Au Beau Milieu de la Nuit...

Qu'est-ce qui peut bien occuper un jeune garçon un soir de pleine lune, alors qu'il s'ennuie plutôt profondément dans le dortoir qu'on lui a attribué et qu'il n'a pourtant pas sommeil ? Et bien, une petite visite nocturne. Bon, très bien, ce n'est peut-être pas autorisé dans le règlement, mais ça n'empoche... ça détend les jambes et la tête. Et puis, Jun n'a pas vraiment le souvenir de s'être vu interdire l'accès au pont supérieur... s'il se fait chopper, il pourra toujours dire qu'il ne savait pas ^^" ! Bien que cette excuse ne soit pas vraiment toujours crédible, et encore moins de nos jours. Enfin, qui ne tente rien n'a rien, comme on dit. Et ce soir, Jun tenta tout simplement de sortir.

Vêtu d'un simple pantalon de Jean et d'un tee-shirt sombre, tout ce qu'il y a de plus banal, il marcha discrètement sur les lattes de bois, veillant a ce que les demoiselles ne grincent pas à son passage. Sécurité avant tout ! lol. On sait y faire ou on sait pas. Avançant a pas de loup, tel un félin qui guettait une proie et s'en approchait dans le silence le plus absolu, Jun rejoignit les escalier qui menaient à l'extérieur. mais, alors qu'il posait son pied sur la cinquième marche, celle-ci grinça. Un peu rouillé le félin là... Retenant sa respiration pour s'assurer que personne n'était apparu dans le couloir, il put enfin rejoindre l'extérieur et en profita pour prendre une grande bouffée d'oxygène. Pétard, ce que ça faisait du bien ! L'air était frais, ca vous débouchais les narines en un rien de temps ! lol. Y'avait un tout petit peu de vent. Le jeune serdaigle regarda autour de lui, s'assurant encore une nouvelle fois qu'il était seul, puis se dirigea un peu au hasard sur le pont. Aie, bon sang d'échardes ! C'est à ce moment là qu'il remarqua qu'il était pied nu.... Jun s'en affligea presque. Dans le genre doué, on faisait pas mieux. Enfin bon... il allait faire avec, parce qu'il n'allait pas prendre le risque de faire un aller retour de nouveau.

S'approchant du bastingage, il regarda un instant au dessous du bateau, avant de lever la tête. Pas vraiment d'étoiles ce soir... mais, c'est quoi cette lueur là haut ?! Il plissa les yeux. Quelque chose (ou quelqu'un XD) scintillait quelques mètres plus haut. Sa curiosité éveillée, l'élève de Serdaigle regarda par où il pourrait bien monter... les haut-bancs ! Parfait ça ^^ ! Il s'en aida et monta, en quelques minutes, a plusieurs mètres du sol. Il n'avait pas imaginé que c'était aussi long de monter sur un mat... Sinon, il n'aurait peut-être pas essayé... Mais maintenant qu'il était lancé, autant continuer ! Résolu, Jun parvint finalement, au bout d'un certain nombre d'effort, à atteindre la plate-forme de bois et les rondins qui composaient une sorte de perchoir. Où il était déjà ? Ah oui, en haut du mat postal.... *Pétard de haut ce truc !* Qu'est-ce qui lui avait prit de monter là ?! lol. Ah oui... la lumière ! Alors, c'était quoi cette lumière ?!

Une sorte de vieille lampe oubliée la.

Super.... tout ça pour ça. Jun décida de s'asseoir sur le bord du perchoir, laissant ses jambes pendre dans le vide. Il avait mal au pied à force d'avoir grimpé, et il fallait avouer que le petit vent d'en bas s'était révélé beaucoup plus agressif à l'étage supérieur. Il aurait dut prendre un manteau ou une veste... *coup de tete stupide* marmonna-t-il dans sa tête. Mais il devait se l'avouer, il était plutôt bien ici... Il appuya ses mains derrière lui, bien a plat sur le bois, pour lui permettre de tenir en équilibre. Le vent fouetta son visage, faisant voler ses longs cheveux châtains.

Soudain, le visage de Jun le chatouilla légèrement et il eut un mouvement de recule. Quelque chose venait de le toucher ! Clignant plusieurs fois des yeux, il mit quelques secondes avant de comprendre la base de cette frayeur inutile : un papillon. Un papillon, comme toujours. Toujours eux. Toujours autour de lui. Toujours là. Jun ne pouvait vivre sans eux, il avait l'impression... Le garçon en put s'empêcher de sourire doucement en voyant l'insecte battre des ailes frénétiquement pour tenter de résister aux bourrasques de vent.

- Toi aussi, tu as besoin d'aide.... -

Murmura Jun, avançant alors sa main. Le papillon replia ses ailes et vint alors se poser sur l'index du jeune homme, comme s'il avait été contraint de lui obéir. Un deuxième apparut autour de lui, puis un troisième. Les trois exposaient a son regard leurs couleurs bleutés et profondes. L'un d'eux se mit à tourner autour de la lampe, mais ne s'y attarda pas vraiment longtemps. Le garçon semblait bien plus intéressant que cette chose brillante... Ils ne tardèrent pas à être une dizaine. Plutôt gros, ils mesuraient dans les 7 ou 8 centimètres. D'ordinaire, Jun n'aimait pas les supporter, mais là, il passa outre. Plutôt les laisser, ils ne le dérangeaient pas vraiment...

En réalité, lui, il réfléchissait. Jun aimait bien se perdre des fois dans ses pensées, même si cela lui valaient de temps en temps des ennuis. Mais on va pas s'étendre sur le sujet, hein ? lol. Il se demanda... c'était dans quelle histoire qu'il y avait un bateau pirate comme celui-ci ? QUi fendait les mers à la recherche de quelque chose ? "Le Hollandais Volant" ? Non, pas celui-la... a oui... Peter Pan, le garçon qui ne voulait pas grandir. PEter Pan... il avait bien de la chance celui-ci, de pouvoir rester un gamin tout le temps. maudit Peter Pan ! Même si Jun, en cet instant, aurait bien aimé être comme Peter Pan : un enfant rêveur condamné à une éternelle innocence. Douce vie, doux destin.

Il se permit de fermer les yeux, un léger sourire aux lèvres. Le vent mordant fouettait son visage, mais il s'en moquait. Il était bien là-haut, finalement. La "lanterne" posée a côté de lui brillait toujours, mais il l'avait déjà oubliée. La nuit était partie pour être longue et tranquille...

Tranquille ? Peut-être pas si sûr...

Citation :: Je serais pas là jusqu'au 12, donc si quelqu'un prend, je ne lui répondrais que dans une semaine

Invité

Droite, gauche, droite, gauche… C’était vraiment insupportable ! Depuis que ce maudit tas de bois était ancré au port d’Alexandrie, le mouvement de tangage s’était encore accentué, mettant à mal les élèves les plus sensibles de l’équipage. Ena faisait partie de ceux là, à son grand dam, et les eaux du Nil ne l’avaient pas épargnée. Assise sur son lit, dans sa cabine exiguë, elle fixait le hublot sale sans bouger, et essayait d’anticiper les mouvements du plancher pour se sentir mieux. Hélas, cette méthode s’avérait peu payante, et au bout de quelques minutes (ou quelques heures ?), la jeune fille poussa un profond soupir d’exaspération, vaincue. La cabine était tellement petite qu’elle put attraper ses vêtements éparpillés aux quatre coins de la pièce sans bouger les talons. Etre debout lui faisait déjà du bien, et son seul désir n’était plus que de se retrouver dehors, dans l’instant.

Interdit ? Vous plaisantez… Ena n’avait jamais vraiment tenu compte du règlement à Poudlard, pourquoi donc l’appliquerait-elle ici ? Elle avait pris la mauvaise (ou bonne, après tout ?) habitude de faire ce qu’elle voulait, au moment où elle le désirait, sans se soucier des règles le moins du monde. Jusqu’à ce jour, elle n’avait jamais vraiment été punie pour ses escapades ou autres. Jamais trop tard pour commencer, hein ? Rien à faire. Résolue, elle avait déjà atteint les escaliers menant au pont supérieur…

Haa… Enfin dehors, à l’air libre. Ses poumons se gonflaient de l’air frais et salé qui était balayé sur le pont par un petit vent glacial. Insensible au froid, comme à son habitude, la jeune fille fit quelques pas hésitants, sans faire attention au grincement que ses pieds produisaient en appuyant sur les planches vermoulue. Jouer à l’espionne discrète en mission, nan, c’était pas vraiment son truc. Si un membre de l’équipage se pointait pour lui ordonner de retourner dans sa cabine, elle lui répondrais tout simplement qu’elle se sentait mal, et inviterais son interlocuteur à venir nettoyer son plancher le matin suivant. Généralement, ce genre de réplique marchait assez bien…

Voilà, elle n’était plus du tout malade. Quel magnifique remède que ce ciel étoilé ! Cependant, Ena savait très bien que si elle retournait dès maintenant en cabine, son malaise reviendrais aussitôt, comme un cheval au galop, ou plutôt comme un ombrage de mal de mer qui s’amuserai à mettre les nerfs de son heureux propriétaire à rude épreuve. Au fond, quelle importance ? Elle pouvait très bien passer la nuit ici, ne faisant pas partie de ces filles en porcelaine qui ne supportent pas le fait de s’allonger sur un matelas de moins de 15cm d’épaisseur. Hé oui, ça existe… Mais pour dormir, ou du moins s’installer confortablement, il fallait déjà trouver un petit coin tranquille où le mousse ne viendrait pas la déranger à 4 heures du matin pour briquer le pont. Pas sur le pont donc. En dessous ? Non, Ena en sortait, pas question d’y retourner. Au dessus alors ? Pourquoi pas … L’autre jour, elle avait repéré une petite plate-forme de vigie de taille tout à fait respectable, et s’était promis d’aller y faire un tour.

Le moment était donc venu d’y faire ce petit tour. La serdaigle avait levé les yeux vers le mat central et observait maintenant sa structure en plissant les yeux. Une lueur ? Humm, vraiment étrange. Fée perdue du Neverland ? Oui, cela devait être ça. Dormir confortablement, et sauver une fée égarée, double mission pour notre espionne Ena. Avec agilité, elle agrippa l’échelle de corde qui pendait du mat, et commença son ascension, qui fut d’une relativement courte durée. Une fois en haut, elle ne poussa pas un cri de surprise, mais plutôt un soupir de déception. Place occupée, tu peut faire demi tour. Cependant, elle n’allait pas partir comme ça. Elle n’avait pas grimpé pour rien, elle qui détestait les échelles de corde (pouviez pas la faire en bois ? Nan, ça pourrait faire plaisir aux élèves…). Un jeune homme d’à peu près son âge semblait dormir, allongé sur la plate-forme. Cependant, sa respiration plutôt rapide indiquait à la jeune fille qu’il n’était pas assoupis. D’un moment à l’autre, il allait tourner la tête et s’apercevoir de sa présence, ce qui serait à coup sûr une situation très gênante étant donné que la jeune fille était en train de le fixer sans retenue. Alors qu’elle tournait la tête, un gros papillon clair voleta devant ses yeux et le souffle produit par le battement de ses ailes irrita les narines d’Ena, qui ne put s’empêcher d’éternuer.

Il n’est pas rare dans une vie de rencontrer des personnes ayant le sommeil léger. Elles vous disent souvent qu’il est affreusement désagréable de dormir à poing fermés puis de se réveiller en sursaut à cause d’un infime bruit que certaines personnes ne détecteraient même pas en pleine journée. Un cri d’oiseau, une porte qui s’ouvre même à vingt mètres de la chambre, un écureuil qui se balade sur le toit, un éclat de rire étouffé. Les personnes gentilles et indulgentes, souvent, se réveillent, ne comprennent même pas à cause de quoi elles ont été réveillées et se rendorment quelques secondes plus tard.

Holly avait le sommeil très léger. Elle n’était ni gentille (ou presque ), ni indulgente.

Aussi, lorsqu’une latte grinça sous le poids d’un mystérieux inconnu qui se permettait de se balader la nuit et de réveiller les autres, elle ouvrit brusquement les yeux et fronça les sourcils. Elle dormait si bien, pour une fois ! Déjà que c’était galère de s’endormir sur un bateau volant, enfin, en l’occurrence là il était amarré en Egypte mais tout de même ! Et en plus quelqu’un enfreignant les règles se permettait de ben se faire signaler en appuyant nonchalamment sur une marche pour qu’elle grince bien fort, histoire d’attirer l’attention sur soi. Enfin, ça, c’était ce qu’Holly pensait. Une autre chose lui vint à l’esprit, c’était que cette personne, quelle qu’elle soit, avait fait du bruit sans le vouloir, c’était bien possible, après tout, il y avait tant de gourdes sur ce bateau !

Envoyant valser les draps à l’autre bout de son lit, Holly s’assit sur le matelas et se frotta les yeux. Maintenant, il lui serait impossible de se rendormir sans savoir ce qui avait causé ce dérangement. Non pas que ça la titille, simplement elle se devait d’aller expliquer à l’inconnu ce qu’il avait causé comme dégâts et qu’il avait intérêt à ne plus le refaire ! Enfin, après tout, peut-être que ce n’était qu’un animal… non, sûrement pas, pas sur le bateau, et ce n’était sûrement pas un membre de l’équipage non plus, ils ne s’amusaient pas à sortir à… une heure de matin.

Renfrognée, la jeune Serpentard se mit sur ses pieds et vacilla un instant, puis se dirigea en chancelant vers le seul Miroir du dortoir. Un seul Miroir pour quatre personnes, quatre filles de surcroît étant donné qu’ils s’étaient donné la stupide peine de séparer garçons et filles, c’était horriblement peu ! Le matin la jeune fille était obligée de patienter cinq ou dix minutes selon le temps que mettait les autres à se préparer. Là au moins, personne pour la déranger, les autres dormaient, respirant lentement dans leur sommeil, elles au moins n’avaient rien entendu, elles étaient si profondément endormie que Holly pouvait se permettre de faire autant de bruit possible.

Se plantant devant le Miroir, la Vert et Argent examina un instant son reflet. Ne jamais sortir sans s’être préparée, règle de N°1 de LA jeune fille parfaite, si tant est qu’elle était parfaite. Elle cligna des yeux, bailla puis attrapa la brosse pour se coiffer les cheveux en vitesse. Oh et puis elle n’avait pas besoin de se maquiller, elle devait simplement faire comprendre au dérangeur qu’il devait faire plus attention…

Holly attrapa des chaussons en toile, les enfila en vitesse, chopa sa cape et sortit. Il faisait très sombre dans le couloir, elle n’entendait rien venant des autres dortoirs, encore heureux, sinon elle aurait dû redoubler d’attention et passer quelques minutes à écouter aux portes pour savoir qui parlait (si tant est que les personnes PARLAIENT) et de quoi. La jeune fille se dirigea lentement mais sûrement vers le bout du couloir, étouffant parfaitement ses bruits de pas, elle y avait été habituée étant gamine, quand elle écoutait aux portes.

Elle monta les escaliers et se retrouva à l’air libre. Inspirant une intense bouffée d’oxygène pur, Holly ferma les yeux un instant, appréciant la fraîcheur de la nuit. Elle portait simplement une chemise de nuit à fines bretelles, vert pâle, des chaussettes (logiiique) et une légère cape de sorcière, noire, pour se protéger un peu du froid bien qu’à vrai dire, en plein Egypte, il n’y en avait pas vraiment besoin.

La jeune fille leva les yeux vers les étoiles et sourit. Cela l’apaisait un peu, bizarrement. Pendant un instant elle ne pensa plus au fait qu’elle devait réprimander quelqu’un puis elle secoua la tête et en redescendant celle-ci, elle aperçut quelqu’un qui montait à une échelle.

* Gné ? *

Clignant des yeux, perplexe, elle se décida à suivre cette personne, même si c’était plutôt étrange qu’elle monte au mât postal. Enfin, après tout pour ne pas se faire prendre, c’était la meilleure solution, non ? Qui donc irait monter là-haut en pleine nuit… ? ….. Ouais enfin, c’était un mauvais exemple parce que Holly elle-même s’apprêtait à le faire Bref, elle accéléra le pas et commença à monter à l’échelle… de corde.

* Raaah Merliiin, pourquoi une échelle de CORDE ? Ils ne pourraient pas penser aux jeunes filles qui n’aiment pas ça et aux… aux gens qui n’arrivent pas à monter ? Comme moi, par exemple ! Non mais on a pas idée de foutre ça ici, une échelle en bois ce serait tellement plus simple… Je suis certaine que c’est pour dissuader les élèves. D’une part c’est raté, d’autre part c’était obligatoirement raté, enfin ça n’empêche pas les gens de monter ! Alors pourquoi ne pas mettre quelque chose de plus simple, les personnes qui ont besoin d’aventure n’iraient pas et… Merliiin chui accrochééee, ah quand je vais raconter ça à ma mère… ! *

Au bout de plusieurs minutes de pestage contre cette maaagnifique échelle de corde, Holly émergea, ou plutôt s’extirpa avec difficulté de l’échelle qui s’était empêtrée dans sa cape (ou plutôt le contraire). Elle s’agrippa au rebord de bois et s’appuya sur ses bras pour prendre appui sur la plate forme. Une fois debout, elle se laissa tomber dessus car elle avait un (tout petit) peu le vertige…

Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle s’aperçut qu’elle n’était pas seule ! Enfin, disons plutôt qu’elle et la personne qu’elle avait suivi n’étaient pas seules. En fait, il y avait un garçon avec elles. La jeune fille qu’avait suivie Holly n’était autre qu’Ena, une de ses copines (oué parce qu’Ena a dit qu’elle voulait bien être son amiiie xD), mais impossible d’identifier l’autre garçon. Enfin disons qu’elle l’avait déjà croisé dans le bateau mais elle ne savait pas qui il était.

Puis il lui vint à l’esprit qu’elle venait peut-être de déranger un rendez-vous amoureux. Peut-être. En temps normal elle se serait incrustée, mais là il s’agissait d’une de ses amies et elle ne voulait pas gâcher ça. Elle aperçut les papillons et s’exclama, surprise, en désignant les insectes :

Hé mais… ils sont immenses !

Ou comment attirer d’une façon débile l’attention sur soi.

Aheuum… Bonjour, moi c’est Holly, enchantée… * …. * Heu, en fait j’ai vu Ena monter et je me suis dit quuueuuuh… * Voilà comment ruiner sa superbe réputation en deux phrases. * Je peux rester ?

Notre digne Holly fait des ravages parfois…Elle en avait même oublié sa raison d'être là.

C’est drôle. A chaque fois que l’on croit avoir trouvé la tranquillité dans un coin de plus en plus isolé, il y a toujours quelqu’un qui sort d’on ne sait où et qui apparaît à côté de vous. Peu importe que l’on soit sur le Mont Blanc, dans une grotte sous-marine ou, dans le cas présent, sur un Mat postal, une personne finit toujours par vous trouver. Ok, Jun n’avait jamais eut de chance pour le jeu du « cache-cache » . . . Meme si ça n’avait rien a voir lol, mais tout de même. Il n’aurait pas cru que quelqu’un finirait vraiment par le trouver là-haut. Coïncidence ? Mmh… Ca laissait à désirer. Et il ne fallait pas parler de destin, Jun n’y croyait pas du tout. Alors, c’était que . . . et bien . . . On l’avait trouvé, point. Il y avait apparemment à bord une personne qui s’ennuyait autant que lui a une heure du matin et qui avait eut la même idée. Etrange et plutôt amusant.

Jun s’était allongé en arrière, les mains derrière la nuque, et regardait au-dessus de lui d’un air absent. Les papillons voletaient autour de lui sans bruit, l’un d’eux avait quitté sa main pour venir s’empêtrer dans la masse châtain de ses cheveux. Le silence aurait put être de mise si le jeune homme avait daigné faire attention à ce qui l’entourait, mais ce n’était pas le cas. Totalement prit dans sa rêverie, il n’avait même pas remarqué les sons produits par les deux jeunes filles lorsqu’elles étaient montées jusqu’à la vigie. Un débutant ce serait fait avoir. Et il fallait croire que le Serdaigle en faisait partit. Une jambe repliée et la plante du pied appuyée contre le bord de la plate-forme, une explosion aurait put retentir à côté de lui qu’il n’aurait même pas tilté. Réflexion, quand tu nous tiens.

Ce qui le ramena sur terre, ou plutôt, dans les airs, ce ne fut pas totalement l’éternuement de la jeune fille en présence. Bien sûr, cela entra dans son oreille, remonta jusqu’à ses nerfs auditifs, puis suivit un chemin bien précis dans son cerveau qui analysa le son et tira une petite sonnette d’alarme pour lui signaler que quelqu’un était là, mais ce ne fut pas vraiment très utile. Cela lui fit juste ouvrir les yeux. Mais l’éternuement de la demoiselle créa un mouvement d’air que les insectes prirent immédiatement pour un courant d’air chaud et qui les emmena irrémédiablement vers elle. Quand une bonne dizaine de bestiole larges de quelques centimètres vous saute dessus, ça fait toujours quelque chose. Aussi, Jun fut-il étonné de les voir tous s’éloigner. Un danger ? Seul celui posé dans ses cheveux resta. Le jeune homme tourna alors la tête et se retint de pousser un légère exclamation de surprise. Seuls ses sourcils exprimèrent sa stupeur en se soulevant simultanément plus haut qu’à l’ordinaire, alors qu’il se redressait pour s’asseoir en vitesse.

Zut, elle l’avait surpris ! Et oui, « elle » apparemment. Merci la lanterne ! Parce-que Jun était loin d’être un félin professionnel, alors, pour la vision nocturne, on repassera. Jun ne sut qui elle était. On a beau être à Poudlard depuis bientôt 6 ans, on connaît pas tout le monde ! Surtout dans son cas, il connaissait... personne. Oui, on pouvait dire ça XD ! Pas très social le gars, enfin, ça dépendait... Mais on va pas non plus blablater là-dessus éternellement. Notre joueur de Quidditch n’eut que peu de temps pour observer la jeune fille. Très peu. Car à peine quelques secondes plus tard, une deuxième tête curieuse pointa le bout de son nez à côté de la première. Bon sang, mais c’était le rendez-vous des insomniaques ou quoi cet endroit ? Cela lui arracha presque un sourire amusé. Presque. A la place, Jun fit glisser son regard de la première venue vers la seconde, tentant dignement de reprendre un air calme face aux deux jeunes filles.

*ola... Je savais pas que je m’étais pointé dans une vraie salle de réunion moi... Corbac mort, pourquoi est-ce que je tombe sur ces deux demoiselle a peine sortit des dortoirs ? Y’en aurait d’autres à qui ça plait pas spécialement l’Egypte ou le bateau ? Et d’abord, qu’est-ce qu’elles font là ? Pourquoi est-ce qu’elles me regardent avec cet air là ? J’ai quelque chose sur le nez ? Y’a un monstre derrière moi ? Et pourquoi je me pose toutes ses questions au lieu de les leur demander >_< ...*

Il passa une main dans ses cheveux pour écarter les quelques mèches qui tombaient sur son visage, agrippant au passage le papillon qui se résolu à élire domicile dans la paume de son hôte. L’une des deux filles, sans doute la plus jeune (parce que les plus jeunes parlent toujours en premier XD) se mit à parloter, brisant le silence si doux aux oreilles sourdes ou presque du Serdaigle. Jun aurait put, comme à son habitude, ne l’écouter que d’une oreille distraite. Mais c’était l’une des rare fois qu’il se retrouvait nez à nez avec des personnes sans porte de sortie, alors, plutôt que de se défiler, il fit un effort d’écoute non propre a son caractère pour tenter d’analyser les bruits produits par la bouche de cette jeune dame.

Ok. Holly elle s’appelle. Et l’autre, s’il a bien compris, c’est Ena. D’accord… Jun ne les retiendrais sûrement pas X3 Bien qu’il ait une excellente mémoire visuelle, quand il était question de mémoire auditive, Jun faisait plutôt la « sourde oreille » lol. Enfin bon, il ne s’embêtait jamais a essayer de retenir les prénoms des gens. Certains restaient, d’autres non. Ca allait et ça venait sans qu’il ne s’en préoccupe plus que ça. Il y eut un blanc. Cool... *ah ? C’est a moi de parler ? >.<* Regardant une dernière fois la dénommée Ena, il s’attarda plus longtemps sur la dernière venue.

- Jun. -
*ça, c’est fait...*

Les insectes qui voletaient autour des jeunes filles, curieux de voir ses deux personnes, ne tardèrent pas à s’en désintéresser pour revenir vers leur sujet d’étude préféré. Le jeune homme eut un geste de la main pour les éloigner, comme agacé.

- ils ne savent pas faire la différence entre une lampe et un humain... -

Marmonna-t-il, avant de se reprendre, haussant les épaules. Son regard alla questionner silencieusement Ena sur la question d’Holly, mais il répondit calmement sans attendre de réponse.

- Moi, cela me gênes pas plus que ça... Mais je ne connais pas l’avis de ton « amie » sur la question. -

Si ces jeunes filles savaient quel effort il venait de fournir pour sortir autant d’amabilités à la suite ! XD Voilà qu’il se forçait un peu à parler d’une manière plutôt distinguée... qu’il se forçait à parler tout court. Mais bon. Ces deux demoiselles ne lui avaient, pour le moment, rien fait de mal. Il n’allait pas les jeter par dessus la plate-forme sans raison, même si c’est ce qu’il aurait habituellement fait *3* lol. Jun alla même jusqu’à se décaler, faisant pendre une seule de ses jambes dans le vide, l’autre ramenée sur le sol dans une forme proche de l’équerre, pour que Ena et Holly puissent s’asseoir aisément si l’envie leur en prenait.

Ca promettait. Si la conversation continuait, ça promettait vraiment... Jun ne put réprimer un sourire amusé a cette réflexion. Il savait pertinemment qu’il ne tenait jamais les longues conversations, mais bon. Autant se montrer poli et sympathique pour le moment, ça pouvait toujours servir lol.

Invité

Observer quelqu’un sans qu’il s’en aperçoive, c’est plutôt impoli. Pourtant, perchée comme elle l’était tout en haut du mat postal, Ena ne pouvait s’empêcher de fixer sans retenu le jeune homme qui était allongé de tout son long sur les planches vermoulues de la plate forme. Mort ? Mais non… Simplement un rêveur comme elle qui avait cherché la solitude par cette nuit étoilée de vacances. Solitude… Honteusement, la jeune fille se rendit compte qu’elle le fixait toujours. Et merlin. Si il s’apercevait de sa présence, il allait peut être se fâcher… Elle-même n’aurait pas apprécié le fait d’être dérangée lors d’un de ces précieux moments en tête avec son ego, moments hélas de plus en plus rares à cause de toutes ces agitations liées aux vacances. Au moins, à Poudlard, personne à part les professeurs ne se risquait trop à essayer de converser avec elle…

Son éternuement avait provoqué l’envol simultané de tous les papillons qui étaient posés sur le corps du garçon. Le battement de leur ailes produisit un léger bruit de papier froissé à peine perceptible. Ena eu un frisson. L’inconnu venait de se tourner vers elle et avait planté son regard dans le sien, si bien que la jeune fille retint son souffle quelques instants. C’était bien ça, elle le dérangeait. Une fée égarée… N’importe quoi, vraiment. Elle avait horreur d’importuner les gens, cela la mettait mal à l’aise, ce n’était pas dans ses habitudes.

Alors qu’elle réfléchissait encore à ce qu’elle allait faire dans les secondes à venir, redescendre sûrement, l’échelle de corde se mit à grincer et à se balancer furieusement. Merlin, retraite coupée. Il fallait trouver autre chose. La tête de Holly émergea de l’obscurité. Ses grands yeux clairs papillonnaient d’un air curieux et elle adressa un grand sourire à la serdaigle, qui lui en rendit un plus timide, presque effacé. C’était une fille de cinquième année à Serpentard, avec laquelle Ena s’entendait plutôt bien. En fait, c’était l’une des rares personnes de l’école qui connaissait son nom en entier et parvenait à le coller à son visage lorsqu’elle la rencontrait dans un quelconque couloir du château.

Holly se leva avant de s’asseoir sur la plate forme en les regardant d’un air joyeux. Elle n’avait pas l’air d’avoir réellement capté la situation. Toujours silencieuse, Ena regardait le jeune homme qui semblait décontenancé par l’apparition de deux créatures féminines dans son périmètre d’espace vital. La plate-forme était vraiment petite… Quelques papillons revinrent se poser sur les lourdes cordes pendantes. Hé mais… ils sont immenses ! En effet, Ena en avait rarement vu d’aussi gros, leur présence ici en si grand nombre était un fait plutôt mystérieux. Ils apportaient un charme indéniable à l’ambiance qui régnait là haut, à la lueur de la lanterne, cependant cela ne suffisait pas à dissiper la gène de la jeune fille, qui regardait maintenant les planches humides, toujours silencieuse. Aheuum… Bonjour, moi c’est Holly, enchantée… Heu, en fait j’ai vu Ena monter et je me suis dit quuueuuuh… Je peux rester ? La voix haute et claire de Holly résonnait dans la nuit noire, ce qui fit lever les yeux d’Ena vers elle.

Bien sûr, ce n’était pas à elle de répondre à cela, mais bien au jeune homme, qui était là avant elles. Cependant, il sembla l’interroger du regard, comme brusquement réveillé. C’en fut presque comique lorsqu’il s’avéra que ces longs instants de réflexions ne menaient qu’à la prononciation lente et faible de son nom. Jun. Hum… Ena avait un peu entendu parlé de lui, il jouait dans l’équipe de quidditch de sa maison. C’était donc un Serdaigle, comme elle. *Belle perspicacité nocturne, Nena.* Son nom était simple, court… facile à retenir. Ce n’était cependant pas une préoccupation pour la jeune fille, qui faisait preuve d’une étonnante mémoire. Don bien utile, en vérité.

Les gros insectes voletèrent quelques instants autour des deux jeunes filles avant de retourner vers Jun, ce qui provoqua le froncement imperceptible des sourcils d’Ena. Ils ne savent pas faire la différence entre une lampe et un humain... Cela sonnait comme une excuse, une justification. Maintenant, il était certain que c’était la présence du jeune homme qui les attirait ici, mais pourquoi ? Résolue à répondre à cette question, la serdaigle pencha la tête vers la droite pour observer les lignes envoûtantes qui parcouraient leurs ailes. Hum, insecte inconnu. Elle ferait des recherches une fois au château, résoudre des mystères qu’elle s’inventait elle-même était finalement un de ses seuls passe-temps. Hey, chacun son truc.

Moi, cela me gênes pas plus que ça... Mais je ne connais pas l’avis de ton « amie » sur la question. Pour le moment, Ena avait d’autres préoccupations : ses cuisses étaient totalement engourdies à cause de sa position. En effet, depuis qu’elle était montée sur la plate forme vermoulue, elle se tenait à genoux, dans une position très inconfortable. Au début, cela ne l’avait pas plus dérangée que ça, mais son corps lui envoyait maintenant des signaux de détresse. Comme si il l’avait remarqué, Jun se décala pour laisser de la place à ses cotés. Ena n’avait plus le temps d’être gênée. En deux pas, elle se retrouva à sa gauche et s’assit avec légèreté en laissant ses deux jambes pendre dans le vide. Rien ne la retenait au niveau de la poitrine, et en jetant un regard vers le bas, elle se félicita silencieusement de ne pas être sujette au vertige. Le pont paraissait être éloigné d’une dizaine de mètres, et juste derrière, sous les pieds nus de la jeune filles, les flots noirs éclairés par l’astre lunaire. Brrr…Désireuse de ne pas laisser son cœur s’emporter dans un moment pareil, Ena respira longuement et tourna la tête vers Jun. Elle avait envie de s’accrocher à quelque chose, pour ne pas tomber… là dedans. Ses doigts se crispèrent sur le bord de la plate forme tandis que ses ongles s’enfonçaient dans le bois vermoulu comme si c’était du beurre. Dérisoire protection. Elle avait l’impression que le moindre coup de vent la ferait basculer en avant, dans le néant obscur et cauchemardesque de la mer égyptienne…

Un silence, lourd, pesant. Ena savait qu’elle devait prendre la parole, au moins pour répondre à Jun, mais toute son attention était focalisée sur la fréquence des battements de son cœur. Elle avait été comme happée par le vide sous ses pieds, et ne parvenait pas à se défaire de cette impression de chute continuelle qui lui donnait des frissons. *Ombrage de merlin ! Non, non, c’est trop idiot.* Trop tard, elle ne voyait déjà plus rien. Maudissant le vide, bénissant l’obscurité, elle avait plaqué ses deux mains contre son visage et le tenait baissé vers ses genoux. Maintenant que le mal était fait, il ne fallait pas que son attitude paraisse trop bizarre. Elle se redressa quelque peu, enleva ses mains mais garda les yeux baissés et évita de les exposer à la lumière. Comme si elle s’adressait à la mer, elle tenta d’adopter un ton ordinaire.

-Holly peut rester, bien sûr.

Il ne connaissait pas son nom, elle connaissait le sien. Il fallait maintenant qu’elle se présente, dans la logique des choses. *Ordonne ton esprit, ne panique pas.* En prenant une longue gorgée d’air frais emprunt de sel, elle parvint à garder ce ton banal et parla sans bouger la tête.

-Je m’appelle Ena.

Voilà. Maintenant, elle laissait à Holly le soin d’entretenir la conversation, si bien sûr conversation il y avait. Ena n’était pas sûre que Jun soit du genre bavard, d’après ce qu’elle avait put observer depuis le début. Ce vide frappant, sombre et stupéfiant était encore imprimé dans son esprit, bien qu’aucune image ne parvint désormais à son cerveau. Il fallait qu’elle se calme peu à peu, en reprenant le contrôle de ses émotions, des battements de son cœur. Cependant le courrant d’air qui balaya l’endroit, en faisant balancer ses jambes pendantes, ne l’aida pas du tout à oublier cette sensation de chute qui continuait de la faire frissonner. Pas sujette au vertige, hum ? Quelle idée de monter ici !

» Au milieu des balais
» Les nuages c'est beau, pendant un quart d'heure
» La nuit tombe rapidement en hiver [ Libre ]
» Jason White - Un Auror dans la nuit -