La Grande Salle [Intrigue d'Halloween, ouvert à tous ;) ]

Liam se réveilla en sursaut. Encore ce cauchemar ... Il s'assit sur son lit, se passa une main dans les cheveux, soupira. Quelle heure était-il ? A en juger par le souffle paisible de ses voisins de dortoir et le gris pâle du ciel à l'extérieur, il devait être tôt dans la matinée. Glissant hors de ses draps pour s'assoir au bord du lit, Liam se remémora ce rêve qui venait souvent le hanter. C'était assez flou, et parfois le décor et les évènements changeaient ... mais chacun de ces rêves se terminaient par la même chose : un éclair de lumière verte, et un membre de sa famille qui trouvait la mort. C'était ainsi chaque nuit ou presque, depuis qu'il avait appris le triste sort de Tomas. Liam n'avait jamais été témoin d'un sortilège impardonnable, mais il en avait tant vu d'illustrations et en avait entendu tant parler qu'il avait parfois la terrible sensation que la scène s'était déroulée juste sous ses yeux.
Un soupir. Tout allait bien, il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. Un simple et stupide mauvais rêve ... Le léger ronflement de Matthew O'Neal, à quelques lits du sien, rappela Liam à la tranquille réalité.
A présent qu'il était réveillé, il ne parviendrait probablement pas à se rendormir tout de suite. Liam se leva silencieusement, enfila son baggy de la veille qui traînait au pied du lit, puis marcha pieds nus sur le parquet froid du dortoir jusqu'à la Salle Commune. Là, il s'aperçut qu'il n'était pas le seul lève-tôt. Sarah, assise en tailleur dans un fauteuil, son étoile de Préfète-en-Chef brillant plus que d'habitude sur sa chemise d'uniforme, semblait perdue dans la contemplation du ciel brumeux à travers une grande fenêtre en forme d'arcade de la Salle Commune.

« Salut, » lança Liam à sa soeur dans un bâillement.

Elle ne lui répondit pas, se contenta de le regarder d'un air neutre. Au même moment, un bruit impossible à identifier leur parvint de l'entrée de la Salle Commune, et Sarah bondit avec une légèreté presque surnaturelle dans cette direction. Liam n'eut le temps de rien faire. Deux silhouettes d'hommes encapuchonnés surgirent du néant, entourées d'une brume épaisse. L'un d'eux avait sa baguette magique pointée en direction de la jeune fille. Il cria une formule magique que Liam ne connaissait pas, et un éclair de lumière verte en jaillit, frappant Sarah de plein fouet.

« SARAH !!! » hurla Liam, figé par l'effroi.

Puis ce fut le silence. La jeune fille et les deux silhouettes avaient disparu, comme si elles s'étaient évaporées ... Ne restait après leur passage, que cette étrange brume à la provenance inexplicable ...

« SARAH ! »

Le coeur tambour battant, le teint livide et le dos parcouru de sueurs froides, il s'était précipité en avant, à l'endroit même ou aurait dû se trouver le corps de sa soeur ... Il tourna sur lui même, au milieu du nuage de brouillard qui se dissipait peu à peu ... Mais elle n'était nulle part.

« Sarah ! » s'écria-t-il une fois de plus, abandonné par tout espoir de la retrouver.

« Je suis là, » lança faiblement une voix endormie. « Qu'est-ce qui te prend de hurler comme ça, t'as vu l'heure ? »

Le coeur de Liam fit un bond dans sa poitrine. A quelques pas de lui, en bas de l'escalier qui menait au dortoir des filles de Poufsouffle, sa soeur se tenait en chemise de nuit, passant une main dans sa chevelure noire complètement décoiffée. Non loin derrière elle, sur le manteau de la cheminée, une petite citrouille creusée et investie d'une bougie semblait adresser à Liam son sourire grimaçant ...


Le moins que l'on puisse dire, c'est que Liam avait été bien secoué par ce qu'il avait vu -ou plutôt, ce qu'il avait cru voir- le matin-même. Il n'avait pas osé révéler à Sarah la raison de ses cris et avait dû improviser un prétexte selon lequel il aurait simplement voulu voir le costume d'Halloween de sa soeur avant tout le monde. Elle n'en crut bien sûr pas un mot et lui suggéra simplement d'aller se recoucher, ce que Liam fit, sans pour autant parvenir à trouver le sommeil.
Lorsque les autres garçons du dortoir commençèrent à se lever, de toute évidence inconscients de ce qu'il venait de se passer, il en fit de même et se prépara pour descendre dans la salle commune. Comme Halloween était un jour ferié pour les sorciers, il n'eut guère besoin de porter son uniforme, et choisit à la place un t-shirt noir sur lequel était écrit Cradle of Filth (un autre de ces groupes moldus qu'il appréciait), un baggy noir également, ainsi qu'une série de bracelets de cuire noir, parfois cloutés, sur chaque poignet. Ses fidèles Vans aux pieds, il descendit dans la Grande Salle décorée aux couleurs d'Halloween. A plusieurs reprises, il lui sembla entendre des hurlements de terreur -sans doute des amis qui se jouaient des tours entre eux- mais son esprit restait fixé sur cette étrange apparition. Etait-ce une hallucination dûe à son réveil un peu trop brutal ? Etait-ce prémonitoire ? Est-ce que tout simplement il ne virait pas dingue ?
C'est avec l'esprit préoccupé que Liam s'assit à sa table, saluant ses camarades au passage, et se servit une bonne portion d'oeufs brouillés, de bacon, de pancakes, et un grand bol de chocolat chaud. (Il en faudrait bien plus pour lui couper l'appétit !)

Les rêves. Certaines personnes disaient que ce n'étaient que ce qui nous préoccupait nos pensées qui venaient dans la nuit. Pour d'autres personnes, c'étaient des souvenirs, passés ou futurs. Mais quand un rêve venait à vous prendre, quand vos yeux étaient grands ouverts ? Était-ce toujours un rêve ou alors il ne s'agissait que de votre esprit qui vous jouait de mauvais tour ? Ou alors s'agissait-il de la réalité...

Valentine se releva brusquement dans son lit, la respiration encore haletante, comme si elle venait de courir pendant plus d'une heure sans prendre le temps de s'arrêter pour se reposer. Quelques mèches de ses cheveux lui collaient encore au visage, un visage qui ruisselait de sueurs. Elle se laissait tomber sur le dos avant de regarder autour d'elle. Les autres filles dormaient encore paisiblement. Elle soupira doucement avant de remonter sa couverture sous son menton et de fermer les yeux.

Une minute... Deux minutes... Quatre minutes... Seize minutes... trente-deux minutes... Et plus d'une heure plus tard, le marchand de sable n'était toujours pas revenu lui faire un petit coucou avant de lui lancer du sable à la figure et de l'envoyer dans les bras de Morphée. La Serpentarde finit par poser ses pieds sur le sol froid du dortoir. À quoi bon rester coucher. En pyjama, elle fit marcha de long en large dans le dortoir, cherchant à se souvenir de ce qui l'avait réveillé, mais elle fut à peine surprise de réaliser qu'elle n'arrivait pas à s'en souvenir. C'était toujours comme ça. Jamais moyen de se souvenir de ces stupides rêves et il était évident que ça rendait Nolwenn encore plus irritable que d'habitude.

Finalement, elle décida de quitter ce lieu de ronflement pour aller dans la salle commune qui était déserte, mis à part un stupide citrouille d'halloween qui la regardait d'un air qui semblait dire "Alors ma belle, on fait de vilains cauchemards ?". Dans un geste malheureux, de la part de la blondinette, cette citrouille se retrouva au sol, en plus d'un morceaux.

"Et bien, je crois que le tiens vient de se produire."Lui lança-t-elle moqueusement avant d'aller s'asseoir dans un fauteuil et de regarder un mur, tout en caressant sa chatte qui venait tout juste de la rejoindre.

Quelques heures plus tard...

Il était encore tôt, mais Valentine avait eu envie de se dégourdir les jambes. Comme c'était une journée de fête, elle avait enfilé un simple jeans noir avec un cache coeur dans le style d'une tunique, de couleur noire, avant d'enrouler d'un seul tour une écharpe de sa maison. Elle enfila aussi une paire de ballerine, celles-ci noirs. Elle faisait assez moldus, mais elle était toujours habillée ainsi lors des congés.

Elle marchait seule dans l'un des sombres couloirs qui lui permettaient de se rendre au rez-de-chaussée. Personne à part elle ne semblait debout, mais étrangement, un bruit se fit entendre derrière elle. Quand elle se retourna, il y avait personne, mais dès qu'elle eut de nouveau le dos tourné, le même bruit se fit entendre, sauf qu'elle était prête à se retourner. Si elle avait su....

Devant elle, se tenait trois inferis et une momie. Son coeur se mit à battre très fort et sa respiration devient de plus en plus forte. Elle fit un bas en arrière et un autre. Non, elle ne voulait pas rester devant eux. Il fallait bien combattre ses peurs un jour, mais elle jugeait que ça pouvait attendre.

Valentine se mit à courir très rapidement en sentant que ces monstres n'étaient pas très loin derrière elle. Où allait-elle ? N'importe où, mais pas en arrière. C'est ainsi qu'elle entra en courant dans la grande salle et qu'elle percuta une personne, alors qu'elle jetait un regard derrière elle.

( On m'a dit que je pouvais poster, je me gêne pas ^^ Par contre, je sais pas si je devrais faire comme si elle venait tout juste d'arriver ou bien comme si elle était là depuis le début de l'année. Je fais comme si elle était déjà là depuis le début. Si y'a un problème, suffit de le dire )

Des clowns... un cirque, plein de clown. Des êtres au sourire hypocrite, littéralement fendu jusqu'aux oreilles, riant de façon effrayante. Des créatures du diable. Des instruments créés par le démon pour amener les enfants à adhérer à la magie noire, pour que les enfants passent du coté obscure de la force, pour qu'il puisse enfin prendre le dessus sur la lumière du monde. Des êtres aux cheveux arc-en-ciel ou bien de couleur tout à fait invraisemblable qui essaient de distraire les gamins avec des ballons en formes d'animaux -même pas réaliste soi-dit en passant- alors que le grand-maître Satan fait des lavages de cerveaux aux pauvres petits mômes encore innocent, qui aiment les clowns. En tout cas, c'est la description que vous ferais la poufsouffle rousse qu'est Eva Kesley si on lui demandait son avis.

En tout cas, c'est ce qu'elle vous dirait si elle n'était pas totalement figée par la peur. En effet, devant-elle se trouvait une horde de clown. Un cauchemar devenu réalité. Eva se trouvait en ce moment-même dans un cirque, assise sur une chaise, dans une estrade, où elle n'arrivait plus à bouger. Autour d'elle dansaient les esclaves aux cheveux colorés du démon. Il semblait évident pour Eva que se sortir de cette situation était quasiment impossible et elle ne réfléchissait même plus. Son esprit était passé dans état de panique tellement grand qu'il n'était plus présent. Seul le corps réagissait et il ne réagissait pas beaucoup. La rousse semblait atteinte de paralysie. Rien ne pouvait la faire bouger et il était fort probable que si quelqu'un aurait voulu la soulever, il n'y serait pas arrivé.

Les yeux d'Eva fixaient les clowns, alors qu'elle paniquait de plus en plus. Le niveau d'adrénaline montait à la vitesse grand V dans son sang, alors que les clowns s'approchaient de plus en plus d'elle... la panique l'envahissait et elle n'arrivait pas à bouger, comme si elle était prisonnière de sa peau, de ses muscles. Malgré tout ses efforts, pas un seul poil ne bougeait... Jusqu'à ce qu'elle sente sur son bras le frôlement d'une de ses créatures de malheur. Ce fut le déclic qui fit réagir la poufsouffle. Un cri sortit de la gorge de la jeune fille, alors qu'elle se levait et s'enfuyait en courant, poursuivit par les inventions du diable en chaussure trop grande. La porte n'arrivait pas assez vite à son goût, mais c'est une jambette, fait par un clown justement, qui fit chuter la rouquine et qui la réveilla dans un sursaut atroce.

Couchée sur le dos, elle respirait fortement, sans même entendre les gens autour d'elle dans le dortoir... bon, en fait, il n'y avait plus personne. Probablement avaient-ils tous fait des cauchemars et ils s'étaient tous levé. L'idée était tentante et en plus, cela lui permettait de fuir son lit, qui était devenu le refuge des clowns... Créatures qu'elle détestait de façon inexplicable. La jeune fille se leva donc, guettant tout autour d'elle pour être sur qu'aucun clown ne tenterait de l'attaquer pendant qu'elle serait vulnérable, son pyjama par dessus la tête pour pouvoir se changer. Heureusement pour elle, aucune attaque de clown ne fut répertoriée pendant qu'elle revêtait les premiers vêtements qu'elle trouvait et qui lui appartenait. Il lui fallut quelques minutes avant de réaliser que le t-shirt qu'elle essayait d'enfiler n'était pas un pantalon et une fois qu'elle eu retrouvé son esprit vestimentaire, elle put enfin s'habiller normalement. Un jeans troué au genou droit et une simple chemise verte et blanche. Tout à fait ordinaire pour la poufsouffle... Elle prit le temps de mettre ses bottes et sortit finalement dans la salle commune... Où elle recommença à guetter les inventions du diable qui venait la poursuivre jusque dans ses rêves.

Cette décision fut probablement la meilleure qu'elle eu prit dans toute sa petite vie de sorcière. Alors qu'elle mettait le pied sur la dernière marche de l'escalier, sa pire crainte se matérialisa. Un clown. Un vrai, pas un cauchemar cette fois. Et pas qu'un seul... Toutes les personnes présentent dans la pièce venait de prendre la forme d'un clown. Tous se dirigeaient vers elle à une vitesse folle, effrayant la jeune fille, qui ne resta pas paralysée cette fois. Non, elle prit rapidement ses jambes à son cou et franchit la porte de la salle commune tellement rapidement que le tableau gardien de la salle s'en offusqua. Évidemment, la poufsouffle n'en avait rien à faire... C'était la première fois que l'on pouvait voir la rouquine courir dans les couloirs de l'école, alors qu'elle se dirigeait dans la grande salle. La direction qu'elle prenait était tout à fait instinctive.

Finalement, Eva arriva dans la grande salle. Elle se retourna pour voir si elle était toujours poursuivie, mais il semblait que ce n'était plus le cas... Elle se retourna en direction de sa table, toujours arrêté devant la porte, en reprenant son souffle. C'est à ce moment que quelqu'un la percuta, manquant la faire tomber. Elle ne tomba pas, probablement parce qu'elle avait sursauté et qu'elle s'était sûrement élevé de un mètre dans les airs à cause de se sursaut. La rousse se retourna tellement rapidement qu'elle s'en fit mal dans le cou, mais fut soulagé de voir qu'il s'agissait d'une élève et non pas d'une de ses créatures chevelues qui l'effrayait tant...

"Fiou..."