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 Des têtes dans le brouillard [matin]

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Joel Blackburn
Poufsouffle ~ 7ème
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Joel Blackburn


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MessageSujet: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyDim 26 Aoû - 7:45

Courir, c’est tout. Rien de plus, rien de moins. Courir pour oublier, et ne vivre que la seconde présente, le temps d’une respiration, pour ensuite vivre l’autre, et qu’une fois seulement.
L’air était frais en ce début d’année scolaire et, vu l’heure matinale, un épais brouillard était au rendez-vous, rendant la visibilité nette qu’à une distance de quelques mètres, parfois moins dépendant des endroits, de leur altitude… Bref, dans le parc de Poudlard, dans les environs du lac, mais un peu plus haut, il semblait que les nuages étaient descendus bien bas, rendant la rapide avancée de Joel peu sûre.

Au travers du silence, du calme qui régnait en ce matin de fin de semaine, première fin de semaine depuis la rentrée, le souffle de la respiration d’un jeune coureur improvisé se faisait entendre, ayant pour seuls auditeurs connus les matinaux oiseaux et bêtes cachées, bien à l’abri dans leurs repaires éparpillés ici et là sur le terrain de l’école.
Joel s’était éveillé tôt, non en fait, il s’était tout simplement levé tôt, car éveillé, il l’était depuis bon nombre d’heures déjà lorsqu’à 6h30, il décida de se glisser hors des couvertures de son lit, victime d’insomnie depuis le début des cours. La nervosité? Pas vraiment, non. Joel avait le sommeil fragile parce qu’il pensait trop, il en était convaincu. Et il avait trouvé en la course une bonne échappatoire pour sa pensée, alors il courait, à chaque matin il était au rendez-vous.

Vêtu d’un pantalon ample noir et d’un chandail vert aux manches longues, il foulait l’herbe humide de ses chaussures sport depuis près d’une heure maintenant et la fatigue commençait à se faire sentir. Ses cheveux bruns-roux humides contre sa nuque et son front, ses joues rouges contrastant avec son teint pâle et ses pieds qui traînaient le trahissaient, mais Joel continuait, trop bien dans son monde devenu silence, envahi par les efforts de son cœur dont la cadence accélérait considérablement depuis peu.
Alors qu’il sentait que son cœur n’en pouvait plus, résonnant dans sa poitrine à coups violents et rapides, Joel se mit à accélérer. L’ivresse de se rendre à bout de forces, complètement, jusqu’à en tomber d’épuisement, c’était trop bon, trop tentant depuis qu’il y avait goûter une fois. Le sprint final, il y était. Ses foulées s’allongèrent et sa respiration se fit sifflante. Sa gorge était sèche, ses muscles s’échauffaient à la recherche d’oxygène. Il y était presque, presque, le vent frais qui lui crachait au visage ses gouttelettes suspendues dans l’air, l’herbe qui manquait de le faire glisser à chaque pas, et son corps qui n’en pouvait plus… Joel allait atteindre son but ultime, il allait s’écraser parterre, mort de bonheur et de souffrance à la fois, un martyr heureux, son propre bourreau, et pourtant…non, pas aujourd’hui cette satisfaction il n’aurait, car alors qu’il courait ses derniers miles, son gros orteil, le gauche précisément, percuta de plein fouet une roche. Petite, insignifiante roche, seule dans l’herbe haute, c’est elle qui causa la mémorable chute de Joel, l’entraînant d’abord, dès le choc, à perdre pied complètement et à effectuer une pirouette vers l’avant, tête devant. C’est le dos du poufsouffle qui entra en premier en contact avec le sol et finalement, son corps entier fut entraîné dans un enchaînement de pirouettes. Pas de chances, le terrain était en pente. Joel se laissa tomber et rouler pendant plusieurs secondes sans doute, mou, trop épuisé pour lutter contre la gravité. Et ainsi, comme une poupée de chiffon, se retrouva t-il finalement étendu sur le dos, à un mètre du lac, les jambes légèrement écartées et les bras étendus, formant une ligne horizontale au travers de son corps.

Les yeux ouverts, rivés au ciel à peine visible, gris et parsemé d’épais nuages, de brouillard, Joel émit un long et lourd soupir, porteur de toute sa fatigue et de toute sa déception d’avoir ainsi terminé sa course matinale, aussi bêtement…

"Cette roche… Je vais lui faire sa fête. Qu’est-ce que t’en- … Oh… c’est vrai, j’avais oublié…"

La voix de Joel, entrecoupée par l’essoufflement, s’interrompit.
Étonnamment, le jeune homme n’était pas accompagné de son acolyte, Louis le maine coon, son chat qui le suivait presque partout. L’herbe mouillée et les courses sans fins, ce n’était pas son fort… Alors le félin avait préféré demeurer couché sur le lit de son maître.
Un nouveau profond soupir de la part de Joel, puis celui-ci regarda à sa gauche. Le lac était calme, couvert d’une épaisse couche de brouillard. Une pirouette de plus et c’est dans son lit gelé que Joel aurait atterrit. Étrangement, cette idée n’eut aucun effet sur lui, il demeura impassible, puis tourna lentement sa tête vers l’autre côté, songeant qu’il devrait se relever, rentrer, et rendre cette journée profitable, soit en commençant la pile de devoirs qui l’attendait… Seulement, parti comme il l’était, Joel risquait de perdre de nombreuses heures, couché là à se rendre malade. Déjà ses vêtements commençaient à prendre l’humidité, mais ça, il s’en fichait bien.
Et donc, il alla pour regarder à sa droite, question d’entreprendre lentement mais sûrement un mouvement qui aboutirait à son retour vers Poudlard, mais à peine Joel eut-il posé les yeux sur la vue que lui offrait sa droite, en grande partie embuée par le brouillard, qu’il sursauta, soudainement bien éveillé.
Il était désormais assis bien droit et fouillait de sa main droite la poche de son pantalon, de laquelle il extrait vite fait sa baguette, qu’il pointa vers la silhouette qui s’était tracée au travers de l’épaisse buée.

"Immobulus! Le sort manqua sa cible. Montre-toi, crétin!"

Ou crétine… Mais bon, Joel n’avait pas trop la tête à ce genre de précisions. En ces temps quelque peu mouvementés dans le monde des sorciers, il fallait s’attendre à tout, et puis il faut dire que le poufsouffle s’attendait justement à tout sauf à une visite sur le bord du lac en ce matin brumeux… C’était donc un accueil bien peu amical qu’il offrit, l’air tout sauf content, toujours un peu haletant à cause de sa course, mais sa baguette pointée bien droite vers une cible qu’il avait peine à voir.
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyLun 27 Aoû - 8:48

C’était un plaisir de tous les instants pour Ena que de marcher pieds nus dans l’herbe humide malgré la température glaciale du petit matin. La rosée avait déposé sur les brins d’herbe une multitude de gouttelettes d’eau qui ruisselaient sous la plante des pieds de la jeune fille tandis qu’elle se dirigeait à pas lents vers le lac, complètement absorbée par la contemplation de la brume au dessus de l’eau. Elle adorait ce phénomène, le trouvant à la fois mystérieusement envoûtant et délicieusement attractif. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle avait quitté son lit si tôt le matin… Rares étaient les élèves qui se levaient à cette heure, surtout un samedi matin. Quelques uns avaient organisé une petite fête dans la salle commune le soir précédent, fête à laquelle Ena n’avait pas participé, par manque d’intérêt principalement. Elle savait bien qu’elle les effrayait un peu… Mais cela ne l’inquiétait que peu, elle survivait parfaitement bien sans une bande d’amis autour d’elle, et c’était tant mieux ainsi.

Solitaire, donc, sa silhouette encapuchonnée se déplaçait vers les rives du lac. Il régnait sur les lieux un froid mordant, accentué par de brusques coups de vents qui s’infiltraient sous la cape noire de la jeune fille en lui arrachant un frisson transi. Pourtant, rien n’aurait arrêté Ena à ce moment là… Elle continuait de sourire en marchant presque gaiement, grelottante. Tout ce qu’elle désirait, c’était continuer d’observer les volutes de la brume en laissant son esprit dériver à la surface de l’eau, chose qui lui arrivait tellement peu souvent qu’elle se rendait compte maintenant à quel point une telle solitude lui avait manqué à bord du Phoenix. Sur le bateau, elle n’avait guère réussi à s’isoler du reste des élèves, et son moral en avait pris un coup.

Ses pas ne suivaient aucun sentier, pourtant ils la menèrent directement sur la rive du lac, une longue plage de galets ronds et lisses de couleurs bleuté qui offraient à l’endroit, ajoutés à la brume claire, une sensation de paix sereine. Ils étaient gelés… Ena s’assit quelques instants pour se rechausser, ses pieds ne supportant plus vraiment le froid ambiant, puis se releva pour refixer immédiatement le paysage d’aspect laiteux. Un léger soupir s’échappa de ses poumons, et son sourire s’élargit. Qu’est ce que c’était bon de rentrer à Poudlard… Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pu profiter du lac et de l’éternelle question que soulevait immanquablement sa contemplation : qu’y avait-il réellement au fond ? La jeune fille se doutait bien qu’il n’y avait pas seulement un calmar géant, ou de banales sirènes, mais des secrets bien plus anciens, bien mieux… enfouis. Une question hélas sans réponse à ce jour, mais à laquelle Ena réfléchissait souvent lors de moments tels que celui-ci. Elle s’amusait à imaginer toutes sortes de sortilèges, dont les lueurs imperceptibles semblaient danser sous la surface des flots lisses.

Sa réflexion intense et paisible fut cependant interrompue brusquement par l’arrivée soudaine d’une chose qu’Ena n’identifia pas tout de suite. C’était… Un corps. Oui, il venait de s’immobiliser à quelques pas de l’eau, sur sa gauche. Par Dumbledore, mais quelle vitesse ! Une multitudes de questions venaient d’envahir l’esprit de la jeune fille, qui avait maintenant totalement oublié le lac et ses mystères. L’inconnu… après une telle chute, il devait être blessé. Il ne bougeait même plus, les bras en croix, étalé sur le sol. Ena se leva du rocher sur lequel elle s’était assise pour contempler le paysage et fit quelques pas vers lui, dans le but de lui porter secours, de l’aider, de faire quelque chose. Cependant, il venait de tourner la tête vers elle, et eut alors une réaction très surprenante.


Immobulus! Il avait sorti sa baguette, et lui avait lancé un sort. Surprise, Ena recula d’un pas et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il battait maintenant très fort, trop fort. *Merlin, je me fait avoir à chaque fois…* Totalement désemparée par la tournure qu’avaient pris les événements, elle était lourdement tombée à genoux et cherchait à tâtons sa baguette dans les plis de son uniforme. Il fallait tout de suite qu’elle se calme. Heureusement, le sort l’avait manqué, de peu. Enfin, ses doigts se refermèrent sur le manche rigide de sa baguette, qu’elle tira prestement au dehors en la pointant vaguement devant elle. Craignant un nouveau sortilège de la part de l’inconnu, la jeune fille ne se décidait cependant pas se relever. Une main sur les yeux pour cacher leur totale décoloration, l’autre tenant sa baguette devant elle, elle se sentait complètement vulnérable, à la merci du potentiel mangemort qui se tenait à quelques mètres d’elle. En effet, cette possibilité n’était pas à écarter en ces temps sombres…

Encore plus effrayée, et ne pouvant maintenant même plus voir si l’inconnu était ou non un ennemi dangereux, Ena se recroquevilla encore plus sur elle-même. Même si c’était simplement un élève de Poudlard, elle se trouvait dans une situation très délicate. Il fallait à tout prix qu’elle lui cache ses yeux.
Montre-toi, crétin! Une voix d’adolescent. Bien, ce n’était donc pas un mangemort. D’ailleurs, si cela avait été le cas, il l’aurait certainement déjà tuée… La jeune fille réfléchit quelques secondes, haletante. Cacher ses yeux, faire passer cette situation comme quelque chose de normal. Elle stimula un malaise, et se laissa tomber sur le coté, les paupières résolument closes. Jouer cette comédie ne fut pas bien difficile, dans l’état où elle se trouvait. Tout ce qu’elle espérait maintenant, c’était que le garçon ne lui jette pas d’autres sorts, car elle n’était plus en état de se défendre. Toute son attention était tournée vers son rythme cardiaque, dont elle tentait en vain de réduire la vitesse. L’attaque avait été tellement soudaine, tellement surprenante, qu’elle avait bêtement laissé son cœur s’emballer… Son secret ne devait être révélé à personne, cela faisait tellement d’années qu’elle l’avait caché à tout le monde… Non, vraiment, ça aurait été trop bête de tout faire rater aussi stupidement !
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Joel Blackburn
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyLun 27 Aoû - 19:39

Prêt à réagir à la moindre réplique, à une quelconque tentative de la part du possible assaillant, Joel ne baissa pas sa garde, du moins, pas jusqu’à ce que le dit-assaillant ne s’effondre soudainement parterre…

"Quoi!?"

Un sourcil froncé, l’autre relevé, le poufsouffle parut déconcerté. Lui qui s’attendait à devoir lancer un stupéfix ou un truc dans le genre… Voilà que l’autre défaillait! Finalement, peut-être n’avait-il affaire qu’à un élève, et du genre plutôt fluet, visiblement. Ou alors, c’était un piège! Ah ha, voilà qui sonnait bien! Méfiant, sa baguette toujours dressée au bout de son bras, dirigée droit vers la forme gisant sur le sol, Joel se leva lentement, puis avança tout aussi tranquillement, le moindre de ses gestes sous contrôle, les yeux rivés à celui ou celle qui pourrait encore s’avérer un dangereux criminel… La méfiance était de mise.
Mais tout de même, ne l’aurait-il pas tué, avant d’ainsi feindre la syncope si vraiment il avait été dangereux? D’un vif coup de tête en signe de négation, le jeune homme chassa cette idée saugrenue de son esprit qui déjà se plongeait dans un scénario du genre histoire de criminels et suspense, tout à fait le type de récit dans lequel il s’était plongé la veille, s’endormant d’ailleurs avec le livre ouvert sur son visage.

Joel Blackburn, Auror en mission spéciale sur le terrain de Poudlard, école de sorcellerie menacée par de dangereux sorciers pratiquants les sorts interdits! Son invisible enregistreuse à la main, parce que les moldus ont selon Joel vraiment trop la classe avec leurs gadgets, il commença donc son rapport, sérieux, voire un peu trop pour paraître l’être véritablement…

"Il est environ 7h30, agent spécial Blackburn en service sur le terrain de Poudlard. Le brouillard est épais ce matin et les caches ne manquent pas. Alors que je surveillais le périmètre, un potentiel intrus croisa mon chemin, il gît en ce moment même à mes pieds, victime d’une défaillance subite, censément causée par mon intervention, rapide et efficace, les résultats l’illustrent."

Avec son pied, il poussa doucement sur l’épaule de celle qui, selon les observations de l’agent Blackburn, aurait dût être qualifiée de crétine et non de crétin, la faisant ainsi retomber sur le dos. D’un regard scrutateur, il détailla l’intruse, de haut en bas, tout en continuant son rapport à l’intention de sa machine imaginaire.

"Ni petit, ni grand, l’individu est de teint clair, sa chevelure est foncée, brune, qui me rappelle d’ailleurs vaguement la couleur du chocolat…
Note personnelle : Prendre un chocolat chaud en rentrant. Avec de la guimauve bien entendu.
Donc voilà, de taille moyenne, de la gente féminine, des cheveux en chocolat, porte la cape noire que l’on reconnaît à maints individus de l’établissement de Poudlard et hum…"


Joel s’accroupit auprès de la jeune fille et souleva sa main qui masquait une partie de son visage, ses yeux. Il empoigna donc son poignet et le reposa près d’elle, sur le sol, délicat, sans désormais quitter des yeux les paupières closes de celle qu’il devina être une élève.

"Pour ce qui est de la couleur de ses yeux, j’en parlerai ultérieurement."

Il rangea sa machine enregistreuse dans la poche de son manteau imaginaire et, un genou contre le sol, un bras appuyé contre son genou relevé et l’autre contre sa cuisse près du sol humide, il fixa le visage de l’endormie, silencieux.
Et si elle était morte? La question actionna un ressort en Joel et il se pencha aussitôt sur le corps inerte, une oreille contre le cœur de la jeune fille, son visage vers le sien, figé par la concentration que lui demandait l’écoute de ce cœur qui se cachait sous ces entrailles. Pas trop familier avec les méthodes de secourisme, tel avait donc été son premier réflexe qui, somme toute, ne s’avéra point sans succès, Joel parvint à ouïr le muscle cardiaque de la possible criminelle devenue dame en détresse. L’entente de ce rythme régulier le rassura et le fit sourire, il se redressa, puis détourna le regard, le portant plutôt vers le ciel. Lentement le brouillard avait commencé à se dissiper.
En portant son attention sur un regroupement de volatiles, sans doutes des hiboux qui rentraient à la volière, Joel se revit près du terrain de Quidditch, quelques jours plus tôt, il ne savait combien exactement, mais une chose dont il était certain, c’est que lorsqu’il avait levé le nez hors du bouquin qu’il tenait ouvert dans une main, il avait vu les Serdaigles dans les airs, sans doute pour un entraînement… Et l’un des noms qui avait résonné était…

"Scaper. Il baissa les yeux vers l’élève, de retour près du lac. C’est toi ça!"

Il la prit par les épaules et se mit à la secouer.

"Aller réveille-toi! Réveille-toi madame Scaper! Il sortit sa baguette et apposa le bout de celle-ci sur le front de la jeune fille. Réééveille toooi…" souffla Joel, rapprochant son visage de celui de la joueuse de Quidditch, un sourire amusé au coin de ses lèvres.
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Ena Scap
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyMer 29 Aoû - 5:19

Non, non, pas tout de suite. Ena n’était pas encore tout à fait calmée, et ne souhaitait prendre aucun risque, dans sa situation actuelle. Le garçon avait commencé à dire des trucs totalement bizarres auxquels la jeune fille avait prêté une oreille très surprise : mais… à qui parlait-il ? Y en avait-il un autre ? Quelle honte, ça aurait été le bouquet. Déjà que les autres élèves la trouvaient bizarre, le témoignage de deux jeunes gens selon lequel elle se serait effondrée sans raison sur les rives du lac ne ferait que renforcer cette réputation, et elle n’était pas sûre de le souhaiter vraiment… Cependant, n’entendant aucune réponse du potentiel acolyte, elle en déduisit plusieurs conclusions qu’elle examina tour à tour. L’élève se trouvait en possession d’une plume à papote, à laquelle il dictait cet épisode pour qu’elle l’inscrive dans son journal, lequel le suivait partout, même sur les rives du lac un samedi matin à l’aurore. Non, nul. Le jeune homme était accompagné de quelqu’un d’aveugle et muet, à laquelle il décrivait tout de manière approfondie. Non, ce serait triste. Et si ce mystérieux élève se parlait à lui-même, étant en fait un dangereux psychopathe échappé d’Askaban, qui prendrait son pied à énoncer avec moult détails la scène dans laquelle il réduirait sa victime en pièces dans les instants suivants ? *Evite de penser à ce genre de choses si tu veux te calmer, espèce d’idiote.*

Le fait même de réfléchir à autant de choses alors qu’elle se trouvait dans une situation hautement délicate était propre à Ena. Qui d’autre aurait eu le temps, et surtout la capacité, de faire marcher si fort son imagination dans un moment pareil ? Si cependant cette réflexion intense l’aidait à réduire son rythme cardiaque, elle était bienvenue, et Ena s’y abandonnait avec joie. Lorsqu’il la retourna sur le dos, elle en était à se demander avec quel outils il lui ouvrirais le ventre. Scalpel ? Sabre ? Baguette bien pointue ? Arg, ça serait gore. Les paupières hermétiquement closes, elle continuait de se torturer l’esprit avec ces idées macabres, laissant un pli de nervosité apparaître sur son front. Il lirait dans ses entrailles la fin du monde puis éclaterait d’un rire hautement machiavélique qui résonnerait sur les murs lointains du château, réveillant la populace. Qui donc se soucierais de sa mort, au fait ? Quelques amis peut être, mais en vérité, pas grand monde.
*Souris, Nena. Au moins, y’aura ta face sur le journal de l’école pendant deux semaines après ça…*

Pour ce qui est de la couleur de ses yeux, j’en parlerai ultérieurement. Voulait-il les crever ? Avant que l’esprit déjà encombré d’Ena ne se penche sur cette question, le jeune homme avait posé sa tête contre sa poitrine et ne bougea plus pendant quelques secondes. Aussitôt, tous les muscles de la dame en détresse se raidirent et elle dû faire un effort exceptionnel pour ne pas se dégager brusquement en hurlant « au violeur ! ». Car dans sa tête, tout était maintenant clair, il voulait d’abord profiter de son corps avant de se livrer à ses autres pratiques infâmes. Sinon, pourquoi une telle familiarité dans les gestes ?

Se calmer ? Raté.

Encore plus nerveuse qu’auparavant, Ena tressaillit mais garda la même position immobile. Elle accordait décidemment trop d’importance aux délires de son imagination… Scaper ! C’est toi ça ! Perspicace, le tueur. Un peu niais peut être. S’était-il renseigné sur sa personne avant de l’attirer par un odieux stratagème sur les rives du lac, à une heure où il était sûr de ne rencontrer personne ? La jeune fille continuait de faire marcher ses méninges, mais elle sentait de plus en plus qu’il y avait quelque chose qui clochait dans tout ça. Aller réveille-toi! Réveille-toi madame Scaper !
Non, donc, pas tout de suite… Il venait de la prendre par les épaules et la secouait avec frénésie, elle devait lutter pour garder son attitude d’inconsciente. Pourquoi donc voulait-il qu’elle se réveille ? N’était-ce pas plus simple et plus rapide de faire… tout ça alors qu’elle n’était pas éveillée ? Voilà le truc qui clochait. Réééveille toooi… Okay, okay. Ce n’était PAS un tueur, il n’allait PAS la déshabiller, ni la faire mourir dans d’atroces souffrances. C’était un élève, juste un élève. *Mais quelle idiote, merlin !* Aussitôt calmée par ce dénouement certes un peu décevant, Ena ouvrit les yeux, maintenant tout à fait normaux, et les posa sur le visage du jeune homme, qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion d’observer. … pas de fichier. Elle ne l’avait encore jamais rencontré à Poudlard. En 5 ans d’études, il fallait le faire tout de même… Il la fixait joyeusement et tenait sa baguette appuyée contre sa tempe. Hum, pour quoi faire, jeune homme ?

-…

Que dire dans cette situation extrêmement gênante ? Excusez moi d’avoir eu l’air d’un gros pâté pendant quelques minutes ? Veuillez retirer ce truc tout dur de mon visage ? Bonjour monsieur ? Ou alors le classique « Où suis-je ? » des véritables demoiselles en détresses (ce qui faisait indubitablement tout de suite super-sexy) ? Il fallait faire un choix parmi toutes ces alléchantes possibilités, et vite, ou sinon il allait la prendre pour une fille totalement aliénée qui aurait sans nul doute mieux fait de ne pas s’enfuir de l’infirmerie ce matin là. Quoiqu’il n’avait pas l’air mal non plus, lui aussi, dans le genre bizarre.

-Moi aussi je prendrais bien un chocolat chaud, avec de la guimauve.

Et voilà, elle n’aurait pas put faire pire. En plus, elle était totalement sincère. Toute endolorie de partout et frissonnante, elle aurait préféré se trouver à l’intérieur du château, emmitouflée dans une épaisse couverture, devant un chocolat chaud de la même couleur que ses cheveux, avec de la guimauve.
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Joel Blackburn
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyVen 31 Aoû - 22:30

-Moi aussi je prendrais bien un chocolat chaud, avec de la guimauve.

Joel demeura un long moment interdit, comme figé, le temps s’était arrêté dans sa tête. Ça arrivait, parfois… À force de vouloir l’abattre à grands coups de couteau et d’assassinat de réveils-matins, le bougeur d’aiguilles se vengeait, de temps à autres, comme par exemple là maintenant, en faisant passer Joel pour un élève un peu lent dedans sa caboche… Et donc, ainsi demeura t-il pendant la dizaine de secondes à venir, (et dix secondes, c’est long) soit comme ceci : le visage au-dessus de la Scaper, ses yeux rivés aux siens, ouverts, son visage fixe et sans expression très marqué, neutre. C’est qu’il fallut un temps, ce temps plus précisément (cette dizaine de secondes), pour que deux informations envoyées simultanément se rendent au cerveau sous la chevelure plus ou moins rousse du poufsouffle.

Alors voici donc l’état de la situation actuelle; la jeune fille disait désirer du chocolat chaud avec de la guimauve, elle aussi, et donc Joel se rendit bien compte qu’elle s’était éveillée, mais il prit également conscience d’une autre chose, et c’est qu’elle avait les yeux ambrés. Ses yeux bleus s’écarquillèrent lentement, et en même temps, avec sa main libre il sortit de la poche imaginaire de sa redingote imaginaire sa machine enregistreuse tout aussi fictive et pourtant tellement réelle. Toujours avec ce regard de détraqué, Joel appuya sur le bouton invisible et commença d’un ton tout à fait contrastant avec son air de robot, un ton de guide touristique, voyez le genre? Avec des intonations que trop charmantes dans la voix, comme des vagues, et un ton si heureux d’être là que c’est comme trop…

"Doré, jaune ou noisette, je ne saurais dire. Ambré, ambré est la couleur, ambré comme ambre, ambre non pas comme le prénom, mais ambre comme la pierre. Joli."

La machine fut stoppée, puis rangée, et Joel sourit, de retour sur terre, de son sourire sincère et confiant, gamin un peu. Il retira sa baguette de la tempe de la demoiselle et la rangea dans sa poche, puis se redressa, sentant que si ce n’était déjà fait, il avait dut faire éclater la bulle de la serdaigle. Et puis peut-être qu’il lui avait fait un peu peur… Bah si oui ce serait juste drôle, parce qu’en vrai de vrai, Joel il était tout sauf méchant… Pas vraiment et pas souvent, en tous cas… Juste détraqué, alors rien à craindre hein!
Et donc il se retrouva assis en tailleur à côté de la demoiselle plus en détresse, un malin sourire étirant ses lèvres, ses mains appuyées dans l’herbe, derrière lui.

"Tu ne me reconnais pas, n’est-ce pas? Les gens ne me reconnaissent pas souvent…" Ajouta t-il en paraissant songeur, rêveur même, levant les yeux vers le ciel toujours plus ou moins clair. Puis il reprit, reportant son attention sur Scaper, retrouvant un air espiègle.

"Moi par contre, je te reconnais. T’es Ena Scaper et tu joues dans l’équipe de quidditch! C’est pour ça que je t’ai reconnue… Tu vois des fois, on voit mieux d’en bas que d’en haut!"

Il ne s’écoute que rarement parler... (hélas)

"Tu ne me reconnais pas mais peut-être que tu connais mon chat, il s’appelle Louis. J’aime bien dire qu’il s’appelle Louis Blackburn, mais Paul me dit toujours que c’est pas une bonne idée de l’appeler comme ça, c’est comme lui prêter des caractéristiques humaines… Mais tu sais quoi, on s’en fiche! Comme tu te fiches sans doute de toutes les conneries que je débite… Tu peux m’arrêter hein, là je vais passer pour un débile en manque de relations sociales… Mais c’est pas le cas, habituellement je parle avec mon chat."

Rassurant non? Joel soupira en baissant la tête, fixant son regard sur le sol un court moment, puis, avec un discret sourire au coin des lèvres, releva la tête vers Ena.

"Bref, t’es chanceuse Ena, et oui j’te jure, parce que t’as devant toi un réputé faiseur de chocolats chauds! Qui plus est bien aimé des elfes de maisons, et donc qui peut avoir accès aux cuisines, avec modération bien entendu, mais j’y suis pas encore allé depuis le début de l’année alors ca devrait aller. Et puis on a bien rigolé l’autre soir avec Norbert alors…" Sourire d’excuses, il était sur le point de dérailler, encore.

Joel se leva, prêt à partir mais avant, il tendit sa main à Ena pour l’aider à se relever, souriant.

"Tu viens?"
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyLun 3 Sep - 13:24

Le jeune homme semblait perdu dans ses pensées, encore quelques secondes après qu’Ena ai formulé sa requête gourmande. He bien, elle avait dit quelque chose de mal ? Bon, d’accord, ce n’était pas vraiment logique de demander une telle chose juste après avoir stimulé un malaise, mais Ena était-elle seulement logique ? Bien sûr qu’elle l’était, c’était simplement une logique spéciale, sa logique à elle, et ça avait tendance à déconcerter quelque peu ses interlocuteurs. Mais après tout, c’était lui qui avait parlé de chocolat chaud à la guimauve en premier, et pour des raisons tout aussi inconnues que la jeune fille.

D’ailleurs, le voilà qui recommençait avec ses bizarreries : il venait de mimer quelque chose qu’Ena ne compris absolument pas, et semblait tenir entre ses doigts un objet invisible. Les sourcils de la jeune fille se froncèrent alors qu’elle fixait avec intensité le vide au creux de la main de l’élève. Qu’était-ce donc ? "Doré, jaune ou noisette […] Joli." De quoi parlait-il ? Décidemment, ce garçon restait une énigme pour la serdaigle ! Si ce n’était pas un psychopathe, il pouvait cependant s’avérer dérangé. Mais en fait, son attitude plaisait particulièrement à Ena. Il ne semblait pas être de ceux qui se prenaient au sérieux en lui lançant des regards goguenards alors qu’elle les croisait dans les couloirs du château. Sa façon de parler dans le vide à un objet invisible était même très drôle, et un sourire amusé finit par apparaître sur le visage de la jeune fille, l’éclairant considérablement. Cependant, elle ne trouva rien à dire après qu’il eu finit de décrire ce qu’elle pensait être ses yeux (seule partie de son corps que l’on pouvait considérer comme ambrée). Encore heureux qu’il ne les ai pas observés quelques minutes plus tôt…

Il se redressa, s’assit en tailleur à coté d’elle et rangea sa baguette, enfin. "Tu ne me reconnais pas, n’est-ce pas? Les gens ne me reconnaissent pas souvent…" En effet, Ena n’était toujours pas parvenue à mettre un nom sur son visage. Si il était élève à l’école depuis ses 11 ans, comme elle, cela paraissait surprenant qu’elle n’y arrive pas. Les derniers mots qu’il prononça serrèrent le cœur de la jeune fille, qui les trouvait amers et plein de sous-entendus peut être pas volontaires. C’est pourquoi elle fit un effort exceptionnel en fermant les yeux pour fouiller une nouvelle fois dans sa mémoire. Hum… Du jaune. Elle l’avait vu habillé en jaune lors d’un match de quidditch.

-Tu es à Poufsouffle, non ?

Ce n’était pas vraiment top, mais c’est tout ce qu’elle arriva à tirer de sa mémoire à cet instant. Un petit sourire encourageant était revenu se nicher au coin de ses lèvres, incertain. "Moi par contre, je te reconnais. […]d’en haut!" Lentement, Ena fit un signe de tête pour lui signifier qu’il avait bien vu. Comme ça il venait regarder les entraînement de quidditch ? Ce devait être un fan alors. Peut être même qu’il faisait partie de l’équipe des pompoms, comme ces quelques garçons excentriques qui avaient absolument voulu en être, au grand étonnement de la jeune fille. Le concept même de l’équipe des pompoms girls lui passait au dessus de la tête : elle avait le plus grand mal à concevoir que des gens puissent avoir envie de s’exhiber à moitié nus en s’égosillant pendant toute la durée d’un match de quidditch, et en s’étant fourré dans la tête que cela encourageait les joueurs. Quelle idiotie, vraiment…

"Tu ne me reconnais pas […] je parle avec mon chat." Cette fois, ce ne fut pas un sourire que la réplique parvint à arracher à Ena, mais bien un petit éclat de rire, qui résonna comme un tintement de clochette. Elle ne savait pas très bien si le jeune homme était sérieux, mais ça n’avait pas une grande importance à ses yeux, il était simplement drôle. Des chats… Il y en avait des tas qui déambulaient dans le château, et même si la serdaigle aimait bien les câliner de temps en temps, elle ne savait absolument pas lequel appartenait à tel ou tel élève. Alors, à moins que le chat n’ai eu un tatouage « Louis » sur le dos ou entre les oreilles, elle n’aurait sût dire si elle l’avait déjà rencontré au détour d’un couloir ou pas.

-Peut être bien, mais il faudra que tu me le présente, j’aime beaucoup les chats.

Blackburn, il s’appelait donc Blackburn. C’était une information qui ne servit pas tout de suite à Ena, mais qu’elle classa dans le tiroir au fond de l’hémisphère gauche de son cerveau, pour le ressortir plus tard si besoin était. Non non, qu’il ne s’arrête pas ! Elle adorait l’écouter, il semblait tellement sérieux alors qu’il lui parlait de ses relations sociales avec son chat… Son sourire ne la quittait plus. Lorsqu’il fit une pause, elle pencha la tête sur le coté pour l’inciter à continuer. "Bref, t’es chanceuse […] avec Norbert alors…" Elle s’était reconcentrée pour ne pas perdre le fil de son récit lorsqu’il s’interrompit une nouvelle fois, se leva et lui tendis la main pour la relever. "Tu viens?" Sans hésiter, elle attrapa sa main et s’appuya dessus pour se relever, avant d’épousseter ses vêtements.

-Si c’est pour m’offrir un chocolat, je viens sans hésiter. Tu pourras me donner la raison pour laquelle tu as déboulé sur la plage comme une flèche et m’expliquer pourquoi tu m’as lancé un sort, ça m’a fait plutôt peur. Et puis, peut être que tu finiras par me donner ton nom…
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Joel Blackburn
Poufsouffle ~ 7ème
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyJeu 6 Sep - 4:37

Poufsouffle… Bien vu! À cette question/affirmation Joel répondit brièvement par un simple hochement de tête avant de continuer son discours, apprenant à la suite de ses dires qu’il était en présence d’une admiratrice des chats. Louis l’aimerait sans doute, si elle savait bien lui frotter la tête.
Joel aida la demoiselle à se relever puis relâcha sa main et prit la direction du château en compagnie de la serdaigle. Ses paroles le firent sourire. Lui donner son nom… Il rangea ses mains dans ses poches, parut songeur, regarda autour, toujours en continuant de marcher.

"Te donner mon nom hein… En coin il regarda Ena un instant, les yeux rieurs, pour ensuite reporter son regard devant lui. Si je te donne mon nom, c’est pour que tu le retiennes, je t’avertis… Si tu l’oublies, alors tu devras te débrouiller pour le retrouver seule."

Sans rien ajouter, et apparemment avec l’intention de ne rien ajouter de plus, Joel se tut et continua sa marche, comme si tout avait été dit. Il se mit même à siffler au bout d’un très court instant, un air joyeux et improvisé. Entre deux notes cependant un mot s’échappa de sa bouche…

"Joel."

Et il se remit à siffler, mais arrêta bien vite. Il soupira en haussant puis abaissant les épaules.

"Je t’ai prise pour un tueur fou tout à l’heure, tu m’excuseras. En fait j’ai été surpris je me croyais seul. Je faisais mon jogging et je venais de me planter en butant sur une roche…"

Il tourna alors vivement la tête pour regarder derrière lui, scrutant le mince brouillard d’un air de prédateur.

"D’ailleurs, elle ne s’en sortira pas si facilement… Je reviendrai…"

Joel regarda devant lui de nouveau, retrouvant sa bonne humeur.

"On arrive, on arrive! Je sens déjà l’odeur du cacao me flatter les narines!"

Joel poussa la porte du château et invita Ena à y pénétrer d’un gracieux signe de main, en galant gentleman. Il referma ensuite bruyamment la porte en la tirant de ses deux mains puis se mit à trotter vers l’escalier, qu’il escalada à coup de deux marches à la fois, parfois plus.

"Vite, vite, vite!"

Pourquoi se presser? Parce qu’il en avait envie et c’était plus drôle ainsi. Les élèves étaient encore rares dans les couloirs à cette heure matinale. Joel lui avançait en courant à demi, s’adossant par moments sur les murs, se penchant pour vérifier un couloir avant d’y bifurquer, un peu à la manière des espions dans les livres ou au cinéma. Il s’arrêtait par moments et faisait signe à Ena de le suivre, que la voie était libre. La machine enregistreuse avait été remplacée par la musique de James Bond.
C’est devant un tableau représentants divers fruits que Joel s’arrêta. Il regarda autour. Personne.

"C’est bon, la voie est libre." Chuchota t-il à l’attention d’Ena qui, peu importe son implication dans l’univers palpitant de Joel, était considérée comme complice par le jeune homme.

Ce dernier tendit un doigt vers une poire peinte sur le tableau, il la chatouilla et elle réagit, soit en échappant un petit bruit étrange qui devait être un rire, qui sait comment ça rit, une poire… et le tableau s’ouvrit, s’enfonçant dans le mur, comme une porte. D’une main Joel fit signe à Ena de le suivre

"Par ici!"

et s’engouffra dans un petit couloir noir.

[si ca te va, je propose que tu mettes fin au sujet ici et je continuerai dans un nouveau topic aux cuisines ^^]
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MessageSujet: Re: Des têtes dans le brouillard [matin]   Des têtes dans le brouillard [matin] EmptyDim 9 Sep - 4:11

[Okay, on fait comme ça ^^]

Pourquoi oublierait-elle son nom ? Avec une mémoire comme la sienne, cela était totalement inconcevable. En se concentrant un peu, elle arrivait à se souvenir de la couleur de la cravate du vendeur qui lui avait fait essayer sa première paire de chaussures *Jaune !* ou même du nombre de fourchettes dans la vieille vaisselle en argent de sa mère *14* , alors si il s’agissait du nom du jeune homme qui avait faillit la blesser sur les rives du lac un samedi tôt le matin, c’était clair qu’elle s’en souviendrai.

Alors, ce nom ? Il s’était mis à siffler… Cependant il glissa entre les notes deux syllabes, et Ena sourit sans le regarder. C’était amusant, quand même, d’avoir rencontré quelqu’un presque aussi étrange qu’elle. Surtout dans de pareilles circonstances… La jeune fille en aurait souhaité de meilleures, mais apparemment aucun des deux ne l’avait mal pris.

"Je t’ai […] une roche…" Un tueur fou ? Quelle coïncidence, quel parallélisme de paranoïa ! Tous deux semblaient s’être trompés de la même manière. Deux êtres aussi semblables étaient faits pour se rencontrer un jour ou l’autre \o/

-Pour être honnête, moi aussi je t’ai pris pour un psychopathe. On n’est jamais assez prudents, et puis il n’y a que les allumés pour se trouver sur les rives du lac à une heure pareille.

Un sourire en coin, Ena avait tourné la tête vers lui en marchant pour constater qu’il s’était arrêté afin d’adresser à la roche en question des menaces plutôt effrayantes… La serdaigle ne se serait pour rien au monde mise à la place de la pierre à cet instant là. *Quoiqu’elle doive être en train de se trémousser pour s’enfoncer un peu plus profondément dans la terre…* Amusée par cette idée, la jeune fille repris sa marche à travers les herbes du parc en compagnie de Joel.

Ensemble, ils entrèrent dans le château sous les regards intrigués des quelques lève-tôt de l’école. Emmitouflés dans d’épais pulls de laine, ils posaient sur les deux serdaigles trempés par la rosée et grelottants de froid des yeux effarés qui semblaient poser des questions du style « Mais qu’est ce que ces deux énergumènes pouvaient bien faire dehors à l’aurore ? » Ignorant cependant ces reproches indiscrets bien mal dissimulés, Ena gravit les escaliers d’une démarche hautaine à la suite de son chevaleresque compagnon qui était déjà en haut à l’attendre.

Il semblait avoir adopté un nouveau jeu de mimes : on aurait dit un agent secret -_- Se plaquant contre les murs et balayant chaque couloir du regard avant de les parcourir, il était totalement immergé dans un délire du style James Bond, ce qui fit beaucoup rire Ena. Le souffle court, elle avait cependant du mal à suivre son rythme effréné et bouscula par inadvertance plusieurs élèves qui l’injurièrent copieusement. Désolé, la faim n’attend pas. Et puis elle n’avait aucune envie de perdre la trace de Joel, qui se tenait maintenant caché derrière un pilier de pierre et lui faisait un signe de la main pour la faire venir à lui. A bout de souffle, la James Bond’s Girl siliconée qu’étais maintenant Ena se cala contre le mur à ses cotés et tenta de prendre l’air le plus sexy pour placer sa réplique unique.

-On peut y aller, espion Joel ?


Réponse instantanée du héro su-cité : "C’est bon, la voie est libre." Et il tendis le doigt vers une nature morte à laquelle Ena n’avait pas prêté attention jusqu’alors, avant de chatouiller le ventre rebondit d’une poire de jolie couleur verte, qui se mit à gazouiller avec hystérie. Le rire d’une poire ? Pourquoi pas. Avec stupéfaction, l’héroïne amatrice fixa le tableau qui s’enfonçait dans le mur afin de dégager l’encadrement d’une porte, derrière laquelle s’allongeait un couloir sombre. Il s’en échappait de multiples odeurs appétissantes qui firent saliver la jeune fille. *C’est donc là que se trouvent les cuisines…* Curieusement, en 6 années d’études, elle n’avait jamais manifesté le besoin de se rendre aux cuisines et découvrait donc pour la première fois le passage secret qui y menait.

Sans l’ombre d’une hésitation, elle s’engouffra dans l’ouverture ainsi ménagée à la suite de Joel et entendit quelques instants plus tard le panneau se refermer lourdement derrière elle, les plongeant dans le noir…
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