[...] Envie d'un truc bien crouzeldich x)

Ronan marchait entre les deux rangées de hautes statues du Temple. Les étoiles faisaient briller une lueur au fond de leurs yeux profonds, leur donnant une allure humaine et quelque peu effrayante. Leurs mains collossales posées sur leurs genoux les rendaient puissants et sages, porteurs d'un savoir ancien et depuis longtemps oublié. Les statues se tenaient là, côte à côté, dans une longue rangée au sol couvert de sable, à regarder fixement un point situé devant eux, dans le vague et l'infini de leurs pensées. Ronan se sentait petit au bas de ces oeuvres d'arts millénaires, construites par une des plus puissantes civilisations qu'ai abritée notre planète : les Egyptiens. Cléopâtre, Touthankamon, Ramses, la Vallée des Morts ; une civilisation riche en mythes et légendes, dont l'Histoire foisonnante n'est encore qu'à demi découverte, et de nombreuses facettes restent encore tapies dans l'ombre, à guetter le meilleur moment pour sortir aux yeux du monde. Ronan les regardaient donc avec admiration, seul, dans le silence et les ténèbres de la nuit noire de mystères. Il marcha ainsi jusqu'à trouver entre deux statues un passage vers le centre du Temple ; un long couloir sombre, qui laissait aux visiteurs la possibilité de prendre une torche à l'entrée pour éclairer son chemin vers le Sanctuaire sacré. Ronan en prit une, et passa dans le couloir latéral. Il y faisait froid, et une légère brise arrivait d'en haut - la voûte du plafond culminait à une dizaine de mètres en hauteur. La torche rougeoyante formait des ombres sur les murs de pierre, et sa flamme dansante laissait penser à des spectres ectoplasmiques jouant avec la poussière et les ténèbres environnantes. Ronan frissona. Il arriva enfin à une salle circulaire, qui se trouvait apparemment au milieu du Temple ; en haut était un grand trou, qui à l'instar d'une mezzanine laissait passer la lumière des étoiles et de la lune et formait sur le sol des traces brillantes qui venait troubler la noire monotonie. Pendant plusieurs minutes, il visita et regarda les murs percés de hiéroglyphes - il aurait voulu savoir ce qu'il y avait d'écrit, mais la lecture des hyéroglyphes n'appartenaient qu'à une classe restreinte de la population occidentale, dont il ne faisait pas partie ; il se contenta donc de les admirer et d'admirer l'imagination de nos ancêtres égyptiens qui avaient eu la merveilleuse idée d'inventer une des premières formes d'écriture après les cunéiformes mésopotamiens dans le Croissant fertile. Un bruit résonna alors, sonore et profond, comme un gong qui tonne et une chaîne cliquetante qui suit. Ronan sursauta brusquement, et leva sa torche dans la direction du bruit. Une autre détonnation sonore retentit, un peu plus près. Et puis une chaîne qu'on traîne, et des pas qui résonnent lentement, l'écho contre les murs et le plafond les rendant lugubres et effrayants. « Qui est là ? » dit Ronan avec une certaine stupidité, sachant que l'inconnu ne lui répondrait pas. Silence. Et puis les pas reprirent ; et un grognement, sinistre. Quelquechose lui disait que la chose n'était pas humaine. « Ouhou ! ... Y a quelqun ? » Il se tut, comprenant qu'il fabulait en se prenant pour le personnage d'un film adapté de Stephen KIng ; ce n'était sûrement qu'un élève trouvant hilarant de se prendre pour un monstre des profondeurs des ruines de Karnak ... Ronan s'avança, avec précaution, comme apeurés de briser un silence qui n'aurait pas dû être dérangé. Les bruits se faisaient encore plus proches, et Ronan prit peur lorsque, soudainement, un long cri douloureusement aigü se fit entendre, à ce qu'il semblait, plus haut que la Salle où Ronan se trouvait. Il marcha à reculon ; le grognement maintenant, tout près ; il courut, faillit laisser tomber sa torche. Trop tard. Une porte coulissant surgit du mur et ferma l'entrée au couloir par lequel Ronan était passé. De nombreuses ouvertures perçaient les murs de la salle circulaire ; mais ne sachant pas vers quel partie du temple il menait, Ronan était effrayé à l'idée de les emprunter. Il crût maintenant entendre des grognements provenant de plusieurs orifices bucaux, comme si c'était un bataillon de choses qui venait à son encontre. « Qui êtes vous, b ordel !? » Pour seule réponse, un gargouillement terrible provenant de quelquechose qui se cachait encore dans la pénombre de la salle sans lumière. Ronan, immobile, paralysé, avança un peu la torche ; mais ce fut elle qui s'avança et qui se fit voir. Elle. Ronan faillit gerber son repas. Un monstre. De longs cheveux gris et infestés de vermine en tout genre, allant de la puce au gros insecte bleu et noir sans nom. Le monstre était troué de partout et sa peau ridée et décharnée, d'une terrible couleur brune laissait voir à travers ces trous des os râpés et des organes sans vie, sans sang, sans plus aucune possibilité d'agir organiquement. La créature était grande, mesurant dans les deux mètres environ, et ses yeux globuleux et sans pupilles sortaient de leur orbite et vous fixaient avec ... faim. Elle était vêtue d'un pagne sale et troué, et Ronan n'imagina même pas ce qui se cachait en dessous. Derrière son dos sortaient de petites ailes noires ratatinées et cornues, qui tressautaient parfois. Une Harpie Gardienne. Elle ouvrit la bouche et lança son cri aigü glougloutant et gargouillant, sonnant l'hallali d'une traque sans aucune pitié.