Carl Brohanson Serpentard ~ 6ème
Nombre de messages : 37 Age : 33 Baguette Magique : Bois de houx, écaille de Norvégien à Crête, 21,7 cm Pur // moldu // mêlé : Pur Date d'inscription : 17/07/2007
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| Sujet: Carl Brohanson Mer 18 Juil - 3:38 | |
| C'est qu'à l'origine, la famille Brohanson n'avait jamais été portée sur la ségrégation entre sorciers de race pure et ceux de race impure. Pourtant, de mémoire de sorcier, on n'avait jamais vu un seul moldu ou sang-mêlé entrer dans l'arbre généalogique des Brohanson ou de leurs ancêtres. Mais Johanna et Elfric Brohanson étaient des personnes résolument indifférentes à cela. Modernes et ouverts d'esprits, les deux époux ne s'étaient jamais encombrés des principes inculqués par leurs parents respectifs. Ou plutôt, ils s'étaient empressés de n'en plus tenir compte sitôt leur vie d'adulte entreprise. Ils eurent un fils, Carl. Jamais il ne leur vint à l'esprit de l'instruire comme leurs propres parents le faisaient, c'est-à-dire de l'abrutir avec des principes poussiéreux selon lesquels la pureté de son sang lui confèrerait une quelconque supériorité sur le reste de la communauté magique. Le petit Carl aurait pu avoir une enfance saine et équilibrée. Seulement, les grands-parents ne l'entendaient pas de cette oreille. Les époux Brohanson travaillaient beaucoup, afin de nourrir leur fils, le choyer et lui offrir une vie confortable. Car Johanna et Elfric n'avaient pas hérité de grosses fortunes, ni d'un manoir, ni même de la moindre propriété de grande valeur. Ils vivaient honnêtement en se rendant chaque jour à leur travail respectif. Johanna, qui travaillait au Ministère de la Magie au Département des Transports Magiques, affectée au Service des Portoloins, était souvent appelée à s'absenter du foyer familial, de jour comme de nuit. Quant à Elfric, il occupait le poste de sous-directeur d'un stade de Quidditch municipal dans le Nord de l'Angleterre, ce qui représentait une situation assez confortable et raisonnablement bien payée. Mais la contrepartie de leur réussite professionnelle était la suivante : l'obligation de laisser leur fils unique aux bons soins de ses grands-parents. Patty et Nelson Brohanson, ainsi que Margaret et Peter Fields, les parents de Johanna, étaient de vieux amis et se connaissaient depuis l'enfance, comme cela se faisait beaucoup dans le cercle de plus en plus réduit des sorciers de sang pur. L'entente entre les deux couples, bien que conflictuelle sur bien des points, devenait harmonieuse sur un sujet qui leur tenait particulièrement à coeur, un sujet sur lequel ils ne trouvaient plus guère de mésentente : l'éducation de leur petit-fils. Selon eux, leurs enfants se montraient négligents et indignes envers le petit Carl. S'il était trop tard pour leur faire entendre raison, ils ne laisseraient pas leur petit fils être corrompu par l'éducation laxiste et intolérable que leur offrait ses parents. Aussi les époux Fields et Brohanson senior prirent-ils des mesures draconiennes. Chaque jour, la garde du petit Carl leur était confiée. Chaque jour s'avérait pour l'enfant un jour instructif et ... ludique. Beaucoup d'histoires lui étaient contées. On lui parlait de la grande époque où un célèbre Seigneur des Ténèbres avait reigné, cette grande époque où les sorciers comme eux, purs et méritants dominaient le monde. Une époque tellement ancienne que même eux n'avaient connus, dans leur jeune temps, que quelques rescapés de cette ère glorieuse, seuls témoins vivants capables de transmettre leur savoir et faire perdurer les valeurs d'antan. Et Carl écoutait ces histoires, fasciné. Plus l'enfant grandissait, plus il demandait à en apprendre plus sur ces valeurs nobles qui honnoraient leur famille. Il recevait comme un cadeau chaque leçon de ses grands-parents sur la morale et la conduite à adopter. Comment se comporter face à un sorcier de race inférieure à la sienne. De quelle façon traiter moldus et crackmols. Le petit Carl avait l'esprit vif, et il synthétisait vite les idées de ses grands-parents. Il avait rapidement compris ce qu'on attendait de lui. De la fierté, de la noblesse, qu'il se montre digne de la hauteur de son rang, contrairement à ses imbéciles de parents qui croyaient bon de s'entourer de moldus, de Sang-de-Bourbe et autres hybrides. Aussi, très jeune, Carl devint un enfant hautain et mutin envers l'autorité parentale. Les seules paroles qu'il reconnaissait étaient celles de ses grands-parents, à ses yeux celles de la sagesse. Loin d'être des idiots, peut-être juste un peu dégonflés, Elfric et Johanna savaient parfaitement d'où Carl tenait ces propos infâmes qu'il tenait devant eux, trop souvent à leur goût. Oui, ils étaient conscients de l'influence de leurs parents sur leur propre fils, mais jamais il ne leur en retirèrent la garde. Pour se rassurer entre eux, ils justifiaient cela par un choix qu'ils auraient fait de ne pas contrarier leurs parents et beaux-parents, par respect et amour filial. Longtemps ils se turent face aux quatre aînés, et Carl devenait de plus en plus incontrôlable. Il fallait se rendre à l'évidence : Johanna et Elfric n'avaient plus la moindre influence sur leur fils. Il fallut neuf ans. Neuf années de manipulation de l'esprit d'un simple enfant, autant du parti des grands-parents que celui des des parents, avant que la guerre n'éclate. Le soir où Elfric s'était laissé emporter par la colère, sans prévenir, au milieu d'un dîner familial concluant une journée particulièrement éprouvante, les insultes et les couverts avaient volé, et la dinde sciemment lancée par Elfric était venue s'écraser sur la tapisserie au lieu de la tête de Peter Fields qui se trouvait sur sa trajectoire l'instant auparavant. Johanna ordonna à Carl de monter dans sa chambre. Elle fut appuyée par son mari, mais Carl ne bougea pas. Silencieux, les bras croisés sur la table de la salle à manger, il suivait l'échange houleux comme un match de tennis, avec au coin des lèvres, ce qui ressemblait bien trop à un rictus sournois pour être décemment affiché par un enfant de son âge. Le seul moment où il consentit à bouger fut celui où Patty lui prit la main pour le diriger vers la cheminée dans laquelle elle versa une quantité de poudre argentée, tandis que Margaret, agitant sa baguette magique, faisait venir de la chambre de Carl une malle ouverte et flottant dans les airs, qui se remplissait de vêtements d'enfant proprement pliés, de livres et de jouets avec une telle rapidité qu'elle fut remplie et fermée quelques secondes plus tard. La malle disparut dans les flammes émeraude, en même temps que l'enfant et sa grand-mère, bientôt suivis par les trois autres senior. Il s'agissait d'un enlèvement.
Jamais Carl ne chercha à revoir ses parent. Pas plus que ceux-ci ne déposèrent de plainte pour enlèvement auprès des autorités. Les grand-parents leur envoyaient quelques fois leur fils : à chaque Noël, pour leurs anniversaires, ainsi que quelques jours pendant les vacances d'été. Cela était largement suffisant, et représentait pour Carl une véritable corvée. De plus, ses parents ne lui semblaient guère aussi affectés par son absence qu'ils le prétendaient, puisque deux ans après son départ de la maison, ils lui présentèrent la photographie magique d'un phoetus qui évoluait paisiblement dans le liquide maternel : une petite soeur du nom de Judith (qui s'avèrerait, quelques années plus tard, n'être qu'une honteuse crackmol). L'année de la naissance de Judith coïncidait avec l'entrée de Carl à Poudlard. Le premier Septembre de cette année là, son père et sa mère enceinte jusqu'aux yeux avaient tenu à accompagner leur fils sur le quai de la gare, le voir monter dans le Poudlard Express dans l'espoir irrationnel que leur petit garçon, une fois confié entre de meilleures mains, saurait retrouver le droit chemin. Douces et naïves illusions. Le soir même de la répartition, le petit Carl arborant son écusson de Serpentard flambant neuf, ne tarda pas à se faire remarquer. Il y avait cette fille, toute aussi nouvelle que lui, qui aurait pu être sa soeur tant elle lui ressemblait. Son air perdu face à tant de nouveauté n'échappa pas à Carl, et il eut tôt fait d'amuser la galerie en la qualifiant de simple moldue. Première leçon de vie : le Serpentard se retrouva plaqué dos à un mur, ses pieds touchant à peine le sol ... Il n'en fallut pas plus pour que le garçon prenne en grippe la dénommée Valentine Nolwenn, qui lui avait fait l'affront de froisser sa fierté. Ajoutez à cela le fait que cette fille soit le fruit de la reproduction de moldus, et vous obtenez le grand mépris que ressentait Carl vis-à-vis de sa camarade de maison. Pourtant, les semaines passant, il comprit qu'il avait plutôt intérêt d'être l'ami de Valentine, que son ennemi. Il n'était guère chose aisée de trouver à Serpentard, et même à Poudlard en général, des élèves dont le caractère trouverait quelque atome crochu avec le sien. C'était le cas pour Valentine, c'est pourquoi leur aversion se transforma en une forme d'amitié brutale, chaotique, mais sincère. A Poudlard, Carl forma son cercle étroit de relations. Lorsqu'il n'était pas avec Valentine, on le voyait très rarement sans la compagnie d'un petit groupe de Serpentard, mené par un garçon de la même année que lui, Sébastien McMiller. Mais il était très difficile d'entrer dans ses bonnes grâces, et rares étaient les personnes qui s'y risquaient, ou simplement en ressentaient l'envie. Car le Serpentard n'était pas l'élève le plus agréable de Poudlard. Hautain, sûr de lui, aux manières quelque peu ampoulées, il pouvait intimider aussi bien que faire rire ceux qui ne le prenaient pas au sérieux. Pourtant, du sérieux, ce n'était pas ce qu'il lui manquait. Assez studieux pour avoir permis au Choixpeau de lui suggérer la destination de Serdaigle, il n'était jamais le dernier sur la grille des notes scolaires. Il lui arrivait même parfois d'être le premier. Jamais il ne quittait des yeux la ligne de conduite qu'il s'était fixée, celle de faire valoir et d'honnorer comme il se devait la pureté de son sang. Et quelque part, de cette façon implicite et malgré tout affirmée, il carressait l'ambition de rejoindre un jour les rangs de ceux qui combattaient la vermine au profit de leur honnorable lignée, comme dans ces histoires qui l'avaient tant fasciné durant son enfance.
Quatrième année. A son arrivée à Poudlard, Carl était un garçon assez vilain, pas nécessairement le genre d'enfant que les vieilles dames voudraient tirer par les joues et couvrir de baisers de grand-mère. Personne n'aurait pu soupçonner l'adolescent séduisant qu'il deviendrait en grandissant. A l'âge où sa pomme d'Adam commençait à devenir prohéminante sur son long cou quelque peu musclé, où sa voix d'enfant prenait parfois le large en échange de celle d'un jeune homme, où ses jambes et ses bras s'allongaient (jurerait-on) à vue d'oeil jusqu'à le transformer en grand gaillard, la côte de popularité de Carl semblait inversée. Nombreuses furent les jeunes filles qui prétendirent accéder au rang privilégié de petite amie, mais ce fut autant d'espoirs déçus que de renvois méprisants de la part de Carl. Une seule parvint, l'espace de quelques semaines, à tenir un rôle proche de l'idée qu'on se faisait généralement d'une petite amie. Il ne s'agit de nulle autre que de Valentine. Mais tous deux se lassèrent très vite. Lui d'être sans arrêt malmené, elle d'être constamment rabaissée par l'ego démesuré de Carl. Leur singulière amitié reprit alors son cours normal, comme s'il n'avait jamais été interrompu. Mais cette année là, des évènements bien plus importants qu'un flirt d'adolescents se produisirent. A peine rentré pour les vacances de Noël dans la maison de ses grands-parents paternels, ou les Fields se trouvaient également ce jour là, on annonça a Carl que l'on avait quelqu'un à lui présenter. Une sorte de ... professeur particulier. Intrigué, Carl suivit ses grands-parents qui l'emmenèrent, par voie de Cheminette, dans un bar sorcier nommé l'Avada, qu'il savait se trouver au milieu de l'Allée des Embrumes. L'endroit était miteux et lugubre, à l'image du reste de cette rue particulièrement crainte par les sorciers de classe moyenne. Là, à une table reculée de ce bar, il rencontra un homme vieux et maigre répondant au nom de Cognus Alfard, et qui avait devant lui quatre ou cinq verres d'hydromel vides. Alors qu'il se demandait sincèrement si ce n'était pas une plaisanterie de la part de ses grands-parents, si ce vieux pochtron avait vraiment quelque chose à lui enseigner, Alfard tira Carl de ses pensées en un simple geste. De ses doigts noueux, il remonta la manche gauche de sa robe de sorcier élimée, révélant sans crainte, sur la peau tannée et ridée de son poignet, un tatouage. Lentement, les yeux entre le gris pâle et le bleu iceberg de Carl s'écarquillèrent. - « Tu sais ce que c'est ? » lança pour la première fois Alfard de se voix caverneuse, comme s'il avait fumé quotidiennement deux paquets de cigarettes moldues pendant vingt ans. En effet. Ce motif, Carl ne le connaissait que trop bien, pour l'avoir longuement observé dans les grimoires qui appartenaient à ses grands parents. Un crâne vomissant un long serpent sinueux ... la Marque des Ténèbres. - « Nous avons parlé à Cognus de tes nobles ambitions , » expliqua Patty d'une voix suave en posant son épaisse main lisse sur l'épaule de son petit-fils. « Ne le juge pas sur son apparence, il saura exactement te guider afin que tu suives la voie que ... tu désires. » Ce jour là marqua un tournant déterminant dans la vie de Carl. Plus prétentieux et suffisant que jamais, le Serpentard devenait également plus brillant en cours, notamment lors de duels. Les rencontres avec Alfard étaient hebdomadaires, et ne duraient guère plus d'une ou deux heures. - « Ce sont les gars motivés comme toi qui nous intéressent , » avait expliqué Alfard, le jour de leur première rencontre. « Mais des bonnes notes à l'école ne suffiront pas à te laisser entrer dans notre cercle. Ce qu'on veut, c'est que tu bosses à fond pour nous montrer ce que tu vaux, voir si on a vraiment besoin de toi. C'est moi qui vais te donner des leçons qui ne sont pas enseignées à Poudlard – et c'est déplorable. - Quel genre de leçon ? » s'enquit Carl. - « Tu verras. Mais je te préviens ... si jamais l'idée de nous trahir fait ne serait-ce que traverser ta petite tête blonde, ta crackmol de petite soeur ... - Faites ce que vous voulez à cette crackmol, je n'en ai rien à faire,» l'interrompit Carl sans la moindre émotion. Alfard écarta les lèvres dans un sourire édenté, affichant une claire expression de satisfaction. - « Tu as réussi le premier test. Nous nous reverrons bientôt. » Effectivement, tous deux ne tardèrent pas à se rencontrer de nouveau. Aujourd'hui encore, Cognus Alfard continue à enseigner au jeune Serpentard, une fois par semaine, les techniques de base d'un Mangemort de petit échelon. Frustré de n'en connaître davantage, et impatient de rejoindre les rangs de ces mages tant admirés, Carl ne battit pas une seule fois en retraite. Car par dessus tout, il savait, il le sentait au plus profond de ses entrailles, que tôt où tard, il ferait lui aussi partie des vaincqueurs, de ceux qui s'étaient battus et se battraient encore, au nom d'une seule et même cause : la supériorité des Sang Pur. | |
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