Dans un couloir a quelques pas de la

La journée avait bien commencés. Il s’était levé a 10h du matin, changement des 5h du matin, pour une rare fois, son cadran ne réveilla personne dans le dortoir, car tous semblait déjà debout et ce fut même Taylor qui pressa sur le bouton pour fermer le cadran, laissant l’adolescent dormir d’avantage. Évidement, les deux garçons s’étaient connu quelques semaines plutôt, alors que Lean était sortit avec sa planche à roulette pour faire quelques tours, il était rencontrer Taylor Winchester, un jeune homme très doué sur des patins à roue alignée. Aussitôt Lean s’était attaché au garçon, l’harcelant de question et surtout en voulant en savoir plus sur les cours qu’avait pris le garçon pour devenir aussi doué. Bien sur, depuis ce temps les deux jeunes hommes étaient devenus d’excellents amis et passaient beaucoup de temps à parler de Planche de Skate ou encore de patin à roulette. Et même si Liam, le cousin de Lean était présent dans le même dortoir, ça avait été Taylor qui ferma le cadran… Chose bien, même si celui-ci avait réussi a réveiller le jeune homme décoiffer sous les couvertures. S’étirant un long moment, il se redressa en sautant en bas de son lit. Le soleil plongeait dans la pièce, la réchauffant doucement alors que plusieurs élèves quittèrent le dortoir. Taylor en faisait partie. Après avoir salué le jeune McLane il quitta la chambre, laissant celui-ci seul avec un jeune garçon d’onze ans qui l’observait attentivement. Depuis quelques temps, voir même depuis la rentrée scolaire, ce jeune homme l’observait toujours. Comme s’il cherchait à comprendre quelque chose. Muet, il ne parlait jamais, se contentant uniquement de regarder Lean de long en large et de haut en bas.
Lean avait beau lui demander ce qu’il y avait, mais jamais il n’obtenait une réponse. Simplement un regard suspicieux et le garçon quittait la chambre.

Une fois seule – ce dont Lean attendait toujours- il se dirigea vers son armoire et en saisit quelques vêtements. Un t-shirt noir, ainsi qu’un simple jeans d’une couleur un peu plus pale que son t-shirt… Bien évidement, quand il remarqua son bras, une grimace étira son visage et il saisit une veste qui trainait sur son lit… Voyant qu’il s’agissait de celle de Matt, il sourit et la mit. Après tout, ce n’était pas comme s’il ne connaissait pas le jeune homme . Quittant finalement la chambre pour se rendre dans la grande salle, une petite faim quoi, il prit place a la table des Poufsouffles, saisit un morceau de pain, bu rapidement son verre de jus d’orage, sous le regard noir de Sarah qui lui demandait de bien vouloir s’assoir plutôt que de boire debout comme un crétin. Souriant à sa cousine, il l’embrassa sur la joue, puis quitta la grande salle en laissant tomber son skate sur le sol, sautant sur celui-ci. Même si le concierge ne semblait pas vraiment partant pour voir un élève rouler ainsi dans l’école, il avait longuement abandonné l’idée de lui courir après, tout comme quand c’était avec Taylor.

Roulant toujours dans le couloir, Lean écarquilla les yeux quand il vit une jeune fille tout droit devant lui, tenant la gazette du sorcier dans les mains. Jamais elle ne pourrait le voir attend et l’évité. Regardant dans tout les directions en cherchant la meilleure solution, Lean soupira puis sauta en bas de son skate, laissant celui-ci poursuivre sa route, tombant finalement des escaliers un peu plus loin, ayant bien évidement évité la jeune fille. Mais voilà, en sautant il avait perdu pied, puis … Percuté la demoiselle, tombant tout les deux sur le sol. Position plutôt fâcheuse quand on pouvait voir un Lean par-dessus une Serpentard qui semblait ne plus rien comprendre de la situation présente. Toussant faiblement, les deux mains de chaque côté du visage de Ruby, Lean sourit grandement, tel un imbécile.

«- Euh … Pardon ? Tu ne regardais pas ou tu allais, et comme hurler de dégager était trop long, j’ai préféré te tomber dessus, comme ça pour le plaisir de faire connaissance plus rapidement. »

Riant bêtement, Lean resta ainsi… Sans vraiment penser qu’il pourrait peut-être … Se redresser?

Baguette magique coincée dans les cheveux en un impeccable chignon, Ruby tapotait nerveusement contre le bord de la table des Serpentards, attendant son exemplaire quotidien de la Gazette du Sorcier avec une impatience inhabituelle. Il fallait dire que les évènements des jours passés, relatifs aux exploits de Mangemorts plus ou moins connus, l'intéressaient tout particulièrement, et la confortaient dans son indécrottable théorie selon laquelle le Ministère de la Magie était juste bon à camoufler son incroyable inutilité. Bah. Quand elle y serait Ministre, tout changerait. Elle opterait d'abord pour une révision totale du système magique, et ce dans tous les Départements, virerait les incapables, donnerait les postes aux plus méritants, améliorerait la hiérarchie, y exercerait une poigne de fer, tout en prenant garde de ne pas répéter les erreurs du passé. En définitive, rendrait le gouvernement magique efficace, en le révolutionnant radicalement. Et le pire, c'est qu'elle s'en sentait capable ; l'ambition avait toujours été quelque chose d'inné chez la jeune Serpentarde. Enfin. Pour le moment, elle était à Poudlard, et devait se contenter de suivre les activités Mangemortesques par la voie du grand public, celle de l'information sorcière, qui d'ailleurs tardait un peu trop à son goût, pour ce qu'elle était. Pour ce qu'elle était ? C'est ainsi que Ruby la voyait. La Gazette était sévèrement contrôlée par le Ministère, et ne laissait en conséquence filtrer que ce que l'on voulait bien y voir. Quoique. Les noms de victimes n'avaient pas été épargnés, lors du dernier article de Drove, et McFarlane Junior -troisième du nom- commençait d'ailleurs sérieusement à vouloir voir ce fameux Lean McLane, plutôt connu pour ses frasques de "skate" -bidule moldu à roulettes- dans les couloirs de l'école, que pour être une victime de Mangemort. La prochaine fois qu'elle le trouverait à vagabonder, pensa-t-elle en buvant une dernière gorgée de jus de citrouille, elle l'attraperait au vol, quitte à lui faire un croche-patte pas classe du tout, ou, pire, l'accoster avec gentillesse et douceur, sourire à l'appui.
Jetant un oeil à la fenêtre de la Grande Salle, d'où arrivaient normalement la tonne de hiboux postaux, elle tapota avec plus de vigueur sur le bois de la table, stressant sans s'en rendre compte le Première Année assis à ses côtés, perturbant par la même occasion la pauvre Anson, qui tentait de se remaquiller non loin de là. La préfète croisa son regard exaspéré, auquel elle rendit une oeillade parfaitement neutre, mais tendant dangereusement au je-m'en-foutisme aigu. Qu'elle se plante son mascara dans l'oeil si ça lui chantait, ce n'était pas ça qui allait faire arriver son journal moins vite. Un froufrou duveteux attira son attention, lui faisant tourner la tête vers le premier hibou de la fournée, allumant une lueur nouvelle au fond de ses iris, la soulageant d'un poids non négligeable. Elle pria intérieurement pour ne pas se faire harceler par les bestioles à plumes dans un mauvais remake d'Hitchcock, évita le raz-de-marée de jus de citrouille qui submergea son coin de table lorsque la chouette y laissa tomber le journal, et essorra rapidement sa lecture journalière à l'aide de sa baguette, sacrifiant sans peine sa coiffure pas franchement recherchée. Elle se jeta sur la une, distingua une forme floue qui s'agitait, crut voir s'étaler le mot "Mangemort". Elle qui n'était pas automatiquement myope payait ce matin-là ses heures nocturnes penchées sur ses livres de cours, qui lui avaient fait méchamment tirer sur sa capacité visuelle. Vite, vite, ses lunettes. ... Ses lunettes... Et merlin. Légèrement échauffée d'avoir été aussi cruche qu'une McKalven écervelée -triple redondance-, Ruby roula la Gazette entre ses doigts, et fila jusqu'aux cachots sans tenter un accio qu'on aurait pu intercepter un peu trop facilement. Quand même, c'était ridicule. Être obligée de descendre jusqu'à la Salle Commune pour pouvoir lire un malheureux article... Et quel article, en plus. Mais ça, elle ne l'apprendrerait que quelques temps plus tard.
Arrivée au dortoir, elle fit main basse sur ses précieux verres -fashionement rectangulaires, aux bords rouge foncé-, bien heureuse de ne pas avoir croisé sa chère soeur au détour d'un couloir -elle aurait même laissé passer une tentative de meurtre pour pouvoir lire tranquillement son journal, dire à quel point l'affaire l'importait- et s'assit dans un des fauteuils de la Salle Commune, se plongeant dans sa lecture, sourcils froncés, comme à chaque fois qu'elle se concentrait. ... Où était passée sa baguette ? Grande Salle. ... Oh et flûte. Finissant de dévorer la Une, elle ouvrit la première double page tout en se remettant debout, et commença à gravir les marches des cachots sans même regarder autour d'elle. Elle représentait en ce moment même l'intello stéréotypée de base, lunettes sur le nez, absorbée par une lecture des plus sérieuses, une insigne de Préfète -nouvelle marque de rigueur- sur son uniforme. Bah. Peu lui importait.

Jusqu'au moment où, près de la Grande Salle, hypnotisée par les lignes noires qui s'étalaient sous ses yeux -et qui, en définitive, ne se révélaient pas plus palpitantes que ça-, Ruby fit une rencontre plutôt... Renversante -et surtout, qui fait très très très très mal. Si si, tout ça. Alors qu'elle voyait justement le nom de Lean défiler sous ses yeux -dans une vaine allusion au précédent numéro-, son exemplaire de la Gazette du Sorcier vola dans les airs, tandis qu'elle se retrouva violemment plaquée au sol, sentant tous les os de son corps accuser le coup avec difficulté. A se demander s'il n'y avait pas eu une maladie des os de verre, répandue quelque part chez ses ancêtres. Lunettes de travers, elle ouvrit rapidement les yeux, et tomba sur un Lean toussotant, tandis qu'elle arborait une expression mi-ahurie, mi-perdue, les mains encore fermées sur des bouts arrachés de journal. Qu'est-ce qu'il venait de se passer, au juste ? Et qu'est-ce que... Hein ? Il s'expliqua brièvement, lui faisant froncer les sourcils tout en se remettant du choc, alors que les dernières feuilles journalistiques échouaient lentement à terre. "Plaisir" ? "Faire connaissance" ? Deux mots techniquement incompatibles chez Ruby McFarlane. Elle le regarda rire sans un mot, haussant un sourcil dans une expression perplexe. ... Avait-il eu des séquelles mentales suite à l'attaque des Mangemorts ?
"Oh. Ah.", fut-elle seulement en mesure de répondre dans un premier temps, s'extripant définitivement de son état de choc. Il aurait pu choisir un autre moyen de lier connaissance, comme... Euh... Okay, avec Ruby, la méthode forte était la seule vraie solution. Mais... Il ne pouvait pas se relever, là ? Pas que les cancans des élèves alentour, découvrant un McLane sur une McFarlane -en plus ça sonnait presque pareil ._.-, ne l'atteignait vraiment, mais, c'était quand même... Pas très confortable. Sens propre, et figuré. Surtout pour quelqu'un d'aussi inexpérimenté dans les relations sociales que la Vert et Argent. "McFarlane. McLane, c'est ça ? Enchantée.", finit-elle par décréter sur son ton habituel, sauf qu'allongée dans un couloir, c'était pas pareil. Le pire, c'est qu'elle l'était vraiment, enchantée. Parce que comme ça, elle allait enfin pouvoir en savoir plus. ... Il fallait qu'elle fasse un effort de politesse. Voire de chaleur humaine ? ... Oula. Etape par étape, en premier lieu. Elle jeta un oeil aux mains de Lean, qui lui barraient toujours le chemin, regarda brièvement leur position, et en conclut qu'elle ne pouvait pas s'échapper sans l'aide du Poufsouffle.
"... Tu voudrais pas bouger ?", demanda-t-elle sur un ton presque non-indifférent, le fixant dans les mirettes, enlevant ses verres de vues. Surtout qu'elle avait encore un peu envie de lire son article, et récupérer sa baguette, aussi. Quoique, le cas de Lean ne passait-il pas avant tout ça, pour une fois qu'elle l'avait sous la main ?
... Que c'était dur, d'avoir la classe par terre. Et surtout, de faire la conversation, qui, franchement, s'avérait plutôt stérile.