La salle d'eau

Ah, un bon bain chaud…il n’y avait, aux yeux de la jeune fille, rien de plus agréable, surtout quand on venait de réconforter sa petite sœur qui pleurait son énième chagrin d’amour dans le parc nocturne et particulièrement glacé de ce capricieux mois de Mars. Etant donné la chaleur de la journée, Monika avait revêtu des vêtements estivaux, ne s’attendant pas à la soudaine chute de température qu’engendrerait l’arrivée de la soirée et ne prévoyant guère plus qu’une demoiselle de deuxième année, sans doute amie de Kiziah, l’informerait que sa petite soeur sanglotait dans les jardins de Poudlard. Assurant son rôle de sœur aînée et par la même occasion consolatrice à mi-temps, elle s’était sentit obligée de quitter l’agréable tiédeur de la salle commune pour endurer le froid croissant de la nuit. Et tout ça pour quoi ? Pour apprendre que l’amoureux momentané de sa sœurette avait osé partager secrètement avec une Serpentarde un paquet de Dragées Surprises de Bertie Crochue, qui l’avait remercié en un innocent baiser sur la joue. Kiziah, témoin de la scène, choquée par l’infidélité de son Prince, avait alors fuit le château pour se retrouver ici.

Monika adorait sa sœur, comme elle les aimait toutes. Seulement, elle devait avouer que le côté fleur bleue de Kiziah et la tendance à pleurnicher pour un rien avait tendance à l’exaspérer. C’est vrai, quoi ! Elle n’avait que 12 ans. N’avait-on pas idée de déjà s’intéresser aux garçons à cet âge là ? Où était donc passée la douce innocence de l’enfance ? Monika ne se rappelait pas avoir été aussi précoce alors qu’elle mesurait à peine trois pommes. Plus les années passaient, plus elle avait l’impression que les jeunes élèves rapetissaient tout en devenant plus arrogants. C’était un monde, tout de même ! Si elle n’était pas aussi fière de sa jeunesse, elle se serait volontiers écriée ; « De mon temps, ce n’était pas comme ça ! » alors que des Premières Années se bécotaient au détour d’un couloir.

Si Monika ne connaissait pas l’existence de la salle sur demande, cela ne l’avait pas empêché d’y venir avec une idée bien précise en tête. Elle avait en effet, au cours de sa 2ème année, trouvé une vaste salle de bain, au 4ème étage. Cela était tombé à pic, puisque Peeves venait tout juste de lui lancer quelques bombabouses bien fraîches. Elle avait donc découvert, comme par enchantement, cette belle salle d’eau. Elle pensait que c’était celle des Préfets, bien que trouvant étrange que cette dernière soit si facile d’accès ; mais peu importait, puisque de toute façon, les nombreuses fois où elle y était retourné, personne ne l’avait dérangé. Et comme le moyen le plus efficace d’apaiser la jeune femme était un bain particulièrement mousseux, ce fut donc tout naturellement qu’elle se dirigea vers cette fameuse pièce, seule, alors que la plupart de ses camarades dînaient dans la grande salle. Elle la chercha plus longtemps que prévu, mais finit, au bout de la troisième fois, par voir la porte adéquate. Cela faisait toujours ainsi, mais Monika ne s’était jamais penchée sur la question. De toute manière, ce n’était pas important.

La salle en question ressemblait de toute évidence à celle des Préfets, ayant en son centre un large bassin, bordé de robinets. Aux coins et au fond de la pièce, s’étalaient de larges cabines de douches, tandis que des lavabos et des miroirs avaient été aménagés sur les côtés.

Après s’être dévêtît, la jeune femme se glissa tendrement dans la baignoire, à présent emplie d’eau parfumée et de mousse laiteuse. Poussant un profond soupir de satisfaction, la demoiselle, les bras le long de la bordure, ferma les yeux, la tête en arrière, laissant entrevoir ses genoux et la naissance de sa poitrine, celle-ci pudiquement cachée par l’écume blanchâtre des flots. Sa peau brune contrastait avec la pâleur de la mousse, et ses cheveux, lâchés, retombaient dans le vide ou ondulaient mollement dans l’eau. Elle chantonnait une musique incohérente, qui fut bientôt reprise par l’étrange objet rouge, posée sur un lavabo non loin de là. C’était une radio, engin moldu, qui éclatait d’une couleur sang, semblant même légèrement bougée au rythme de la mélodie qu’elle émanait ; méli-mélo de banjo et de maracas, il n’y avait aucunes paroles, seulement un air avec un thème répétitif. L’uniforme Poudlarien de la demoiselle avait été soigneusement plié sur le bord de ce même lavabo.

Dix minutes passèrent alors que la jeune fille se prélassait toujours dans l’unique et immense baignoire de la salle d’eau. Puis, elle se leva doucement, l’air serein, l’esprit à présent dénudé de toutes pensées négatives. Elle tendit sa main au centre, là ou se trouvaient, dans une coupelle dorée, une multitude de savons. Elle en effleura un, désirant le prendre ; mais à peine l’eût-elle touché que celui-ci fit un bond vertigineux avant de plonger violemment dans le bain. Laissant planer une seconde de silence, observant avec étonnement le trou d’eau que venait de faire l’objet dans cet océan de mousse, Monika, sans plus se soucier de cette étrange réaction, plongea à son tour sa main, cherchant à le récupérer. Mais alors qu’elle sentait la surface ronde et lisse du savon, celui-ci sauta de nouveau, atterrissant cette fois-ci sur la tête de la demoiselle, dans un choc pas vraiment violent mais tout de même douloureux. Un petit rire coquin se fit alors entendre, provenant sans nul doute de la matière rose bonbon qui s’était perchée sur son crâne. La vérité n’était guère difficile à deviner ; l’objet avait été ensorcelé.

« Maudite savonnette. » siffla t-elle entre ses dents, maudissant intérieurement les imbéciles coupables de ce sortilège.

Elle était presque sûre que c’était l’œuvre de plus jeunes. C’était la grande mode, en ce moment, chez les Troisième Année ; ils aimaient bien envoûtés certains objets, tout cela parce que l’un d’entre eux avaient eut la mauvaise idée d’apporter le livre de sorts de son grand frère, qui, lui-même, semblait être un grand farceur. Non mais vraiment ! Ces nains devenaient décidément très incommodants. Est-ce que, elle, avait déjà ensorcelé un quelconque objet à des fins personnelles ?...Hmrf, oui, sûrement, mais elle, au moins, elle avait 14 ans. Et puis, elle n’avait pas enchanté un savon, juste une théière qui pinçait de son bec tout ceux qui la touchaient, un parchemin qui mettait le plus de fautes possibles dans tout ce qu’on écrivait, un numéro de la Gazette du Sorcier qui hurlait à tue-tête les informations qu’il contenait et sûrement encore bien d’autres. Mais que voulez-vous, la fougue de l’adolescence…et elle, c’était justifiée. Elle testait juste quelques sorts piqués ci et là dans un grimoire vendu chez Zonko, au Pré-Au-Lard.

Respirant profondément, elle posa la main sur sa tête en vue de reprendre le savon. Mais, comme il fallait s’y attendre, celui-ci ne s’arrêta pas là ; il bondit de nouveau, poussant alors un cri qui ressemblait étrangement à celui de Tigrou dans Winnie l’Ourson, atterrissant sur la bordure de la baignoire. Monika était orgueilleuse, et avait par-dessus tout horreur que l’on lui fasse preuve d’une quelconque insolence, et cela était aussi valable pour les savons. Sa baguette se trouvant dans la poche de sa cape, qui, comme nous l’avions dit, se trouvait sur le lavabo, et n’ayant aucune envie de se lever juste pour pouvoir attraper un tel objet, Monika, usant donc des ses mains, rabattit ses dernières sur le savon. Elle le toucha, elle faillit même s’en emparer. Mais, comme tout bon savon qui se respecte, il était glissant, atrocement glissant, si bien qu’il partit violemment en avant, rebondissant sur une cabine de douche puis sur la porte, chutant par terre dans un gémissement plaintif. N’ayant aucun remord à avoir ainsi blessé le pauvre petit savon, Monika, sourire aux lèvres, se leva, enjambant la baignoire, s’avançant vers la boule rose bonbon agonisant sur le sol.

Pas vraiment pudique, il est vrai, l’eau ruisselait sur son corps nu tandis que des traces de mousse s’étalaient encore sur sa peau, la demoiselle n’en semblait guère gênée. Après tout, elle était seule, et allait juste récupérer un savon farceur, rien de bien long, si toutefois celui-ci n’avait plus assez de force pour faire ses galipettes, ce dont elle ne doutait pas...à tort. Elle se pencha, touchant la sphère parfumée, qui poussa un hurlement suraigu en glissant soudainement sur le côté, bavant par la même occasion sur le parquet lustré. Mais cela n’alarma guère Monika, qui, relevant la tête, venait de s’apercevoir que la porte s’était ouverte.

[ Topic Libre à qui veut Razz

]

La journée avait été banale. Elle avait erré dans les couloirs quand un gâteau à la crème était venu s'écraser sur sa tête. Elle s'était vivement tournée vers un groupe de Serpentard qu'elle savait responsable et les insulta de tous les noms. Kira était ensuite partie à la recherche d'un endroit où elle pouvait réparer les dégâts. La vengeance était un plat qui se mangeait froid. Ils le lui paieraient au centuple un jour ou l'autre.
Des morceaux de gâteau étaient maintenant accrochés dans ses cheveux et dégoulinaient sur son uniforme qu'elle n'avait pas encore eut le temps de retirer. Elle fila vers son dortoir et pris aussitôt de quoi se laver les cheveux, se sécher et se changer. Kira fis une bonne partie des salles de bain, mais les élèves remontaient et les files d'attentes s’allongeaient. La Poufsouffle ne voulait pas qu'on la voie comme ça, les moqueries, elle en avait assez supporté comme ça pour la journée.
Elle alla se réfugiée loin du regard des autres, dans les toilettes de Mimi geignarde. Elles étaient devenues plus ou moins amies toutes les deux. Mimi éclata d'un rire franc, elle se moquait de Kira, c'était visible.

"Oh! C'est bon hein Mimi!"

"~Tu es vraiment ridicule comme ça Kira!~"

Et a nouveau elle éclata de rire. Les moqueries, la métisse asiatique ne connaissait que trop bien. Patiemment, elle attendit que le fantôme se reprenne avant de lui demander si elle connaissait un moyen de l'aider. Mimi réfléchit un instant avant d'émettre l'hypothèse de la salle sur demande. Elle du lui expliquer ce qu'était cette salle et la marche à suivre pour y accéder. Kira la remercia grandement et s'éclipsa, filant vers l'endroit où elle trouva le fameux mur vierge... Elle déambula un moment devant le mur pensant le plus fort qu'elle pouvait à *Un endroit où nettoyer tout ça*. Une porte finit par apparaître, enfin, devant les yeux de la jeune fille.
Kira soupira de soulagement, Mimi avait dit la vérité, elle n'aurait pas à se ridiculiser. Elle secoua vivement la tête pour enlever la plus grande partie du gâteau, mais rien ne tomba, à croire qu'ils avaient même pensé à lancer un sort de glue pour cette mauvaise blague. Kira les haïssait comme elle n'avait encore jamais haït personne à présent, ils ne s'en sortiraient pas si facilement.
L'Anglaise ouvrit la porte pensant être seule. Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouvée face à face avec une jeune femme de couleur! Nue qui plus est!! La fille aux cheveux roses avait les yeux écarquillés et resta un moment bouche bée avant de se rappeler l'état dans lequel elle se trouvait.

"Dé... désolée de déranger..."

Puis, elle entra et referma la porte. Comme si elle n'avait plus en tête la tenue de la jeune femme, elle alla face à l'un des lavabo, pas vraiment gênée... En fait, elle avait plus été surprise qu'autre chose. Elle ôta tant bien que mal les rubans noirs qui tenaient ses cheveux attachés, ils étaient tout encrassés, tout comme sa tignasse d'ailleurs... Elle les mis a trempé. Ensuite, elle ôta tranquillement se lentilles et les posa sur la tablette au dessus du lavabo, elle dévoila ainsi ses yeux noirs.

"Je hais ces Serpentard!...Au fait, je m'appelle Kira Asahi et toi?"

Elle l'avait déjà croisé durant sa propre scolarité ici, elle était persuadée que c'était une Gryffondor. Kira lui parlait comme si elles étaient amies depuis longtemps. Elle pris son shampoing et sa serviette sous le bras, et pris le chemin de la douche. Elle avait déjà enlevé ses bottines. Ce fut à ce moment que le savon farceur se glissa sous l'un des pieds de Kira... La jeune femme se sentit partir en arrière et sentit le sol heurter violement son dos. Avec horreur, elle vit une scène de son passé repassé dans son esprit, et un ombre vint atténuer son regard. Elle resta couchée au sol un long moment avant de ferme les yeux.

"Pfff... J'aurait pas dû me lever ce matin..."

La scène de son accident hantait à nouveau sa mémoire et, au même moment, son poignet et son genou la lancèrent au souvenir de leurs blessures. Elle se retint de son mieux de ne pas verser une larme. Il y avait des fois où elle n'avait vraiment plus envie de sourire, mais elle le lui avait promis... La métisse asiatique resta au sol, abattue par les événements de la journée et de son passé, et à moitié sonnée par sa chute.

Tiens, si elle s’était attendue à une chose pareille ! Un être humain, passe encore. C’était même ce qu’il y avait de plus commun dans le château. Donc là, pas de problème. Mais des cheveux roses, qui en plus de cela dégoulinaient de crème et de morceaux de gâteau, ça, non. Sans compter les yeux assortis. Bref, tout un tas de trucs dont cette chère Monika, qui venait tout juste d’assister à un événement fort peu anodin (à savoir un savon criard et sauteur), n’aurait nullement imaginé. La demoiselle en question, bien plus petite, resta quelques instants plantée devant le seuil de la porte, l’air aussi éberluée qu’elle. En précisant toutefois que Monika, dans sa grande fierté, avait le don de cacher au mieux ses impressions, et elle se releva lentement d’un air digne tandis que sa camarade restait bouche bée.

Il fallait préciser que Monika n’était nullement pudique. Dans le cas présent, c’était une personne de même sexe qu’elle avait en face d’elle, son manque de pudeur ayant été compréhensible ; mais qu’il soit féminin, masculin ou asexué, la jeune femme n’aurait eût plus de décence face à un quelconque individu. Elle ne se cacha donc nullement, n’ayant même pas un quelconque geste pour fermer la porte, qui, à cet instant, était restée grande ouverte.

« Ce n’est pas grave. » répondit-elle en haussant les épaules.

L’ombre d’un sourire vint à s’esquisser sur ses lèvres, l’air apparemment amusée par l’évidente confusion de son interlocutrice. Mais cette dernière se remit bien vite de ses émotions, et s’avança finalement vers le lavabo, tout à fait désinvolte. Monika la suivit un instant du regard, surprise par ce soudain changement de position. Elle avait remarqué l’écusson des Poufsouffle sur les vêtements de sa camarade, et son étonnement en vu atténué. La maison des rêveurs regorgeait de loin les membres les plus évasifs qu’ils soient, et la demoiselle aux cheveux roses ne semblait pas échappée à la règle, ce qui, finalement, arrangeait grandement l’africaine. Elle avait déjà eût assez à faire avec ses petites sœurs, et elle ne se sentait pas d’humeur de tranquilliser quelqu’un d’autre.

Monika en revint donc à ses moutons, c’est-à-dire à cette adorable savonnette. Celle-ci s’était étalée bien loin, en dehors de sa portée, et la jeune femme avait, il est vrai, bien la flemme d’aller le chercher. Elle irait le faire une fois son bain terminé ; elle détestait par-dessus tout sortir plus vite que prévu de l’eau chaude pour de nouveau affronter la fraîcheur de l’atmosphère. Après mûre réflexion, elle décida donc de retourner dans la large cuve de la salle, et il ne se fallut pas plus de quelques secondes pour qu’elle soit de nouveau plongée dans les ondes mousseuses de la baignoire. Pendant ce temps, sa camarade se concentrait pleinement sur sa tâche, qui était de se préparer pour une future douche ; vaquant à ses occupations, Monika décida de ne pas la déranger. L’étrangère pestait ouvertement contre les Serpentards, avant de lui adresser la parole, se présentant. L’africaine, qui se prélassait avec béatitude dans l’onctuosité de la mousse, mit quelques instants à répondre, lançant un œil vers sa locutrice.

« Monika. Ce sont eux, qui t’ont fait ça ? »

Le « ça » en question faisait bien évidement référence à la viennoiserie collée dans les cheveux de Kira. La jeune femme connaissait déjà la réponse. Il semblait en effet que les plus jeunes de la maison du Serpent se faisaient à cette époque une joie de maltraiter tous ceux des autres groupes. Sans doute qu’ils croyaient dur comme fer à la noblesse de leur maison. Allez savoir. Monika n’avait pas franchement de préavis face aux Serpentards, mais devait avouer que la plupart de ces petits fils à papa l’exaspéraient, principalement car ils causaient pas mal de souci à sa cadette, qui, comme vous l’avez deviné, adorait se faire réconforter par sa sœur aînée.

La jeune fille n’eût pas le temps de répondre à sa question. A peine Monika l’avait-elle posée que cette dernière se dirigea dangereusement vers l’endroit où le savon avait glissé, et, alors que la Gryffondor s’apprêtait à l’avertir, elle tombait déjà. Monika se mordit les lèvres, s’en voulant aussitôt de ne pas l’avoir ramassé ; elle espérait que sa camarade n’eût rien de grave, et se précipita hors de la baignoire, accourant vers elle, oubliant momentanément qu’elle détestait sortir de son bain – et ce, plusieurs fois de suite. Son interlocutrice était allongée sur le sol, étalée sur le dos, et bougeait à peine. Monika s’arrêta devant elle, la regardant avec inquiétude. Kira, elle, inerte, avait soudainement un regard sombre (au sens propre comme au figuré) et s’exprima, ce qui laissait sans dire qu’elle était bien vivante.

A sa réplique, Monika eût un petit rire. Pas bien moqueur, et qui ne visait aucunement à blesser sa camarade. Elle ne voyait aucunement la tristesse enfouie dans les yeux de son interlocutrice, et ne percevait sa remarque que comme une observation gentiment sarcastique. Elle lui tendit une main pour l’aider à se relever, un sourire compatissant sur le visage.

« Y’a des jours comme ça. Je suis désolée, j’aurais dû te prévenir des savons baladeurs… » s’excusa t-elle avec sincérité.

Pour connaissance de cause, elle savait que retomber en arrière sur un carrelage particulièrement lissé n’était pas franchement agréable, plus encore quand quelque chose parterre nous avait fait glisser, histoire d’en rajouter une couche en montrant à quel point on était malchanceux. Et vue la moue consternée de son interlocutrice, Monika se doutait que celle-ci avait dû connaître des jours meilleurs.

La jeune Poufsouffle avait légèrement grogné à la question de Monika. Elle arrivait ainsi et pestait contre les Serpentard, qu'ils soit responsables de cette mauvaise blague coulait de source.

"Oui... Les premières années sont vraiment pénible cette année."

Elle avait pousser un léger soupir, combien de fois avait elle réagit lorsque les jeunes Serpentard s'en prenaient à l'un des membres des autres maisons... Ce n'était donc pas très étonnant qu'ils finissent par s'en prendre à elle... Kira sourit légèrement à la Gryffondor pour la remercier de son aide. Elle s'empara de la main de la jeune femme, le temps de se relever elle lança un regard noir à la savonnette. Une fois, remise debout, elle massa son crâne poisseux... Mais il avait toujours moins de mal que son dos. La fille aux cheveux roses sortit alors sa baguette, exaspérée. Et lança un sort de désenchantement au savon, elle avait vu un prof utiliser... La savonnette poussa un petit cri en résistant au contresort. Mais Kira était têtue et ne lâchait ni la baguette, ni le sort.

Il y eut un glapissement d'agonie, la savonnette tressauta, puis bondit dans le nez de Poufsouffle avant de s'écrasée au sol, amorphe. Kira porta vivement sa main à son nez alors qu'une goutte écarlate coulait au sol. Ça faisait mal ce genre de chose.

"Saleté de savon!"

Elle grogna et voulu aller récupérer le savon pour le donner à la jeune Gryffondor, mais au premier pas, une douleur aigue lui irradia la jambe. La Poufsouffle se mordit la lèvre gardant une main paquée son nez;

"C'est vraiment pas mon jour."

Elle soupira et s'assit au sol, son genou était sérieusement enflé à cause de la chute. Pas de doute, elle s'était à nouveau fait une entorse.

"Rah! J'ai vraiment trop la poisse!"

Gémit elle avant de donner un coup de poing dans le sol. Elle se sentait tellement fatiguée de cette journée. Rien ne s'était passer comme elle l'aurait voulu cette journée là. A croire que c'était encore un jour porte poisse... L'Anglaise massa son genou pour tenter d’apaiser, vois de faire disparaître, la douleur.

[désolée c'est court]

[Peu importe que ça soit court ou pas ^.^]

Vraiment, cette pauvre fille n’avait pas de chance. Monika se demandait d’ailleurs si elle avait constamment la poisse, vu toutes les mésaventures qui lui arrivaient à cet instant. Elle s’était relevée, et avait voulu désensorceler le savon. Cela marcha, mais ce dernier eût un dernier réflexe avant de mourir ; il s’élança vers le nez de sa meurtrière, ce qui lui valut quelques douleurs de plus.

La jeune femme aurait presque rit de la scène, tant celle-ci était cocasse. Mais elle se retint, par politesse, et car Kira lui faisait finalement plus de peine qu’autre chose. Mais les malheurs de sa camarade n’étaient pas finis ! Voilà qu’elle essayait d’avancer, mais renonça, s’asseyant au sol, montrant par la même occasion le gonflement de son genou qui avait été provoquée par sa précédente chute. Elle en était à un tel point d’infortune que Monika se demanda sérieusement si, en plus du gâteau, les Serpentards ne lui avaient pas lancé un quelconque maléfice. Elle ne s’attendrissait pas facilement, mais les calamités de son interlocutrice révélèrent en elle une certaine charité, et elle se mit à vouloir aider cette fille aux cheveux roses. Oh, pas longtemps, juste le temps d’enlever la crasse du gâteau et de l’emmener à l’infirmerie, si besoin était.

« T’es malchanceuse, dis moi. Ca t’arrive souvent ? » demanda t-elle avec un sourire compatissant.

Pendant que sa camarade massait son genou endolori, l’africaine ramassa la savonnette – qui, à son grand soulagement, ne cri ou ne bondit – puis la lança négligemment dans l’eau du bain. Puis, elle craqua ses doigts, prenant délicatement, sans prévenir, la jeune fille par les aisselles, au risque que celle-ci soit chatouilleuse. Elle la fit glisser doucement sur le sol, l’emmenant à la cabine de douche la plus proche, n’ayant l’air aucunement intéressée de dire ce qu’elle faisait. Elle laissa la demoiselle sous le pommeau de douche, s’avança une nouvelle fois pour prendre son shampoing et sa serviette, qui s’étaient étalés par terre durant sa chute, et enfin, les ramena auprès de sa propriétaire.

« Je pense que tu préférerai enlever ça avant que je t’emmène à l’infirmerie. »

Elle lui fit un clin d’œil complice, puis fit couler l’eau sur les cheveux poisseux de sa camarade. Elle s’accroupit auprès d’elle, passant délicatement ses mains dans sa chevelure pour enlever les plus gros bouts de gâteau. Elle semblait avoir fait cela toute sa vie, tant ses gestes étaient calmes et son expression sereinement patiente. Une vraie grande sœur en d’autre terme, son côté protecteur ayant finalement reprit le dessus sur l’exaspération momentanée pour sa cadette.

« Tu n’as pas trop mal, quand même ? Si tu appuies fort sur ton nez, il va arrêter de saigner. Il y a un sort pour l’arrêter tout de suite mais je ne le connais pas… »

Sur ses derniers mots, sa voix eût une pointe d’irritation, la jeune femme n’aimant guère être dans l’incapacité de faire quelque chose, son ego y étant fortement affecté. Elle espérait tout de même que sa camarade ne saigne pas trop ; pas que la vue du sang la répugnait, mais disons qu’elle se sentirait un peu plus coupable de ne pas l’avoir emmené à l’infirmerie à temps. Mais tant qu’elle n’était pas inerte, Monika se disait que ce n’était rien de grave.

Kira avait toujours une main plaquée sur son nez. La jeune femme sourit doucement. Puis, elle lui dit d'une voix de canard, à cause de sa main sur son nez.

"Normalement pas autant... Même si je suis plutôt de nature gaffeuse."

Et ceci expliquait pourquoi le sort avait dérapé. Quand l'autre fille la pris sous les aisselles, la fille aux cheveux roses sursauta, mais elle se laissa faire. Un sourire franchement amusé planait sur ses lèvres. Elle avait l'impression de se retrouver des années en arrière, avant que Mae n'entre à Poudlard. Ce souvenir vint obstruer un moment celui qui avait fait perdre le sourire à la Poufsouffle.

"Je suis sur que tu as des petites soeur toi!"

Dit elle en riant, alors que Monika avait entrepris de lui laver les cheveux. Quand la Gryffondor lui demanda si elle n'avait pas trop mal, Kira avait simplement secoué la tête.

"Non... C'était pire la dernière fois que je me suis blessée... Et puis, ce ne sont que des blessures physiques."

Souffla t'elle simplement avant de refermer sa main de libre autour de la bague qui trônait autour de son cou. Kira soupira et ferma les yeux, elle revit aussitôt la mort de Mick. Des larmes glissèrent sur ses joues pales, se mêlant à l'eau du jet, comme ça au moins personne ne se rendrait compte que la perte de son défunt petit ami moldu la minait encore à présent. Mais cette main crispée sur la bague pouvait bel et bien cet attachement qui avait survécu à celui qui avait réussit à provoquer le premier sourire de la jeune métisse asiatique. Sans même s'e apercevoir, elle se mis à fredonner, un chanson triste et douloureuse.

Savoir qu’elle était de nature gaffeuse était finalement plus rassurant.Ce n’était pas certes franchement gentil de se dire que la demoiselle avait dû maintes fois se casser la figure, mais au moins, elle devait en avoir l’habitude, et donc en être plus résistante. Ca se voyait, de toute façon ; elle avait beau saigner du nez, être tombé sur le dos et avoir un hématome sur le genou, elle n’agonisait pas tellement. Mais cette théorie de résistance ne s’appliquait pas à la petite Kiziah puisque celle-ci avait toujours une bonne raison de se plaindre. Et c’était tout à fait regrettable.

« Comment tu as deviné ? » répondit la jeune femme alors que Kira devinait son statut de sœur aînée.

Elle eût un sourire radieux, apparemment heureuse que sa camarade lui fasse cette remarque. Elle mit du shampoing au creux de sa paume, frotta ses mains l’une contre l’autre, puis entreprit de nettoyer les cheveux de la demoiselle.

« Pire ? Je n’ose même pas imaginer. »

Elle eût une expression de douce compassion, et ne lui demanda guère plus de détails. Monika était rarement du genre à s’immiscer dans les affaires des autres, sauf en cas de force majeure ; mais cette particularité avait eût ainsi la fâcheuse tendance à donner aux gens l’envie de se confier à elle. D’une certaine manière, c’était une marque de confiance, et cela flattait grandement la jeune femme. Mais d’un autre côté, elle en avait un peu marre d’être la confidente de tout le monde. C’était effectivement égoïste, mais Monika n’était pas particulièrement réputée pour sa grande générosité. Après tout, elle aussi elle avait des problèmes, et n’avait pas besoin d’avoir ceux des autres sur les épaules. Déjà que sa petite sœur se reposait bien trop lourdement sur elle…

Alors qu’elle était entièrement absorbée dans ses pensées – songeant, notamment, aux soucis si enfantins de sa cadette –, massant distraitement le cuir chevelu de sa camarade, Monika s’aperçut soudain du visage mélancolique de cette dernière, sa mélodie amère venant jusqu’à ses oreilles.

Arf. Que faire ? Elle n’aimait pas se mêler des affaires des autres, et si la jeune fille ne disait rien quant à la tristesse de ses yeux, cela signifiait clairement qu’elle n’avait pas envie d’en parler. Du moins, pas pour l’instant, et Monika ne forçait pas les gens. Elle posa de nouveau ses yeux sur les cheveux mousseux de la demoiselle, préférant ne rien tenter, cela pouvant aggraver la situation. Un silence s’installa entre les deux demoiselles, un silence lourd, seulement troublé par la musique de Kira.

« Hey… »

Après de longs instants de mutisme, Monika, relevant la tête, rinçant tout en même temps les cheveux de la demoiselle, sembla soudainement reprendre l’usage de la parole.

« Asashi, c’est ça ? T’as pas un grand frère, par hasard ? »

Cette question aurait pu sembler extrêmement subite, et l’était d’ailleurs tout à fait ; mais pas pour l’africaine qui venait de repasser dans sa tête l’entrée de son interlocutrice dans la salle de bain. Elle n’avait pas du tout tilté à l’entente de son nom, car n’avait pas une très bonne mémoire de ce côté-là. Mais à y réfléchir, il lui semblait qu’Asashi ne lui était pas si inconnu. Elle arrive même à y allier le visage d’un jeune homme…

Kira eut un petit sourire, elle avait recommencé à masser son genou. Ça allait passer, elle y avait bien survécu à l'époque, elle y survivrait maintenant. Elle n'avait pas répondus à Monika dans un premier temps, puis s'était mordit la lèvre.

"Juste une euh...une intuition..."

Elle avait fermé les yeux alors que la mélodie continuait de se faire entendre. Kira soupira doucement avant de frissonner... Elle relâcha enfin son nez et remarqua que celui ci avait cesser de saigner... c'était sûrement mieux ainsi. En revanche, il la brûlait vivement maintenant. Elle entendis la question de la Gryffondor et leva légèrement les yeux vers elle

"Oui Asahi... Et si j'ai un grand frère, Mae Asahi... Tu le connaît?"

Cela ne l'aurait guère surprise, puisque après tout, Mae était ouvert à tout le monde et acceptait d'aider à réviser tout ceux qui le lui demandaient.

"En fait, c'est pour ça que je sais que tu as des soeurs... Tu agis comme mon frère le fait avec les jumelles et moi..."

Oh oui, là elle se répandait à parler de sa famille, mais elle ne comptait pas parler de ce qui la minait réellement. A voir l'expression de Kira, elle adorait son frère et il était très important pour elle.

"Tu sais... Mae a eut ses ASPIC haut la main! Et en plus il est devenu Auror!"

Elle sourit à nouveau. Très rapidement, la mousse et les dernières miettes abandonnèrent les cheveux roses grâce au jet d'eau claire.

Monika n’en voulait pas à sa camarade d’avoir un tardif temps de réponse. Elle semblait déjà assez malmenée comme ça, et elle n’allait donc pas la mépriser pour si peu. Elle continuait, presque tendrement, de masser les longs cheveux de Kira, se disant par la même occasion qu’elle aurait aimé avoir une chevelure de même matière. Car oui, elle, comme toutes ses sœurs, avait les cheveux naturellement très frisés, et il fallait redoubler de sortilèges pour posséder les ondulations qu’arborait à présent la crinière de l’africaine. Mais cela, elle ne l’avait jamais dit. Elle ne voulait pas paraître trop coquette ; question de fierté.

Son interlocutrice avait donc bel et bien un grand frère, et quand elle lui dit son prénom, cela ne fit aucun doute sur le fait que Monika le connaissait. Mae Asashi. Un jeune homme très mignon, si vous voulez son avis ; il était âgé de quatre ans de plus qu’elle, et il s’était rencontré dans la salle commune de Gryffondor, il y a deux ans.

« Oui, je le connais… » acquiesça t-elle.
« Il était très sympa et beaucoup apprécié. Je ne pensai pas qu’il y avait sa petite sœur à Poudlard. »

Le visage amoureux de Kira en parlant de son frère était touchant, et valut un nouveau sourire sur les lèvres de la jeune femme. Elle enleva les derniers bouts de gâteau des mèches de sa camarade, écoutant tant en même temps celle-ci, intéressée.

« Vraiment ? C’est vrai que c’était un excellent élève. Tu le féliciteras de ma part ! »

Auror à 20 ans était en effet le summum de la réussite, et Mae semblait tout à fait adéquat pour ce genre de succès. Monika l’envierait presque, elle qui avait un instant songer à s’élancer dans cette carrière.

Les cheveux de Kira étaient à présent propres, dépouillé de gâteau et de mousse. Monika mit ses mains sur le jet d’eau, pour les nettoyer, puis se leva, l’air satisfaite de son travail. Elle arrêta le pommeau de douche, essorant délicatement la chevelure de sa camarade. Puis, tout d’un coup, elle sentit un froid, froid qu’elle n’avait pas ressentit tant elle avait été concentrée sur sa tâche ; elle était toujours nue, et l’humidité de sa peau alliée avec l’absence de vêtements se faisaient sentir. Elle poussa un léger soupir ; si elle voulait amener la jeune fille à l’infirmerie, il fallait qu’elle s’habille – car tout de même, elle avait une certaine décence –, et devait donc dire au revoir au bon bain chaud. Hm. Elle demanda quand même ;

« Tu as toujours mal ? Tu veux aller à l’infirmerie ? »

Parce-qu’un bon bain chaud, ça ne se refusait pas. Mais si Kira répondait oui, elle ferait quand même un effort ; elle pensait peut-être souvent à son propre intérêt, mais elle n’était pas dénudée d’humanisme.

Son frère était sympa? Ca elle le savait, comme elle savait qu'il était apprécier... Bien sur, personne ne savait que Mae avait une soeur! A chaque fois qu'on les voyait ensemble on la croyait être sa petite amie tellement ils étaient proches. Kira avait toujours adorée son frère, elle était la fan n°1 de son frère aîné, elle devait bien l'avouer.

"Et bien si, je suis là... Et l'an prochain, il en aura deux autres de plus à Poudlard..."

Quand Monika lui demanda de le félicité elle hocha la tête et sourit doucement à la jeune femme.

"Oui, je lui dirait pour mon prochain hiboux..."

Kira adorait son frère, et elle avait d'immense raison de l'admirer. Après tout, maintenant il les avait toute les trois sur le dos, et il se doutait très bien que ce ne serait vraiment pas quelques chose de facile a vivre... Elle se passa une main dans les cheveux.
Puis Monika lui posa cette question et elle fronça légèrement un sourcil. Kira massa a nouveau son genou... Bon elle avait encore un peu mal mais après un peu de repos ça serait comme si rien du tout ne s'était passé...

"Non, ça va je vais survivre... ^^ C'est déjà à moitié passer"

Elle lui fit un sourire chargé de gratitude, encore désolée de l'avoir déranger si longtemps pendant son bain...

Ouf. Elle allait mieux. Enfin, c’est ce qu’elle disait. Après, savoir si cela était la vérité…Monika aurait pu lui dire au revoir et foncer directement dans son bain tout chaud qui l’attendait depuis si longtemps. Ce n’était d’ailleurs pas l’envie qui lui manquait. Mais bon, par bonne conscience, elle ne voulait pas non plus lâchement abandonner sa camarade, qui avait fait quand même pas mal de cabrioles. Et puis, elle était lui était sympathique, cette Kira. Elle ne l’aurait avoué, mais l’africaine avait trouvé attachante cette jeune fille aux cheveux roses, elle qui pourtant n’était pas du genre à s’émouvoir.

Elle lui rendit son sourire, tendant sa main pour l’aider à se relever.

« Tu es sûre ? Il faudrait quand même mettre de la pommade, si tu as le temps. Je ne sais pas toi, mais moi, à chaque fois que je me fais mal, il faut toujours que je me refasse mal au même endroit. »

Mais fort heureusement pour elle, Monika se prenait rarement des coups, volontaires ou pas. Du moins, elle ne bleuissant pas facilement, son épaisse peau noire étant suffisamment résistante. Ce n’était pas plus mal, car la demoiselle avait la fâcheuse tendance de s’exprimer très clairement face à une douleur physique ; disons qu’à ces instants, elle ne contenait pas ses émotions. Et même si cela aurait pu paraître entièrement stupide, elle insultait, et brisait même si le coupable en question était un objet. Ne parlons pas d’individus. Ils avaient en général un très mauvais souvenir de ces entaches, qu’ils soient ou non amis de cette farouche Gryffondor. Cette susceptibilité était sans doute due à l’orgueil légèrement exagéré de la jeune femme, mais avait au moins servit à réduire le nombre de mauvaises blagues à son égard.

« Sinon, on peut…enfin, ça ne me gêne pas que tu prennes un bain avec moi. On pourrait papoter. »

Elle n’était pas du genre à partager son bain, mais dans un élan de générosité, cela lui semblait être une excellente idée. Après tout, tant qu’il y avait de l’eau chaude et de la mousse…et puis, ses nerfs s’étaient depuis longtemps calmés, et elle n’avait plus le réel besoin d’être seule. C’était donc avec une courtoisie tout à fait sincère qu’elle proposait ceci à sa camarade, un sourire aux lèvres.

Kira pris doucement la main de Monika et se relava. Elle adressa un léger sourire à la Gryffondor.

« Ça va aller, au pire si ça n’est pas entièrement passer d’ici une heure j’irait à l’infirmerie, promis chef !! Et puis, ce n’est pas un petit choc de plus qui va me tuer, je suis solide »

Elle eut un petit sourire et tourna les yeux en direction de Monika… La voila qui l’invitait à se joindre à elle dans son lit à présent… Elle se passa une main dans les cheveux. Vraiment pas pudique, ça ne la dérangeait pas un seul instant.

« Vrai ? Tu voudrais bien ? »

S’exclama la Poufsouffle en se raccrochant au bras de la jeune femme. Un grand sourire se formait sur ses lèvres. Kira était une véritable gamine, à croire qu’elle avait totalement oublié de grandir. Ce n’était pas bien méchant et Kira ne pensait jamais mal dans ses actes… En fait elle ne pensait d’ailleurs jamais aux conséquences que cela pourrait avoir.

« Si tu veux bien alors je dirait pas non ! »

Bien sur qu’elle ne dirait pas non à un bon bain chaud, dans sa famille c’était la guère pour pouvoir avoir de l’eau chaude… Alors un bain, il ne fallait pas trop avoir d’espoir…

La voir s’accrocher à son bras la fit encore plus penser à ses petites sœurs, et Monika ne put s’empêcher de trouver la demoiselle encore plus attendrissante. Mais la jeune femme se ressaisit bien vite, et troqua son air gentiment troublé par un sourire amusé. Elle avait pensé que cette proposition gêne un peu sa camarade, par pudeur ou car Kira aurait seulement envie de se reposer, isolée, après de telles mésaventures. Voir un pareil enthousiasme lui faisait donc grandement plaisir, délice accrue par la douce candeur de sa camarade.

« Mais oui, bien sûr. En plus, c’est un vrai régal de se baigner là-dedans. »

Elle lui fit un clin d’œil, s’avançant vers la baignoire. Pour un peu, elle aurait elle-même aidé Kira à se déshabiller, poussée par son instinct de sœur aînée. Mais le teint clair de sa camarade lui retint cette envie, et elle laissa donc la demoiselle se découvrir seule. L’africaine eût un profond soupir de satisfaction en plongeant de nouveau son corps dans l’eau chaude de la bassine. Elle passa ses mains sur son visage, un sourire aux lèvres, songeant qu’elle était heureuse de ne pas avoir eût à emmené Kira à l’infirmerie. Elle tourna un robinet de mousse rose, faisant quelques brasses, ayant l’air momentanément incapable de prononcer la moindre parole, profitant pleinement de la volupté des flots. Puis, quand l’étudiante vient à la rejoindre, elle lui adressa un grand sourire, les yeux pétillants.

« Elle est bonne, hein ? Je me demande pourquoi cette salle de bain n’a pas plus de succès…Elle est quand même bien plus belle que celles des maisons. »

Elle eût une moue perplexe, posant son doigt sur son menton. Kira était belle et bien la première à la surprendre ici, et il était vrai que si son état n’avait pas plus capté son attention, sa présence ici aurait surprise la Gryffondor. Puis, haussant les épaules, elle nagea en direction de la jeune fille, se disant qu’elle ne négligerait pas un tel moment pour se préoccuper du mystère de la chose.

Kira était vraiment très enjouer de prendre ce bain, allez savoir pourquoi... C'était vraiment une fille bizarre. Mais elle semblait assumé être comme elle était. Elle finit par se déshabiller, puis elle se glissa à son tour dans la baignoire. Son visage se glissa un moment sous l'eau, imbibant ses cheveux d'eau. La chaleur de l'eau lui faisait vraiment du bien. La fille aux cheveux roses soupira doucement d'aise...

"Oui... Elle est super bonne!"

La jeune fille soupira doucement, puis écarquilla légèrement les yeux...

"Tu veux dire que tu ne sais pas ce qu'est cette pièce?"

Elle se mordit doucement la lèvre et se recroquevilla sur elle-même... Bon, c'est vrai, il y a moins d'une heure, elle aussi ignorait tout de cette pièce.

"C'est la salle sur Demande... Elle prend l'apparence qu'on souhaite lui donner... Du moins, c'est ce que m'a dit Mimi... Je pense que les autres préfère lui donner d'autres formes."

Elle plongea sa main sous l'eau et retrouva le savon... qui avait considérablement mincit...

Sa camarade venait de lui apprendre une chose dont elle ignorait totalement l’existence. Monika, qui pourtant avait passé six longues années dans l’enceinte du château, et pensant connaître une grande partie de celui-ci, n’avait jamais entendu parler de cette « salle sur demande ». Elle en était même vexée que Kira le lui apprenne. Quand même, une pièce pareille…elle devrait être relativement peu connue. Certes, l’africaine savait que l’architecture de Poudlard aimait à jouer quelques tours, mais n’avait pas songé d’une telle chose. Quand ses camarades lui disaient qu’ils avaient trouvé, par hasard, une pièce qu’ils cherchaient absolument, comme des toilettes notamment, elle pensait seulement que cela était l’œuvre magique du château.

Elle arqua un sourcil, écarquillant les yeux, l’air un peu sceptique. Elle s’était toujours rendue ici pour prendre un bain, et la pièce n’avait jamais prit une autre forme que celle-là.

« Tu es sûre ? C’est bizarre quand même. Personne ne me l’a jamais dit… »

Elle qui s’était intérieurement vantée d’être sujette aux confidences, se sentait soudainement froissée. Mais revenant à sa première théorie, elle se dit que rares étaient ceux qui connaissaient la réelle capacité de cette fameuse salle. Mais bon, quand même…Elle poussa un profond soupir, massant sa nuque tout en réfléchissant.

« Mimi a quand même été vachement gentille de te le dire…D’habitude, elle passe son temps à chialer. Elle doit bien t’aimer. »

Elle lui sourit, se rappelant en même temps à quel point ledit fantôme, elle, ne l’aimait pas. Il est vrai que Monika s’était très souvent moquée d’elle, que ce soit en sa première comme en quatrième année. Dans son époque d’élève studieuse, le spectre l’énervait par ses larmoiements et la demoiselle ne se gênait pas pour le lui dire ; quant à son adolescence, devenue exécrable, l’africaine lui avait fait subir les plus méchantes blagues. C’est vrai qu’elle le regrettait un peu, maintenant. Mais quand elle avait voulu s’excuser, tout récemment d’ailleurs, et que Mimi s’était remise à sangloter, elle s’était finalement dite qu’elle et le fantôme n’étaient pas fait pour s’entendre.

Kira haussa doucement les épaules et soupira…

« Mae m’en avait vaguement parlé mais je ne le croyait pas vraiment… Que Mimi m’en parle n’a fait que me prouver l’existence de ce lieu. »

Puis, Monika la questionna sur le fait que Mimi lui en ait parlé. Kira haussa simplement les épaules avant de commencer a jouer avec un tas de mousse qui se trouvait face à elle…

« Bah… J’ai pris l’habitude de me réfugier là bas quand ça n’allait pas, et elle m’a parlé… Et comme je l’ai écouté on se supporte plus ou moins… même si des fois elle est fatigante à se moquer des gens dès qu’elle ne pleure pas… »

Portant la mousse en hauteur elle s’amusa a la souffler envoyant des flocons blanchâtre autour d’elles.

« Je suppose qu’elle a été contente que je l’écoute et que c’est pour ça qu’elle m’aime bien »

Supposa la jeune Poufsouffle plus sérieuse que jamais… Puis un sourire un brin malicieux pris place sur son visage et elle disparut sous l’eau… Un instant, Monika aurait pus se demander ou elle voulait en venir, mais Kira arriva près d’elle et sans même remonter a la surface elle commença a chatouiller la jeune fille de couleur…

La rumeur courait qu’en effet Mimi se montrait plus indulgente envers ceux qui se retrouvaient dans ses toilettes pour y cacher leur tristesse ; sans doute y avait-il encore un peu d’humanité dans ce spectre pleurnicheur, aussi restait-elle solidaire envers ceux qui étaient aussi accablés qu’elle. Cela gêna d’ailleurs Monika que sa camarade lui confit cela, ayant préféré ne pas lui faire ressortir de mauvais souvenirs, que ce soit les chagrins qu’elle dissimulait dans le cabinet comme avoir dû supporter Mimi. Monika acquiesça donc furtivement d’un signe de tête, préférant changer de sujet ; mais à peine avait-elle ouvert la bouche que sa camarade piqua soudainement une tête, la laissant seule dans cet océan de mousse.

Ce n’était pas le fait que Kira plonge qui l’étonna, mais surtout que la demoiselle resta bien quelques longues secondes sans remonter à la surface. Prise d’une soudaine angoisse, Monika eût l’idée stupide qu’elle se soit noyée, chose bien ridicule vu que l’hauteur de la baignoire était bien inférieure à la taille de sa camarade. Cependant, poussée par son instinct protecteur, la Gryffondor s’avançait vers le trou d’eau qu’avait formé le plongeon de Kira, alors que cette dernière réapparut brusquement, toutes mains dehors. Elle fut bien trop rapide pour que Monika puisse promptement comprendre ce qu’il se passait. L’africaine, sous les doigts baladeurs de sa camarade, éclata de rire, tentant de se dégager avec vivacité. Elle n’était pas des plus chatouilleuse, mais l’était quand même.

« Arrête Kira euh ! » s’exclama t-elle entre deux gloussements.

C’était d’ailleurs fortement étonnant qu’elle n’eût pas prononcé le nom d’une de ses petites sœurs, tant elle réagissait comme avec l’une d’entre elles, elle et la Poufsoufflette se connaissant depuis une demi-heure, à peine. Elle reculait au fur et à mesures des coups chatouilleurs de la jeune fille, se protégeant du mieux qu’elle pouvait. Elle changea finalement de tactique au bout d’une minute de supplice, essayant à son tour de titiller les hanches de la demoiselle, l’air faussement cruel.

La salle de bain qui avait été si calme quelques secondes auparavant se retrouvait maintenant jonchée de rires et d’éclaboussements, l’eau glissant violement de la baignoire aux mouvements excités des deux baigneuses.

Kira riait de bon cœur de voir que Monika était si sujette aux chatouilles que ça. Et quand celle-ci lui demanda d’arrêter elle redoubla d’effort dans ses chatouilles. Mais soudain, Monika vis volte face et Kira écarquilla les yeux… Oh ! Ça elle ne l’avait pas prévu. Elle sentit les chatouilles être retournées contre elle. Elle fut obligée d’arrêter les siennes et plaqua vivement ses bras contre ses flans et elle commença à se tortiller comme un ver.

« Non ! Monika arête ! »

La jeune femme frissonna et continua à se débattre passant de temps à autre sous la surface moussante pour tenter d’échapper aux cruelles chatouilles de la gryf. Kira finit par se retrouver recroquevillée dans un coin de la baignoire cherchant a échapper aux mains de Monika comme elle le pouvait.

« J’t’en prie ! Arête Moniiiiiiiii… J’me reeend »

Sa voix était instable à cause des éclats de rire qu’elle parvenait tant bien que mal à réprimer. Elle commençait a avoir du mal a reprendre son souffle et son cœur battait à tout rompre.

Elle était peut-être relativement chatouilleuse, mais Kira semblait l’être au moins autant qu’elle. Dominant par sa grande taille face à celle de sa camarade, Monika eût rapidement le contrôle sur son interlocutrice, usant malicieusement de ses mains. Sa victime fut résignée à se tapir au coin de la baignoire et à lui demander grâce. Amusée, la jeune femme continua pendant quelques longues minutes le supplice, riant tout en même temps que sa partenaire, prenant plaisir à l’entendre rire. Dingue comme Kira la faisait de plus en plus penser à ses petites sœurs, avec ses mimiques et sa petitesse ; elle l’avait même appelé Mony, surnom que la jeune femme ne tolérait que chez ces dernières. Pourtant, portée dans l’action, elle n’en dit rien ; elle s’en serait presque sentit coupable.

Arrêtant peu à peu la vivacité de ses chatouilles, elle s’arrêta, regardant la demoiselle avec un sourire vainqueur, les yeux pétillants. Leur remue-ménage avait entièrement dissipé la mousse avoisinante du bain, et le niveau de l’eau avait considérablement baissé. La jeune femme passa une main dans ses cheveux, remettant en arrière les quelques mèches qui lui étaient tombées sur le visage.

« Ca t’apprendra, non mais ! » lui dit-elle d’un ton théâtral avec une voix enjouée.

Comme elle s’était relevée durant la lutte, elle replongea de nouveau dans le bain, ne laissant sortir que sa tête. Ses joues avaient légèrement rougi sous les coups, et l’eau du bain s’était attiédie. La jeune femme prit un savon dans la coupelle, le passa sur son bras en le frottant doucement tout en parlant avec son interlocutrice ;

« On peut dire que t’as la pêche. Tu m'as surprise, tout à l'heure ! Tu fais souvent ce genre de blagues ? »

Ce n’était aucunement en reproche, et Monika continuait de sourire. Elle demandait cela pour savoir si Kira était l’une des élèves tumultueuses de Poudlard. Il y en avait beaucoup ces temps ci, et les petites blagues ne manquaient pas. D’ailleurs, Monika se rappelait avoir elle-même fait pas mal de cachotteries de ce genre, quand elle avait 14 ans. Les chatouilles, notamment, mais grâce au sortilège adéquat. Le nombre de professeurs qui y avaient été sujets alors…

Kira n'en pouvait plus, elle se demandait si son coeur n'allait pas lacher. mais enfin, Monika la relacha. La Poufsouffle soupira et se recroquevilla un peu sur elle même.

"C'est bon, je le referais plus!"

*Pour le moment du moins...*

Les joues de Kira étaient écarlates. La Poufsouffle regarda Monika... Elle s'était rarement montrer ainsi en dehors de sa famille, mais elle avait l'impression que Monika était différente... Cela la troublait d'ailleurs pas mal...

"Normalement, juste avec mon frère ou mes soeur...Excuse moi pour ce coup de folie..."

Ses joues étaient maintenant rosées aussi bien par la gêne que pas le manque d'oxygène qui avait précéder... Le regard de Kira se fis soudain vague...

"Mae me manque... Je serait pas à la hauteur pour les jumelle moi l'an prochain."

Kira se recroquevilla un peu plus sur elle même, la voila qui était victime d'un de ses rare coup de spleen à présent...

Son interlocutrice sembla soudainement intimidée, et Monika se sentit coupable, ayant cru à une parole déplacée de sa part. Elle l'observa quelques instants, observant la rougeur sur ses joues, avant de s'avancer de nouveau, souhaitant demander la cause de ce brusque embarras. Mais alors qu'elle allait ouvrir la bouche, la jeune fille aux cheveux roses parla de nouveau, lui demandant de s'excuser, chose que la jeune femme n'avait nullement pas eût l'intention de provoquer. Elle n'avait pas du tout voulu la gêner, et sûrement pas par une réplique qu'elle jugeait simplement taquine.

L'africaine s'apprêta à s'expliquer quand la situation s'aggrava, sa camarade plongeant dans une silencieuse tristesse, avec son regard vague et son corps brutalement rétracté. Ce fut au tour de Monika de se sentir confuse ; elle passa une main dans ses cheveux, se mordant la lèvre, ne sachant quoi faire.

Elle s'approcha doucement de Kira, s'accroupissant pour être face à face, posant délicatement ses mains sur ses épaules.

"Hey...c'est normal que ton frère te manque... Je suis sûre que tu lui manques tout autant."

La Gryffondor ignorait si ses paroles avaient été la source de cette mélancolie, et ne s'en excusait donc pas, sa fierté étant sans doute une deuxième raison à cela. Mais son orgueil n'empêchait pas de lui donner une expression sincèrement désolée, et elle avait l'air profondément compatissante. Elle-même n'avait-elle pas eût le mal de ses soeurs, lors de ses années à Poudlard ? Il est vrai qu'elle avait appris à mieux contrôler ce manque, mais cela ne l'empêchait pas de regretter souvent la présence de ses cadettes. Certes, deux étaient dans l'établissement cette année, et elle les voyait de temps à autre : mais cela ne suffisait pas à combler la privation de ses êtres les plus chers.

"Pourquoi tu ne serais pas à la hauteur ? Je suis sûre que tu seras parfaite."

Elle lui sourit gentiment, espérant la consoler quelques peu. Elle se sentait terriblement impuissante, et cela l'agaçait. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Elle ne connaissait pas les problèmes de la demoiselle, et ne pouvait donc pas se permettre une réflexion plus approfondie. Sa camarade avait tout d'abord l'apparence d'un bout-en-train, et devenait soudainement maussade : Monika, ne la connaissant que depuis quelques heures, était désarmée face à cette situation, bien qu'elle-même avait la fâcheuse manie de changer d'humeur comme de chemise. Elle s'apercevait maintenant à quel point cela devait être difficile pour son entourage...bien qu'elle se sentait trop orgueilleuse pour pouvoir y changer quoique ce soit.

Kira regarda sa nouvelle amie et poussa un lourd soupire… Oui, elle devait lui manquer aussi… Mais lui devait être totalement débordé entre son travail et ses autres sœurs. La fille aux cheveux rose poussa un lourd soupire avant de hocher la tête malgré tout. Pourquoi elle ne serait pas à la hauteur ?

« Mes sœurs sont vraiment turbulentes… Et ça, en plus de mon poste de préfète, je suis pas sure d’assurer. »

Elle leva les yeux vers son amie. Monika était vraiment une fille bien, et en plus elle était extrêmement belle, au goût de la jeune Asahi. Kira se retint tout juste de piquer un nouveau fard.

« Monika… Tu crois vraiment que je serais à la hauteur ? »

Kira soupira à nouveau et se laissa glissé dans l’eau jusqu’au menton. En général, ses coups de spleen ne duraient pas longtemps, il n’y avait plus qu’à espérer que celui-ci ne dérogerait pas à la règle…

Si Kira lui avait dit qu'elle était préfete dans d'autres conditions, cela allait sans dire que Monika aurait fait une moue extrêmement étonnée, voir se serait gentiment moquée de son interlocutrice. Elle n'aurait en effet jamais songé que sa camarade eût un poste si important. Pas qu'elle ne le méritait pas, c'était une demoiselle aimable et souriante, mais elle avait l'air si jeune, si chétive, si...enfin, pas du tout l'idée que Mony se faisait d'une préfete. Certes, ils étaient loin d'être tous des petits Serdaigles bien stricts et propres sur soi, mais Kira avait l'air si juvénile et était si mignonne que n'importe qui dôté d'une once d'affection aurait voulu la serrer dans ses bras. Peut-être était-ce car elle lui faisait bien trop penser à ses soeurs que l'africaine songeait ainsi, mais elle ne pouvait s'empêcher d'une erreur survenue lors des élections préfectorales. Mais ne voulant aucunement avoir une parole déplacée dans un moment pareil, son expression de surprise fut de courte durée.

Mais il est vrai que vu ainsi, Kira portait bien plus de responsabilités qu'elle en avait l'air. S'occuper de petites soeurs turbulentes étaient loin d'être de tout repos, et si on souffrait en parallèle de l'absence d'un proche, mieux valait avoir des épaules solides. La raison aurait donc voulu que Monika réponde "non" à la question de Kira. Mais la Poufsoufflette était bien trop accablée pour qu'elle enfonce encore plus le clou qui la rongeait, et l'africaine choisit donc la voie de l'optimisme. Le problème étant qu'elle ne connaissait pas vraiment la situation familiale de la demoiselle, et ne savait donc pas s'il y avait eu un quelconque problème avec ses parents ou un autre membre de sa famille. Elle ne pouvait donc pas lui conseiller d'en parler avec ceux-ci, et son plan de consolation s'en trouvait fortement limité. Elle espérait que la mélancolie de son interlocutrice ne fut pas trop profonde et qu'elle ne plaçait pas trop haut la barre du réconfort que Monika se devait de lui apporter.

"Oui, je suis certaine que tu seras à la hauteur. Ça demande juste un peu d'organisation...et puis, je pourrai toujours d'aider, si besoin est."

Aïe. Elle n'aurait pas dû dire ça. Kira risquait de trop s'appuyer sur elle en pensant que Monika était à jamais devenue sa meilleure amie. Pas que d'être liée d'amitié la dérangeait, nullement même, mais l'africaine avait déjà bien à faire avec ses propres soeurs, et elle n'aurait pas aimé envoyer balader la nippone pour une faute qu'elle avait elle-même commise. Mais trop tard. Le mal était fait, et cela aurait été fort maladroit de contredire ce genre de propos. Monika se contenta donc de déglutir difficilement avec un sourire un poil forcé, mais qui n'en demeurait pas moins convaincant. Elle avait toujours ses mains sur les épaules de la jeune fille et les tapotait délicatement, se maudissant intérieurement.

Vraiment ? Elle se proposait de l’aider ? Kira faillit éclater de rire… Parce qu’elle, elle croyait réussir la où même son Auror de frère peinait ? Kira ferma les yeux et haussa simplement les épaules…

« Je doute que ton aide soit vraiment utile vue qu’elles refusent déjà l’autorités de leurs aînée, c'est-à-dire de mon frère et de moi… »

D’ailleurs, cela rappela à Kira un souvenir, cela datait de l’année précédente, son cher et tendre venait de rejoindre le pays de l’Été, Ou plutôt le pays des morts. Komugi s’était emparé d’un gnome dans le jardin avant de le glisser dans la trousse de toilette de sa sœur aînée. Koyori quand à elle avait ensorcelé une crème de jour que Kira avait pris l’habitude de mettre. Résultat, Kira s’était retrouvé avec de profondes traces de griffes sur le visage, et le visage vert à cause de sa crème… Et malgré la double engueulade qu’avaient subit les jumelles, elles se ventaient encore aujourd’hui de ce qu’elle avait fait a leur Kiki et du fait qu’elle était tombée dans le panneau… Rien n’y avait fait, elles ne s’en voulaient même pas un tout petit peu…

« Si tu croises mes sœurs l’an prochain, je te souhaite qu’elles ne te prennent pas pour cible de leurs facéties… et qu’elles n’en auront pas non plus préparé. »

Kira poussa un lourd soupire… Pas de doute, l’année suivante allait être éreintante pour elle, entre ses journées à courir après ses sœurs qui, sans aucun doute, voudraient fuir les cours comme la peste et son boulot de préfete… Si on pouvait appelé cela un boulot bien sur…

« Merci quand même pour ta proposition Moni… Ça me fait très plaisir. »

Puis, sans crier gare elle vint lui poser un baiser sur les lèvres, rien de bien méchant, pour elle, ce geste entre filles était un geste commun, et puis, elle l’avait juste fait pour remercier son amie. Elle n’avait pas voulu être gênante… Juste la remercier, même si peu à peu, elle se disait que Monika était très attirante…

Bien qu’elle regrettait d’avoir proposé son aide, Monika n’en fut pas moins légèrement vexée à l’entente que son soutien serait inutile. Elle eût même une expression boudeuse, retroussant les lèvres : mais n’ayant pas les sourcils particulièrement froncés, cela pouvait toujours faire penser à une intense réflexion de sa part.

Elle se calma en disant que, vue le caractère de Kira, cette réplique n’avait sûrement pas pour but de l’agacer, mais à montrer l’ampleur de lesdites cadettes. En même temps, Monika avait elle-même deux petites espiègles à la maison, et comprenait le découragement que cela pouvait provoquer. Mais heureusement pour elle, elle n’avait jamais eût de réels problèmes avec ses sœurs, aucune n’était vraiment méchantes ou ne montrant des penchants particulièrement graves. Peut-être juste aux moqueries, et si cela avait le don d’exaspérer leur sœur aînée, cela n’était jamais parti d’un mauvais sentiment. Et même si elles avaient l’air singulièrement fatigantes, les petites jumelles de Kira avaient l’air du même moule, à moins que ça soit des pestes vraiment désagréables, sur quoi Kira aurait omis ce détail. Elles avaient l’air simplement très farceuses.

« Mais de r… »

Ecarquillement de yeux. Elle l’embrassait. Quoi ? Mais non ! Ah, beurk ! Elle recula, s’apprêtant à la repousser aussitôt, mais Kira cessa immédiatement son baiser, laissant une Monika éberluée, comme frappée par la foudre. Son interlocutrice ne semblait pas gênée le moins du monde, ni même gentiment attendrie, réaction tout à fait normale après un pareil signe d’affection. Et justement. Cela ne semblait que s’arrêter là, et n’était pas une preuve d’amour : il est vrai que le baiser avait été particulièrement furtif et nullement amoureux. Tant mieux. Mais quand même. Monika n’avait pas du tout l’habitude, et seules ses plus jeunes sœurs pouvaient se permettre ce genre de familiarité. Et en plus, Kira l’appelait Mony. Comme ses cadettes. Non, ça n’allait pas du tout, si Kira réagissait comme ses sœurs. Quoique Monika était largement soulagée de voir que sa camarade ne l’avait embrassé qu’en toute innocence et non pas en quête d’une relation plus approfondie.

« Euh. »

C’était la seule chose qu’elle arrivait à dire à cet instant, le tout enrobé d’un sourcil arqué et d’une voix mêlée de gêne et d’incompréhension. Elle passa une main dans ses cheveux mouillés, laissant placer une longue minute de silence. Puis, elle sourit finalement, grattant sa gorge.

« Ca surprend…Ne fais quand même pas ça tous les jours. » dit-elle en décidant de ne pas être trop rabat-joie.

Elle lui adressa un sourire plus large encore, passant dans l’eau sur son visage, remarquant que ses mains étaient à présent fripées, et que l’eau, bien que toujours chaude, commençait peu à peu à s’attiédir. Un coup d’œil à l’horloge de la salle de bain : elle n’allait pas tarder. Mais il fallait encore qu’elle s’habille, et faire tout un tas de truc, dont brosser ses cheveux et plein d’autres choses qui faisaient que les filles passaient majoritairement bien plus de temps dans la salle de bain que leurs camarades masculins : elle avait donc encore tout le loisir de discuter avec Kira.

Elle se leva, tendant le bras pour prendre sa serviette. Elle essuya ses cheveux, ses bras, puis l’enroula autour de sa poitrine, sortant tout en même temps. Elle saisit sa brosse, mettant la tête en arrière en faisant quelques grimaces quand des nœuds se faisaient douloureusement sentir.

« Alors comme ça, tu es préfète ? Tu t’es présentée ou non ? Je t’avoue que je ne sais pas trop comment ça se fait, ce genre de truc. » lui demanda t-elle pour engager de nouveau la conversation, bien que le fait que Kira soit préfète lui semblait toujours aussi décousu.

» La salle Secret de Micky
» Autour d'un feu, dans la salle commune.
» Devant la grande Salle [ PV ]
» Dans la salle commune [ PV ]