruit sourd se fit entendre, puis un second, jusqu'à former une sorte de secousse régulière. Intrigué, Carl recula d'un pas, tourna sur lui-même, et trouva enfin l'origine de ce bruit. Il était là, sous le lavabo qui fuyait : un petit placard couvert de taches d'humidités et aux poignées rouillées. Les portes étaient agitées de petites secousses, comme si une bête enfermée à l'intérieur essayait de s'échapper.
Il ne fallut pas longtemps à Carl pour se souvenir du cours de Défense Contre les Forces du Mal sur les Epouventards. Théoriquement, il savait comment les vaincre, mais en affronter un de si bon matin ne lui disait rien, il avait bien mieux à faire. Mais alors qu'il tournait précipitamment les talons, l'inévitable se produit : le placard s'ouvrit à la volée.

"Par Merlin !" s'exclama Carl en faisant volte-face, sortant sa baguette magique de la poche de sa robe d'un geste vif.

Mais ce qu'il trouva face à lui la lui fit lâcher, et la baguette rebondit sur le carrelage dans un petit bruit étouffé par une exclamation surprise du Serpentard. Ce qu'il y avait en face de lui : lui-même. Habillé à la façon d'un moldu. Parlant comme un moldu, du moins croyait-il l'entendre lui parler. Cette chose était la représentation exacte que Carl avait d'un moldu, et la chose n'était pas flatteuse. Quelqu'un de moins élégant que lui aurait dit qu'il était habillé "comme un plouc".

"Va-t-en !" siffla Carl en direction de l'Epouventard, reculant de plusieurs pas, une expression de dégoût sur le visage.

Il ne retrouvait pas sa baguette. Elle avait dû rouler sous l'un des placards où dans l'une des cabines de toilettes ...

"Pfffff"

A travers ce soupir, on pouvait facilement voir toute la motivation de Yael pour aller en cours. Il y avait des matins comme ça où l'on avait rien envie de faire, où l'on avait envie de rester au lit à rien faire, où tout ce qui nous intéressait était de terminer rapidement la journée afin de retourner se coucher. Et aujourd'hui était un jour comme ça pour le jeune serdaigle nommé Yael Killith. Il avait d'un pas lent et incertain à travers le couloir de poudlard, le regard vide et l'esprit totalement dans le brouillard. En le croisant, on aurait presque pu le confondre avec l'un des nombreux fantômes qui erraient dans les diverses salles de l'école. A ce moment précis, rien n'aurait pu l'atteindre, il était comme déconnecter du monde réel et perdu dans ses pensées, sûrement à la recherche du bouton ON de son cerveau qui apparemment, était drôlement fort à cache-cache...

Lorsqu'il finit par reprendre un minimum conscience, il se rendit compte qu'une envie soudaine et pressante se manifester en lui depuis de nombreuses minutes. Dans un effort surhumain, il fit demi tour pour partir en direction des toilettes pour homme. L'endroit était drôlement sale, dans un état lamentable même et l'on pouvait facilement voir que les elfes de maisons n'étaient pas passés depuis longtemps. A peine avait il ouvert la porte qu'il entendit le bruit d'une chasse d'eau. Aussitôt, un jeune garçon portant les couleurs de serpentard sorti d'une des cabines de toilettes et alla se laver les mains. Ce garçon, il le reconnu sans aucun problème. Il s'agissait de Carl Brohanson, une des fortes têtes de serpentard et par le passé, leurs chemins s'étaient croisés quelques fois. Yael n'aimait pas beaucoup ce genre de personne qui aimait chercher les problèmes et malheuresement, le jeune serdaigle faisait parti des gens à qui Carl aimait chercher des problèmes. Carl faisait parti des gens qui prônait que les sang purs devaient être les seuls à pouvoir utiliser la magie et bien que sang pur lui aussi, Yael n'était pas vraiment du même avis...

Par chance, Yael put entrer dans une cabine sans croiser le regard de Carl, il laissa échapper un soupir de soulagement de ne pas avoir du affronter le regard et les provocations du serpentard et avec une certain soulagement, pu lâcher le colis qu'il devait transmettre ici. Cependant, alors qu'il profiter pleinement du largage de sa vessie, des bruits se firent entendre de l'autre côté de la porte. "Par merlin! Va t'en!" Voilà ce que Yael avait entendu de la voix de Carl. Cependant Yael ne comprenait pas, il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir et donc, Carl devait être seul...

*Encore drogué celui là ._.*

Alors que le zip de la braguette de Yael résonna à travers les urinoirs, un autre son bien inconvenu aux toilettes se fit entendre. C'était celui d'un bout de bois qui frappait le sol, puis roulait lentement sur le carrelage dur et froid des toilettes. Yael comprit en la voyant à ses pieds, qu'il s'agissait en fait de la baguette magique de Carl. D'un geste lent, il se pencha et la ramassa. Bien que l'envie de la garder pour priver Carl de tout pouvoir fut très forte, l'idée n'était sans doute pas la meilleure et donc, Yael sorti de sa cabine, tendant la baguette vers Carl. Cependant, ce qu'il fit le surpris énormément. Carl semblait en panique devant ce qui paraissait être un moldu bien mal habillé. Yael, bien que très peu consommateur, avait un certain pour la mode et les vêtements ce qui n'était visiblement pas le cas de la personne qui faisait si peur à Carl. Dans une autre situation, Yael aurait rit de la vue qu'il avait mais vu l'état dans lequel il se trouvait, la seule chose qui traversa son esprit durant quelques secondes fut :

*Pourquoi ya un moldu ici...*

Pour être sincère, il ne chercha même pas la réponse et se contenta de tendre la baguette de Carl vers son propriétaire en disant :

"Je crois que c'est à toi"

Son regard était tourné vers le lavabo qu'il allait utiliser pour se laver les mains. Il ne souhaitait pas croiser celui de Carl et espérait de tout coeur que ce dernier ne remarquerait même pas sa présence...

Le Carl qui se tenait devant lui était réellement repoussant. Mais le plus effrayant sans doute, du moins selon le point de vue d'un oeil plus neutre, aurait sans doute été que moldues et certaines sorcières auraient pu le trouver craquant : ce Carl était un mélange de différents styles qu'il avait aperçus sur les couvertures figées des magazines que lisaient parfois les filles de moldus dans les couloirs. Un mélange d'un goût particulièrement mauvais. En effet, le Carl-Epouvantard qui se tenait devant lui, les mains dans les poches de ce qui ressemblait à un pantalon pour filles (dont Carl ignorait qu'on appelait cela un slim), avait l'air tout à fait ahuri qu'avaient les moldus en général. Il portait une sorte de ceinture brillante avec, en guise de boucle, le symbole qu'il reconnaissait comme l'une des monnaies moldues la plus répendues, le dollar. Il était chaussé des bottes de caoutchouc vert qui avait fait l'objet d'un cours entier d'études des moldus long de deux heures, afin d'en connaître les différents usages (comme aller à la pêche aux crustacés ou encore labourer son jardin ...) Il portait également une affreuse chemise d'un style quelque peu exotique... représentant des palmiers et diverses fleurs aux couleurs rosées et particulièrement agressives (une fois de plus, il ignorait le nom de cette chose, connu par les moldus et amateurs de moldus sous le nom de chemise Hawaïenne). Par dessus, semblait venir presque naturellement cette cravate jaune à poids oranges, ainsi que cette veste en coton qui ressemblait un peu à celles que portaient les équipes de Quidditch pendant les entraînements, sauf que le reflet du miroir craquelé révélait l'énorme couronne dorée qui en ornait le dos. Mais le pire -et cela lui provoquait de terribles soulèvements de coeur- c'était ses cheveux ... sa belle chevelure blonde avait été massacrée, coupées en mèches inégales, certaines, autour de son visage, descendaient jusqu'à ses épaules, recouvraient en partie son beau regard bleu glace et, pire que tout, avaient honteusement été saccagées par des mèches noires et roses vif ...

"Ahhhh !!"

Il n'avait pas réalisé qu'il n'était pas seul. Aussi, la voix de Yael et cette baguette qui semblait surgir de nulle part, juste sous son nez, le surprirent et le firent sursauter dans un formidable volte-face.
Pendant une fraction de seconde, il jaugea celui qui se tenait face à lui, puis lui arracha sa baguette des mains comme s'il la lui avait volée, le remerciant d'un regard courroucé. Certes, Yael Killith était quelqu'un qu'il respectait pour sa lignée, mais cela ne faisait pas pour autant de lui quelqu'un qu'il appréciait. Encore moins lorsqu'il le surprenait dans des situations telles que celle-là.
Le Serpentard se retourna de nouveau vers son double qui avançait vers lui en lançant un "Yo mec, ça gaze ?" avec une voix de défoncé, et Carl constata avec horreur un détail qu'il n'avait pas remarqué : il portait aux poignets un affreux poignets en plastique, à carreaux roses et noirs.
D'un geste rageur, il brandit sa baguette en direction de la créature et s'écria d'une voix claire :

"Riddikulus !"

Aussitôt, la chose prit une autre apparence. Son accoutrement ne disparut pas, non, mais au lieu du visage de Carl qui sortait du col noué par l'affreuse cravate jaune, ce fut celui de Yael qui apparut. Les longs cheveux du jeune homme avaient à présent une étonnante couleur grisâtre tirant sur le vert, et au lieu d'être lisses, ils semblaient collés pour former ce qui ressemblait à de longs vers sales ... des dread locks.
Un sourire moqueur apparut sur le visage de Carl. Cela suffit à provoquer l'éclatement de l'Epouvantard. Il éclata vraiment, comme une bulle de savon. Les portes du placard se refermèrent dans un claquement sec comme si la créature s'était précipitamment renfermée dedans et Carl se tourna aussitôt vers Yael, la baguette à présent pointée vers le menton du Serdaigle.

"Sans commentaire," siffla-t-il d'un ton menaçant, ses yeux plissés à la manière d'un serpent.

Ce que Yael avait dans un premier temps, pris pour un moldu, était en fait, après une bonne observation, un Carl version catalogue de vetements féminins... La bouche du serdaigle se déforma doucement pour laisser apparaitre un petit sourire en coin. Sincerement, il aurait voulu avoir un appareil photo dans les mains pour pouvoir immortaliser ce moment à jamais et même si ce n'était pas vraiment son genre, il ne se serait pas géner pour l'afficher à travers toute l'école. Pour lui, Carl était l'équivalent d'un raciste, ce dernier, comme la plupart des serpentard il faut dire, ne supportait pas le moindre sang mélé et n'hésitait pas à s'attaquer à eux lorsqu'il en avait l'occasion alors le rabaissait un peu devant les autres ne lui ferait vraiment aucun mal.

Cependant ce qui surpris plus le jeune Killith fut le fait que l'épouvantard aille pris cette forme. Ainsi donc, l'une des plus grandes peurs de Carl était en réalité que ses vetements ne soit plus assortis et que sa soit disante apparance de bellatre soit gachée... C'était totalement pathétique... Bon, il faut qu'à l'intérieur, Carl était quelqu'un de moche, de très moche même pour dire vrai mais bon, ce concentrer uniquement sur son apparence physique n'était quand même pas une chose à faire. En pensant à cela, le jeune serdaigle ne pu s'empecher de comparé Carl à une jeune lolita de 12ans qui n'aspire qu'a être bien habillé, à la mode pour épater les copines et là vraiment, Yael ne pu s'empecher de rire au éclat. Il imaginait Carl, dans sa chambre entouré de ces posters de Lorie et d'Alizée, se pouponnant devant le mirroir attendant que sa meilleure copine l'appel pour lui dire qu'il y a des soldes chez pimkie... Franchement, ce spectacle était hillarant!

Ce qui fit un peu moins rire Yael était que l'épouvantard, après lui avoir jetter un sort ridikkulus, ne changea pas vraiment d'apparance, le corps resta le même mais le visage de Carl disparu pour devenir celui de Yael. La, l'élève de 5eme année fit plus la mou qu'autre chose mais ne tenu pas vraiment compte de ce fait. C'est vrai, le dernier visage que Carl ait vu était celui de Yael donc quoi de plus normal qu'il pense à lui pour avoir une vision comique... Quoi que Yael n'était pas vraiment réputer pour être un clown...

Une fois l'épouvantard vaincu et à la grande surprise de Yael, la baguette de Carl tourna en sa direction pour pointer droit sur le menton du jeune garçon. Lorsqu'auravant il demandais un peu d'attention des autres élèves, il n'en demandait vraiment pas tant et dans ce cas là, aurait même préférait être invisible... Il aurait vraiment mieux fait de se barer avec la baguette du blondinet et de le laisser courir dans les couloirs pousuivit par sa propre image qui lui ressemblait plutot après reflexion... "Sans commentaires" lui dit il d'un ton menaçant ce qui fit plutot sourire Yael dans un sursaut d'égo...

"Sinon quoi ? Tu vas aller pleurer auprès de maman ? Soit un peu plus poli si tu veux pas que tout le monde apprenne ta plus grande frayeur!"

Décidement chez Yael, les coups de fierté ne se montrait vraiment pas au bon moment et à peine eut il finit sa phrase qu'il regretta de l'avoir dit. Franchement, il voyait déjà le grand tunnel blanc apparaitre devant lui et les portes du paradis avec un gros welcome glignotant comme à vegas au dessus.

*Et bé mon Yael, toi qui parle jamais t'aurais mieux fait de continuer encore un peu...*

» Sous le soleil.
» Sous le sol pleureur ... [Pv]
» Un Orage sous la pluieeeeuh.