En se levant ce matin là, Vladimir avait immédiatement tourné ses pensées vers Tomas. Le soir même, un bal aurait lieu, et qu'il y aille ou non, pour lui, ça ne changeait rien : son cavalier n'était plus à bord du bateau. Ce fut Miguaël qui le lui apprit. En fait, depuis un mois, Vladimir n'avait pas entendu un seul mot sur Tomas, à part peut être les siens. Tous les proches de Vlad avaient tout fait pour l'éloigner de lui et finalement, il n'avait même pas été mis au courant de son départ ... Ou quelques jours plus tard, de la bouche de son meilleur ami. Depuis leur dernière discussion, Vlad avait beaucoup réfléchi. Et il s'était rendu compte que Tomas l'avait vraiment changé ... en bien. Désormais, le peu de sentiments qu'autrefois il s'interdisait de partager, émanait de lui de façon aussi évidente qu'un sourire. Enfin, cette personne livide et impassible était devenu plus humain, il avait découvert que son visage avait l'incroyable capacité de bouger ! Il pouvait sourir, rire, s'énerver, et pleurer ... Surtout pleurer. Il n'avait pas passé un seul jour sans penser et regretter chacun de ses actes.
Tout d'abord, il n'avait jamais avoué ses sentiments à la personne pour qui il craquait. Ensuite quand enfin il s'était avoué être tombé amoureux de Tomas, il avait laissé passé beaucoup de temps et de haine avant de le lui dire à lui, le principal concerné. Puis, quand ils se furent avoués leurs sentiments réciproques, Vladimir était entré dans un cercle vicieux. Incapable d'exterioriser ses véritables sentiments, il avait fini par s'interdire cette relation en faisant tout pour la garder secrète, quite à blesser, détruire et briser le coeur du pauvre Tomas. Et finalement, quand celui-ci lui avait donné un ultimatum pour avouer sincèrement au peuple tout entier de Poudlard qu'il l'aimait – et si c'était vraiment le cas – il avait lachement fui ses responsabilités, avait perdu toute forme de courage et s'était finalement retrouvé seul, détruit et coupable.
Le coeur de Vladimir avait subi de douloureuses épreuves tout au long de sa vie. D'abord avec sa famille qui ne l'avait jamais considéré comme un fils, mais comme un rejeton encombrant et malheureusement leur seul héritier. Ensuite, avec Sebastien qui avait profité de son pouvoir de veela pour briser le coeur de Vlad. S'en était suivit de difficiles moments et au final, rien n'avait vraiment changé. A part lui. Et il avait maintenant des personnes auquelles il comptait, qu'il aimait. Et celle qu'il aimait par dessus tout n'était plus là et ne pourrait pas l'accompagner au bal de ce soir là.
Vladimir n'aimait pas ce genre de soirées avant. Mais à force de devenir quelqu'un de plus social, il avait commencé à apprécier la compagnie des autres, et les ambiances festives. Dommage, il ne pourrait pas vivre un tel instant avec son Tomas. En fait, il ne vivrait sans doute pas cet instant du tout. Il n'était pas tellement d'humeur. Alors en se levant, il avait bêtement enfilé sa chemise blanche d'uniforme et son pantalon et avait passé la journée à se balader sur le bateau. Et maintenant proche du pont, trois heures du début du bal, il espérait croiser y Miguaël. A vrai dire, il savait pertinemment que lorsque le jeune homme avait besoin de réfléchir, il s'y rendait toujours, s'accoudant à la rembarde du bateau, la tête dans les mains. Vlad savait qu'il n'allait pas bien depuis quelques temps. Pourtant, il avait cru qu'avec cette nouvelle relation qu'il entretenait avec Yann, il serait parfaitement heureux. Mais si Vlad ne pouvait pas aller au bal avec Tomas parce qu'il était absent, Miguaël ne pouvait pas y aller avec Yann parce que celui ci ne le voulait pas. Sur le coup, Vlad avait eu du mal à y croire. Et finalement, il avait trouvé que Yann lui ressemblait un peu trop et que s'il continuait sur cette voix, tout comme lui l'avait fait, il perdrait Migui.
Les mains dans les poches, Vlad arriva à hauteur du pont et aperçut la silhouette à tête blonde du jeune Weaterson. Il sourit tristement en le voyant, parce que même s'il n'avait pas son pouvoir d'empathie, il savait reconnaître et sentir les sentiments de son ami. Il s'approcha à pas lents de celui-ci, sans faire de bruit et s'accouda à ses côtés. Perdu dans ses pensées, Mimi de semblait même pas le remarquer. Et Vlad, d'une voix la plus douce possible, regarda l'horizon : le soleil était en train de se coucher doucement et avec une grande splendeur. Vlad passa son bras autour des épaules de Miguaël, et posa sa tête sur son épaule.
- Alors mon p'tit Mimi, à quoi tu penses dis moi ?
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